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Interrogatoire de Bruneau Laurette: ses avocats contestent l’authenticité de la vidéo avant son visionnage
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Interrogatoire de Bruneau Laurette: ses avocats contestent l’authenticité de la vidéo avant son visionnage
L’interrogatoire de Bruneau Laurette s’est poursuivi le samedi 3 décembre, dans la matinée, par la Major Crime Investigation Team. L’audition s’est avérée tumultueuse entre l’activiste-politicien, ses avocats, Mes Rouben Mooroongapillay et Neelkanth Dulloo, et les enquêteurs, le surintendant de police Krishna Kumar Rajaram et la Woman Police Inspector Sheila Narainen. Les deux derniers nommés ont voulu faire visionner la vidéo de la perquisition au domicile de Laurette à Petit-Verger, St-Pierre. Vidéo que la Special Striking Team affirme avoir filmée. Mais d’emblée, les avocats ont émis une série de questions aux enquêteurs concernant l’enregistrement.
La défense veut savoir qui a filmé cette vidéo. Serait-ce des policiers ? L’enregistrement est-il complet ou «edited»? Qui sont les officiers qui ont «tampered» avec la vidéo que les agents comptent inclure comme pièces à conviction dans l’enquête? Comment la vidéo a-t-elle ensuite été placée sur un DVD ? Y a-t-il eu des entrées dans toutes les étapes ? Comment le «change of custody» a-t-il été fait ? Des questions auxquelles les deux enquêteurs n’ont pu fournir des éléments. Ils n’avaient qu’une hâte: diffuser la vidéo. Bruneau Laurette a refusé de visionner la vidéo et a fait valoir son droit au silence. «Mo pa kapav get enn vidéo si mo pa konn so lorizinn ek montaz kouma inn fer», a-t-il soutenu. Face à ce refus, l’interrogatoire a été avorté.
La police avait informé Bruneau Laurette qu’elle est en possession de deux DVD mais qu’elle n’est pas au courant du contenu. «Eski ou dakor pou gété, lapolis pou pran konésans vidéo-la an mem tan ki ou», avaient dit les enquêteurs à l’activiste. Ce dernier a dit qu’il regardera la vidéo seulement si c’est une vidéo complète, authentifiée et non manipulée. Car pour Bruneau Laurette, s’il n’est confronté qu’à une partie d’une vidéo, cela ne reflétera pas la réalité des événements. Car il maintient qu’il a été victime de «planting». Me Rouben Mooroongapillay a voulu savoir si les images que la police dit posséder ont été soumises à un examen «forensic» à l’IT Unit et que ces «devices» ont été «accordingly secured».
Par ailleurs, le 30 novembre, dans une correspondance adressée au commissaire de police, Anil Kumar Dip, Me Rouben Mooroongapillay avait déclaré que son client craint que la technique dite «Jump the Cut» ait été utilisée pour modifier la vidéo mentionnée en cour. «The more so, my client fears about the possibility of what we call ‘The Jump Cut’. You will surely know that every editing technique has its time and place. The jump cut is a tried and true way to accomplish the goal of editing, which is to collapse time. Jump cuts are used to save time and push the story forward. It’s especially evident when you do a video recording and just cut time out of the same frame, thus making the character appear as if they magically moved into a different position in the same scene for example» ,avait souligné Me Rouben Mooroongapillay.
Les avocats de Bruneau Laurette, estimant que c’est une oppression que la police ne leur fournit pas des éléments de réponses face à leurs interrogations, ont quitté la salle d’interrogatoire samedi. Mes Rouben Mooroongapillay et Neelkanth Dulloo contestent l’authenticité de cette vidéo. Me Rouben Mooroongapillay a aussi demandé aux enquêteurs la situation sur ses requêtes faite à la police, notamment de sécuriser les images Safe City du vendredi 5 novembre. Silence radio des enquêteurs, qui n’ont pipé mot à ce sujet également.
La motion de radiation des charges au menu aujourd’hui
Si la séance de vendredi était surtout consacrée à la question de savoir si le tribunal doit ou non savoir si l’enquête policière est faite d’une façon équitable et diligente, on parlera aujourd’hui de la motion de radiation des charges contre Bruneau Laurette. Mais aussi de l’enquête sur les allégations de ce dernier contre la police. En effet, Bruneau Laurette comparaît à nouveau devant le tribunal de Moka ce lundi 5 décembre, où la motion visant à rayer les trois accusations provisoires qui pèsent sur lui (soit trafic de drogue, blanchiment d’argent et possession d’armes à feu) sera débattue. Pour rappel, 46 kilos de haschich auraient été saisis dans le coffre de la BMW de Bruneau Laurette, ainsi que des armes à feu et une somme d’argent chez lui, à Petit-Verger, St-Pierre, le 4 novembre. Quant à la charge provisoire de possession de drogue synthétique, elle a été rayée le 28 novembre après que le rapport du FSL a conclu que les substances prises dans sa cuisine n’étaient pas de la drogue synthétique.
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