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Défis environnementaux: la COP27 traîne déjà des casseroles

7 novembre 2022, 16:00

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Défis environnementaux: la COP27 traîne déjà des casseroles

Après la 26e Conference of the Parties (COP26) de l’United Nations Framework Convention on Climate Change, à Glasgow, l’année dernière, la 27e COP a débuté au Sharm el-Sheikh International Convention Centre, en Égypte, hier, jusqu’au 18 novembre. Les finances, la science, la jeunesse et les générations futures, la dé-carbonisation, l’adaptation et l’agriculture, le genre, l’eau, la société civile, l’énergie, la biodiversité et les solutions sont les thèmes qui seront abordés cette année. Plus de 30 000 participants s’y sont inscrits, notamment des membres de gouvernements, des entreprises, des négociateurs, des experts, ainsi que des militants du climat et des représentants de la société civile.

Avec la crise énergétique faisant suite à la guerre en Ukraine, les émissions record de gaz à effet de serre et les phénomènes météorologiques extrêmes en hausse, la COP27 vise à renouveler la solidarité entre les pays, conformément à l’accord historique de Paris en 2015 pour le bien des populations et de la planète. En effet, les retombées de la COP26 seront considérées à la 27e conférence pour prendre des mesures afin de faire face à l’urgence climatique et appliquer des décisions prises lors de la COP26, notamment en réduisant les émissions de gaz à effet de serre d’urgence, en renforçant la résilience, en s’adaptant aux conséquences inévitables du changement climatique et en respectant les engagements pris.

Or, des rapports scientifiques publiés après la COP26 relèvent que les pays ne font pas assez pour réduire les émissions de carbone. L’Emissions Gap Report de 2022 de l’United Nations Environment Programme souligne que «les engagements nationaux actualisés depuis la COP26, qui s’est tenue en 2021 à Glasgow, au Royaume-Uni, ne font qu’une différence négligeable par rapport aux prévisions d’émissions pour 2030 et nous sommes loin de l’objectif de l’accord de Paris, qui consistait à limiter le réchauffement de la planète à un niveau bien inférieur à 2 °C, de préférence à 1,5 °C.».

La COP26, qui marquait les cinq années écoulées depuis la signature de l’accord de Paris en 2015 et où tous les pays devaient venir de l’avant en affichant leur ambition de réduire leur émission de carbone, était extrêmement importante. Toutefois, elle est considérée comme un échec. En effet, il était attendu, lors de la COP26, que les pays mettent à jour leurs plans nationaux avec des objectifs plus ambitieux. Toutefois, selon les dernières données, seuls 23 des 193 pays concernés ont soumis leurs Nationally Determined Contribution (NDC) aux Nations unies. Le financement des pertes et dommages de 100 milliards de dollars par an, promis depuis la COP21, par les pays développés aux pays à faibles revenus pour que ceux-ci puissent surmonter les conséquences du changement climatique est aussi resté lettre morte après Glasgow.

Donc, de nombreuses promesses ont été faites lors de cette conférence de l’an dernier et n’ont pas abouti. À part ces engagements et celui du Net zéro émission, il y a aussi eu la protection des forêts mais la déforestation a continué. La demande pour le financement du climat par les pays en développement, qui réclamaient avec insistance un soutien financier, n’a pas été entendue. La COP27 verra donc des négociations relativement à certaines promesses non entretenues après Glasgow et il sera aussi question de planification de l’application de toutes ces promesses et engagements précédemment pris.

Coca-Cola, pollueur plastique et parrain

Toutefois, la COP27 qui a à peine commencé, traîne déjà des casseroles. Les écologistes ne comprennent pas certaines des décisions prises par rapport à cette conférence. Coca-Cola, le plus grand pollueur plastique au monde, qui produit plus de 100 milliards de bouteilles en plastique, a été choisi comme parrain de cette conférence sur le climat. C’est, selon l’environnementaliste Sunil Dowarkasing, ancien Global strategist de Greenpeace, un exemple de greenwashing. «C’est une erreur de taille», estimet-il. «Pourquoi les Nations unies ont accepté un financement de la firme Coca-Cola? Cela met en doute leurs objectifs. Les Nations unies ellesmêmes et l’organisation de COP passent leur temps à manger dans la main des grands conglomérats (corporates) de ce monde.»

Pour l’organisation environnementale Greenpeace, cette décision est «incomprehensible» car 99 % de plastique est fait à partir du fossile. Selon la presse internationale, une pétition lancée par Georgia Elliott-Smith, une militante pour le climat, est en cours afin que Coca-Cola soit retiré de la liste des parrains.

De plus, pour la Cop26, souligne Sunil Dowarkasing, il y avait plus de 500 lobbyistes de fossiles affiliés aux plus grandes compagnies pétrolières et gazières dans le monde. Plus de 100 de ces entreprises s’étaient inscrites pour la dernière COP. Cette fois, une organisation de la société civile déplore, dans un article publié dans The Guardian, de ne pas pouvoir assister au sommet de 2022 en raison d’un processus d’inscription secret, qui filtre les groupes critiquant le gouvernement égyptien. L’espace pour la société civile à la COP27 est extrêmement limité. Une pétition appelle les autorités égyptiennes à ouvrir cet espace et à libérer les prisonniers politiques.

Selon Sunil Dowarkasing, «il n’aurait pas fallu choisir l’Égypte comme pays hôte de la COP27. Car à part les pays faisant partie de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole(OPEP), l’Égypte est un des plus grands producteurs de fossile. Si l’on ne tient pas compte des pays de l’OPEP, c’est le numéro un. Dans son NDC, il ne mentionne pas quand il atteindra le Net zero émission, ni quand il basculera sur l’énergie renouvelable». Il ajoute que «sur le plan social, ce pays est entaché par rapport aux droits humains et commet les pires répressions politiques. C’est un pays perçu comme dictatorial, où la liberté d’expression est brimée, alors quela COP prévoit une Protest zone pour les manifestations destinées à faire pression sur les dirigeants (…) Je ne suis pas fataliste mais réaliste. Je pense qu’il est temps de considérer différemment les COP. Ce n’est plus une solution pour contrer le réchauffement planétaire».

D’ailleurs, Greta Thunberg, militante suédoise pour la protection du climat, n’y participera pas. Pour elle, ce sommet est un forum de Greenwashing. «Les COP ne marchent pas vraiment, sauf bien sûr si nous les utilisons comme une occasion de nous mobiliser», a-t-elle déclaré à The Guardian. De ce fait, Sunil Dowakasing est d’avis que «la prochaine COP n’apportera pas grand-chose. Ce sera un show car ces conférences sont désormais contrôlées par les grands conglomérats qui disposent de gros financements».