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Jardin de la polémique: une erreur de l’entrepreneur sur le panneau, selon Kenny Dhunoo
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Jardin de la polémique: une erreur de l’entrepreneur sur le panneau, selon Kenny Dhunoo
Les travaux d’aménagement entrepris au Jardin botanique de Curepipe continuent de susciter des réactions de colère, un panneau installé sur le site qui fait mention de la construction d’une «Religiously Platform» (sic) ne fait qu’attiser l’indignation.
Malgré l’assurance des membres du gouvernement que les inquiétudes ne reflètent pas la réalité sur place, la construction d’une présumée plateforme religieuse, conformément à la création d’un parc spirituel au Jardin botanique de Curepipe, continue à générer une vive contestation de la part des Curepipiens et de Mauriciens en général. Par ailleurs, un panneau installé sur ce lieu par A. Jaufeerally Enterprise Ltd, avec la mention «Construction of Religiously Platform», n’aurait fait que renforcer ces doutes. Cependant, cette mention de «Religiously Platform» serait une erreur que l’entrepreneur en question aurait commise, nous affirme le député Kenny Dhunoo. «On construit en fait un mur de soutènement. Il s’agit d’aménager la place afin de résoudre le problème de l’érosion au bord de cette rivière. De fait, on a préservé tous les arbres, on embellit le lieu et on a l’intention d’introduire des poissons dans cette rivière», a-t-il expliqué.
A présent, une pétition en ligne circule sur change.org pour s’opposer à la réalisation de ce projet. Cette pétition, qui a été signée par plus de 2 600 personnes, a été initiée par Géraldine Hennequin, fondatrice de la formation politique Idéal Démocrate (ID) et l’une des principales personnes à s’opposer à ce projet. Dans une lettre adressée au maire de Curepipe, Hans Margueritte, le 27 décembre dernier avec copies à la Wildlife Foundation, au ministère de l’Environnement et des Collectivités locales, cette dernière avait exprimé ses inquiétudes par rapport aux implications liées à ce projet. «Tou(te)s les citadin.e.s y sont attachés indépendamment de leurs âges, classes sociales, croyances…» Estimant ainsi que ce projet n’avait aucune raison d’être, étant donné que le jardin est un patrimoine national abritant des plantes endémiques, et qu’il est également un lieu de loisirs pour ceux qui ne croient pas aux religions, Géraldine Hennequin avait également évoqué des questions relatives à son financement et approbation.
Réagissant à cette affaire, le député Kenny Dhunoo a indiqué que même avant que ces travaux de construction ne soient entrepris au Jardin botanique, ce lieu était utilisé à plusieurs reprises à des fins religieuses pendant les fêtes. «Ce n’est pas la première fois que ce lieu est utilisé pour effectuer des rituels de prière. Cela remonte à loin, et la plateforme sera utilisée à de multiples égards, que ce soit pour des pique-niques ou pour faciliter la tenue de rituels de prière, tout comme celle qui existe déjà de l’autre côté de la rivière. D’ailleurs, j’ai invité l’association SOS Patrimoine à venir faire un constat, et ce projet se réalise avec l’aide de la mairie… Je ne comprends pas pourquoi une soudaine indignation maintenant, alors qu’il n’y en avait aucun lors de l’inauguration du “Spiritual Space” de Curepipe par un ancien ministre», a-t-il précisé.
Du côté des habitants, les avis sont partagés. Alors que certains se félicitent de l’aménagement, d’autres ne sont pas convaincus. Un habitant se demande pourquoi les autorités ne pensent pas plutôt à agrandir le jardin en acquérant un grand terrain abritant des arbres endémiques situé juste à côté, au lieu de réduire l’espace vert existant. Combien coûtent ces travaux ? Est-ce qu’un Environmental Impact Assessment a été mené, et ce projet a-t-il été approuvé par les autorités forestières ? Nos appels au maire de Curepipe sont restés sans réponse. Toutefois, un membre du conseil municipal nous confie qu’il n’est au courant d’aucun détail, car la décision de mettre en oeuvre ce projet a été prise par le comité exécutif qui est restreint. Il nous dit aussi que ce projet n’est jamais passé devant le conseil municipal réuni en séance plénière. «Je ne comprends pas comment ce projet a pu démarrer et même atteindre un stade avancé sans que le conseil municipal n’en soit au courant et ait donné son approbation», nous dit le conseiller municipal. Notre interlocuteur ignore également le coût du projet.
Cependant, une question demeure : y a-t-il vraiment matière à s’inquiéter ? Et si l’on ignore les erreurs grammaticales de l’entrepreneur par rapport à la mention de «Religiously Platform», comment un entrepreneur peut-il écrire comme titre de projet ce qui n’est pas du tout exact ? «Je ne peux pas répondre de l’erreur de l’entrepreneur… Je ne fais pas partie du processus de sélection des entrepreneurs ou d’allocation des contrats, ce n’est pas mon rôle. Je suis ici en tant que policy maker pour identifier les problèmes sur le terrain et intervenir pour les gens. Je maintiens que c’est une erreur de leur part de l’écrire incorrectement; ce n’est pas une plateforme religieuse, mais une à utiliser par tous les habitants de Curepipe à des fins différentes», nous dit Kenny Dhunoo. Une réaction de l’entrepreneur est attendue.
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