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Maurice envisage l’installation d’une station de guidage pour les satellites
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Maurice envisage l’installation d’une station de guidage pour les satellites
Pravind Jugnauth a parlé du lancement d’un premier satellite géostationnaire de Maurice lors de la 20e conférence annuelle de FRATEL (Réseau francophone de la régulation des télécommunications), le 10 novembre, à l’InterContinental Mauritius Resort Balaclava. Le pays avait, pour rappel, remporté un concours de KiboCUBE pour conceptualiser le Mir SAT-1 (Mauritius Imagery and Radiocommunication SATellite 1) qui avait été lancé en 2021, avant de se désintégrer un an après.
Selon nos informations, ce sera l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) qui pilotera un projet de réforme pour la réattribution des fréquences pour l’exploration spatiale, voire le pilotage d’un satellite géostationnaire à partir d’une station au sol. Maurice, les Seychelles et Madagascar ont fait la même demande auprès de l’International Telecommunications Union et auprès du bureau de la World Radiocommunication Conference (WRC).
Maurice a entamé des discussions lors de la WRC en 2019 à Charm el-Cheikh, en Égypte, et les poursuivra en 2023 à Dubaï. Le but est d’avoir une attribution spécifique des fréquences radio pour les segments satellitaires et mobiles. L’ICTA veut ainsi permettre l’installation d’infrastructures comme une station terrestre pour les satellites géostationnaires. D’autant plus que Maurice se positionne pour accueillir une station de relais et de pilotage. Notre pays veut être partie prenante des initiatives pour mettre des satellites indiens ou africains en orbite.
Sur ce chapitre, le Conseil des ministres a avalisé, vendredi dernier, la décision de signer un accord avec le Mauritius Research and Innovation Council (MRIC) et l’Indian Space Research Organisation Telemetry, Tracking and Command Network (ISTRAC). Cet accord porte sur l’utilisation de la ground station du MRIC dans le cadre du MIR SAT-1. En effet, avec le lancement d’un satellite dans l’espace le 26 novembre 2022, l’ISRO a besoin de l’appui de Maurice dans cette mission. L’ISRO et l’ISTRAC veulent avoir les données de télémétrie du satellite et établir les communications vers un centre de Bangalore, et du centre vers le satellite. Le MRIC approchera l’ICTA pour une licence d’utilisation des fréquences radio.
Pour la prochaine conférence, l’ICTA va appuyer les recommandations pour l’usage des bandes de fréquences de 17.7 à 19.7 GHz (space to earth) et la bande 27.5 à 29.5 GHz (earth to space). L’ICTA veut aussi contrôler les fréquences pour les communications avec les satellites nonstationnaires, comme pour les modules du Global Maritime Distress and Safety System (GMDSS) utilisés par les compagnies maritimes.
Maurice veut ainsi emboîter le pas à de nombreux pays dans le domaine de la technologie spatiale vu que le pays dispose d’une Zone économique exclusive importante, et pour avoir un réseau de prévision météo et des données satellitaires importantes pour faire face au dérèglement climatique.
Qu’en est-il du premier satellite lancé par Maurice ?
Le MIR SAT-1 déployé dans l’espace le 22 juin 2021 a connu une aventure de presque une année avant de se crasher dans l’atmosphère terrestre en avril 2022. Ce KiboCUBE ou nano satellite est un satellite faisant quelques centimètres en forme de cube. Cet engin a été acheminé sur une navette de SpaceX en Floride, aux États-Unis, le 2 juin 2021. Les ingénieurs du MRIC ont remporté un concours sous l’égide de l’United Nations Office for Outer Space Affairs et de la Japan Aerospace Exploration Agency (JAXA) KiboCUBE Programme en 2018.
Le projet d’envoyer le cube satellite dans l’espace en orbite basse a coûté Rs 28,9 millions à l’État. C’est grâce à une collaboration avec AAC-Clyde Space que le MIR SAT-1 a été en mesure de conceptualiser le projet. Rs 16,1 millions ont été financées par le MRIC. Alors que la ground station s’installe sur le toit du bâtiment Ébène Heights au coût de Rs 10,3 millions, la formation du personnel du MRIC et aussi des ingénieurs qui pilotent ce projet a coûté Rs 2,4 millions.
Selon les détails du ministre de la Technologie, Deepak Balgobin, la formation de quatre ans pour ce projet a coûté Rs 15 millions. La JAXA a financé le transport vers la navette SpaceX à hauteur de Rs 10 millions. Alors que AAC Clyde Space a contribué Rs 12 millions, le gouvernement de Maurice, qui était propriétaire du cubesat, a injecté Rs 1,7 million pour les démarches administratives.
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