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Trafic de drogue Réunion-Maurice: Mike Brasse moins chanceux
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Trafic de drogue Réunion-Maurice: Mike Brasse moins chanceux
Le nom de Franklin est également cité dans l’importation de Rs 600 millions d’héroïne et de gandia de Madagascar pour laquelle Mike Brasse avait été arrêté. Quel est le lien entre l’habitant de Rivière-Noire et celui de Grand-Baie ? Des sources avancent que Franklin et Mike Brasse seraient amis et partenaires en «affaires». Si Franklin, pour l’instant, circule libre comme l’air et dit n’avoir jamais eu de «case de trafiquant», en revanche, son partenaire a, lui, connu l’infortune.
Retour dans la nuit du 10 au 16 novembre quand le hors-bord Sweet Love Mama a été intercepté au port de pêche de Sainte-Rose, à La Réunion. Cet approvisionnement illicite destiné au marché mauricien s’est retrouvé bloqué à l’île sœur à la suite d’une panne de l’embarcation des trafiquants.
Trois Mauriciens tombent dans les filets des autorités réunionnaises. Mike Brasse, skipper habitant Grand-Baie, Royce Almonzo Capdor, également skiper, domicilié à La Gaulette et propriétaire de la vedette, et Osman Kamil Mohamed, de Baie-du-Tombeau. Au total, six suspects sont arrêtés, dont Corine Clain, une Réunionnaise qui aurait un lien proche avec Mike Brasse, ainsi que les fils de Corine. À l’issue du procès en février 2018 devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis, Mike Brasse écope de huit ans d’emprisonnement. Ses deux complices mauriciens sont condamnés à quatre et trois ans de prison respectivement. Les trois Mauriciens étaient jugés pour trafic de drogue. La Réunionnaise et l’un de ses fils étaient jugés coupables pour complicité. Corine Clain écope de trois ans de prison ferme. Son fils, Kevin Zettor, purge deux ans de prison avec sursis d’un an. Son autre fils est, lui, relaxé.
D’après les investigations menées par la gendarmerie réunionnaise, Mike Brasse serait le cerveau et un maillon important dans l’axe Maurice-Réunion. Il aurait repêché un stock balancé en mer par un bateau en provenance de Madagascar en mars, sans passer par La Réunion. Mais à cause de cette panne, il avait dû contacter le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de La Réunion, afin de pouvoir jeter l’ancre à Port Ouest. À partir de là, il aurait sollicité l’aide de Corinne, pour mettre son stock à l’abri à l’Étang-Salé. Elle savait pour la drogue, tout comme un de ses fils. Le nom d’un dénommé Toto figurait dans l’affaire. Mais les protagonistes n’avaient pas divulgué son identité. La brigade antidrogue soupçonne fortement Wesley Badhoodeekhan alias Toto. Cette affaire est d’ailleurs appelée «Toto connection» à La Réunion.
Mike Brasse a purgé une peine de six ans et a bénéficié d’une remise de peine. Il a débarqué à Maurice le 24 janvier 2022. Mais ses démêlés avec la justice étaient loin d’être terminés. Il est cueilli par le CCID à son retour pour être interrogé dans l’affaire passeport. Rappelons que ce scandale a conduit à la démission de l’ex-commissaire de police Mario Nobin qui occupait le poste de commissaire des prisons après la fin de son contrat aux Casernes centrales. Nobin a été arrêté en novembre 2020.
Après son arrestation à Maurice, Mike Brasse a comparu devant la justice pour «conspiracy to do an unlawful act» et «failing to report to immigration office when leaving Mauritius». Il a retrouvé la liberté conditionnelle contre une caution de Rs 60 000 en cour de district de Port-Louis. Selon son homme de loi, sa prochaine comparution est fixée la semaine prochaine.
Que dit la presse Réunionnaise
Plusieurs articles de presse à l’île sœur ont évoqué une affaire de drogue impliquant Jean Hubert Celerine. Tout commence en 2018. Réunion la Première parle d’un trafic de zamal entre La Réunion et Maurice qui a été démantelé durant le mois de mai 2018 par la gendarmerie. 100 kilos de cannabis prêts à l’exportation et 500 pieds de chanvre. Cinq suspects, dont la tête du réseau, ont été placés en détention provisoire. La cargaison devait passer par le port de Sainte Rose pour être acheminée vers Maurice.
Le 5 mai 2019, le Journal de l’île titrait : «Trafic de stupéfiants entre Maurice et La Réunion – Franklin dame le pion à la Toto connection». L’article explique comment ce trafic de drogue de grande ampleur avait eu lieu entre 2017 et 2018. «Le principe est simple, des contacts mauriciens passent commande et s’occupent du transport. La branche réunionnaise s’occupe de cultiver, conditionner et collecter l’argent en se rendant à Maurice.» Au total, il y a eu sept interpellations, dont trois personnes placées en détention. On précisait aussi un volet international dont «le sommet de la pyramide, identifié comme un certain Franklin pour le compte duquel cinq voyages au moins se sont produits, ne semble toujours pas avoir été inquiété pour l’heure sur l’île sœur».
Dans un autre article paru le 9 octobre 2019, dans le même journal, on parle de l’interpellation de sept Réunionnais, dont deux d’origine mauricienne. Un certain Laurent Mariaye à la tête du réseau de la branche réunionnaise était en charge de la collecte du zamal, de son conditionnement et de son envoi vers l’île sœur, via des go-fast maritimes, pour le compte d’un chef de réseau mauricien surnommé «Franklin». Par ailleurs, il est aussi expliqué qu’une Kalashnikov AK47 faisait également partie du «cargo», cargo qui aurait été dérobé à l’arrivée par ledit Franklin qui «a bel et bien disparu dans la nature à Maurice».
Puis, il y a un troisième article paru le 3 juillet 2021, dans le même journal avec pour titre : «Ils inondaient Maurice en zamal péi». C’est dans cet article que le nom de Franklin est cité en grand : «Un Mauricien dont le nom apparaît déjà dans d’autres trafics, et qui sera formellement identifié par la suite. Le nom de Jean Hubert Celerine apparaît déjà aux côtés de celui du skipper Mike Brasse, pierre angulaire de la Toto connection, dans une vaste affaire de blanchiment. Dans ce petit univers qui navigue en eaux troubles, c’est le skipper surnommé ‘Nono’ qui se chargeait cette fois, et en compagnie de Franklin, de faire transiter le zamal entre les deux îles. Lui aussi sera formellement identifié, mais reste à ce jour a priori libre sur l’île sœur…» L’article fait ressortir que Franklin et Nono, les deux Mauriciens, ont été condamnés à sept ans de prison, en leur absence. Un mandat d’arrêt a été délivré à leur encontre. Plusieurs autres journaux réunionnais font également état de ce procès.
«Conditional discharge» pour possession de cannabis
<p>Il avait été arrêté le 15 avril 2019 pour possession de 6 grammes de cannabis ainsi que le 15 septembre en possession d’une somme de Rs 326 300 et une certaine quantité de cannabis. En 2020, Franklin a bénéficié d’une <em>«conditional discharge»</em> devant le tribunal de Pamplemousses. Il a bénéficié d’un sursis et a été sommé de bien se comporter durant une certaine période. En cas d’infraction, le prévenu devra purger la sentence qui lui a été infligée.</p>
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