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Eau: SOS
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Eau: SOS
Les robinets, les consommateurs n’en peuvent plus. Malgré les prières, les critiques, les appels à l’aide, la danse de la pluie, l’eau se fait toujours attendre. Alors qu’à plusieurs endroits, c’est un spectacle de désolation qui s’offre à nous.
Il s’agit d’une des pires sécheresses que le pays ait connues. Même si fin 1998-début 1999, nos réservoirs affichaient un misérable taux de remplissage de 26 % contre quelque 35 % actuellement. Tout en sachant qu’à 15-20 %, c’est la boue qui prendra le dessus dans les tuyaux, la situation devient intenable, se plaignent les Mauriciens à travers le pays. Si un comité présidé par le Premier ministre a été instauré pour suivre la situation au quotidien, apprend-on, la situation empire de jour en jour alors que les grosses averses se font attendre.
Débordée, la CWA a encore revu les horaires de distribution pour tenter de réduire la pression sur le réseau. Du 1er au 31 décembre 2022, le pays a reçu une moyenne de 56 mm de pluie contre 130 mm à 220 mm à pareille époque en temps normal.
Les prévisions de la station météo de Vacoas pour l’été ont par ailleurs été revues et les pluies diluviennes et salvatrices d’été sont désormais attendues durant les dernières semaines de janvier cette fois. Averses, orages et vagues de chaleur devraient alors rythmer nos jours jusqu’en avril. Qui plus est, entre sept et neuf cyclones devraient montrer le bout de leur nez. Il faudrait qu’ils se rapprochent de Maurice, que les nuages soient gorgés du précieux liquide et que la pluviométrie atteigne les 800 mm pour abreuver correctement les réservoirs et autres points d’eau assoiffés. Qu’est-ce qui cause la sècheresse actuelle ? Ce serait la faute au phénomène La Niña, qui perdure dans la zone océan Indien, ce qui provoque un été sec et chaud, affirment les météorologues. Du coup, la température de l’eau n’étant pas suffisamment élevée, les conditions ne sont pas favorables à la formation de nuages ou de dépressions tropicales. Le robinet lui en tout cas a le moral à zéro. «Les années lors desquelles le phénomène La Niña persiste sont synonymes de sècheresse sur la région sud-ouest océan Indien. Cependant celle de 99 fut la pire du 20e siècle pour Maurice, soit depuis les relevés de 1904. La Niña engendre un refroidissement de l’océan Pacifique central et de l’océan Indien ouest, soit la région des Mascareignes», confirme Vishal Kawal, météorologue. Il ajoute : «Il faut comprendre que les cyclones apportent 70 % de nos pluies d’été… À savoir qu’en 1999, la tempête Chikita avait apporté un peu de pluie en février. Puis le cyclone Davina fut une grosse déception en mars en étant un cyclone sec, avec peu de pluie et beaucoup de vent. Ce n’est que fin janvier 2000 que le cyclone Connie allait mettre fin à la sècheresse.» Cette fois, selon Vishal Kawal, il faudra attendre la troisième semaine de janvier pour que l’activité cyclonique reprenne au nord des Mascareignes. En attendant, les pluies provoquées par les brises de mer sont parfois de forte intensité mais trop brèves en durée pour remplir les réservoirs.
Dans les villes comme dans les villages, la situation est chaotique. Les critiques contre les autorités et les appels de détresse pleuvent sur les réseaux sociaux, sur les ondes des radios privées, dans les rues. De l’autre côté, s’il est interdit d’utiliser l’eau pour laver son ‘sali’, sa maison et sa voiture, notamment, certains n’ont toujours pas compris la leçon. Une hotline a été instaurée pour dénoncer les contrevenants et au moins sept personnes avaient été verbalisées à vendredi. Elles risquent non seulement des amendes mais aussi une peine d’emprisonnement…
Cyclone et intempéries : 6 niveaux d’alerte…
<p>Le cadre légal du système d’alerte cyclonique va évoluer après plusieurs décennies. La station météo de Vacoas pourra désormais émettre six niveaux d’alerte. Y seront inclues : une pré-alerte avec les avertissements de fortes pluies, houles cycloniques, ondes de tempête et vents forts. Des «bulletins de sûreté» feront aussi partie des les bulletins cycloniques. Pour les avertissements de fortes pluies, il y aura trois niveaux d’alerte ainsi qu’une pré-alerte.</p>
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