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La semaine décryptée

8 janvier 2023, 15:10

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La semaine décryptée

Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du lundi 2 janvier 2023 au vendredi 6 janvier 2023.

Lundi 2 janvier 2023

 Agaléga : du positif côté Indiens

Intéressante interview que celle de Laval Soopramanien publiée dans l’express du 2 janvier 2023. Laval Soopramanien, qui est le président de l’association Les Amis d’Agaléga, parle de la situation dans l’archipel causée par l’aménagement d’infrastructures aéronavales par les Indiens.

On apprend ainsi de Laval Soopramanien que la compagnie Afcons chargée des travaux «a recruté des jeunes pour les former en mécanique, électrique, plomberie et autres. Ce qui leur permet, dont certains sont des nouveaux mariés, de faire bouillir la marmite». Il s’agit là d’une excellente initiative d’Afcons. Les Indiens pourraient prendre d’autres initiatives encore pour améliorer les conditions de vie des Agaléens.

D’autre part, puisqu’un grand nombre d’Agaléens sont d’ascendance indienne, comme Laval Soopramanien lui-même, pourquoi l’Inde ne s’engage-t-elle pas à octroyer la carte d’Overseas Citizen of India (OCI) à ceux qui répondent aux critères ? Aussi, puisque Laval Soopramanien se comporte en dirigeant responsable et bien articulé, pourquoi ne pas l’inviter éventuellement au grand sommet de la diaspora indienne ? À la manière des présidents Danny Faure et Wavel Ramkalawan des Seychelles.

Mardi 3 janvier 2023

Culture «manzé-bwar-jalsa»

Des eating parties dans un orphelinat géré par le gouvernement. C’est ce que révèle l’express dans son édition du mardi 3 janvier. Ce centre est situé à Notre-Dame. On apprend ainsi que lorsque des «commissions» sont achetées pour nourrir les enfants qui y sont admis, le panier comprend aussi des sachets de crevettes, poulet et ourite. Évidemment, ces aliments ne sont pas destinés aux enfants, mais aux membres du personnel.

Citant des sources, l’express révèle que seules Rs 15 000 de produits sur les Rs 50 000 sont pour la consommation des enfants ; le reste c’est pour la boustifaille du personnel. Qui aurait cru que dans un centre aussi austère qu’un orphelinat, la culture combien mauricienne de manzé-bwar-jalsa s’y enracinerait aussi ?

Mercredi 4 janvier 2023

Le rituel de la plage

Selon l’express du 4 janvier, les Mauriciens ont été nombreux à se rendre à la plage dans la foulée du Nouvel An. Au fait depuis des générations, les grandes fêtes font partir les Mauriciens de conditions modestes vers les plages publiques alors que les plus fortunés choisissent des campements privés ou des hôtels.

Le fait que les Mauriciens se contentent de l’exiguïté des plages publiques qui se rétrécissent année après année est indicateur de l’efficacité du contrôle social mis en place par les colonisateurs et les grands possédants du pays. Dans d’autres pays, une telle disproportionnalité dans l’attribution des ressources à la mer aurait causé une révolution.

Seuls les marchands ambulants osent s’aventurer dans des zones off-limits, mais cela, pas pour des raisons idéologiques, mais simplement pour y écouler de la marchandise.

Jeudi 5 janvier 2023

La justice en 2023

La visioconférence entre dans les mœurs du judiciaire grâce à une initiative de la cheffe juge Rehana Mungly-Gulbul. C’est qu’annonce l’express du jeudi 5 janvier.

Au fait, selon le journal, «Les règles techniques de ce nouveau dispositif ont été «gazetted» le 19 novembre 2022, et les légistes qualifient cette démarche d’innovante».

De l’avis de nombreux observateurs, le judiciaire mauricien a fonctionné jusqu’ici comme au temps des bateaux à vapeur qui accostaient à Port Louis.

Au lieu de s’améliorer, le processus s’est au contraire ralenti quand on juge le temps que prend une pétition électorale pour arriver à son dénouement. Dans d’anciennes colonies britanniques, les pétitions sont entendues dans les jours qui suivent les élections.

Vendredi 6 janvier 2023

Requins et «vested interests»

Dans son édition du 6 janvier, l’express évoque une controverse qui suscite actuellement des débats sur les réseaux sociaux. Il s’agit du danger de requins dans le lagon mauricien.

Ce débat a pour origine la mort du pêcheur Jean Lise Mike Antonio, déchiqueté par un requin le 29 décembre dans le sud-est de Maurice. Il s’agit-là d’un rare cas ou un squale a causé mort d’homme à Maurice.

Si on se base sur la loi de la probabilité et, en tenant compte du fait que des centaines de milliers de Mauriciens et de touristes s’aventurent dans notre lagon pendant toute l’année, le taux de mortalité attribué à des attaques par des requins est infiniment minime. Les méduses causent bien plus de dégâts.

On croit savoir que le mythe des requins sert la cause de certains vested interests dans le pays. Dans le sud-est, le succès de la ferme marine installée par un homme d’affaires n’est pas apprécié de tout le monde et on brandit donc la menace des requins. D’autre part, des organisations qui cherchent des subsides à l’étranger trouvent dans le requin un filon à exploiter. Enfin des propriétaires de campement propagèrent des rumeurs de requins dans leur région pour garder au loin tout intrus qui chercheraient à se prélasser sur leurs plages exclusives.