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E-cigarettes: la vape goût bonbon, nouveau «craze» des collégiens

21 janvier 2023, 19:30

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E-cigarettes: la vape goût bonbon, nouveau «craze» des collégiens

À la sortie de l’école, en classe quand le professeur n’est pas là, dans la cour de récré, la «vape attitude» fait le buzz. Rechargeable ou jetable, elle a envahi le milieu estudiantin. Avec un emballage aux couleurs vives ou munie d’un revêtement en simili cuir, la vape diffuse ses saveurs aromatisées, au goût de fraise-banane ou de menthe, rappelant celui des bonbons. Et attire, voire rend «addicted».

Pis, ce ne sont pas uniquement les «grands» au collège qui vapotent mais même les préadolescents de 12 à 13 ans sont séduits. Oui, légalement, les mineurs n’ont pas le droit d’acheter du tabac, la «clope» traditionnelle et l’«ecigarette» comprises. Les commerçants ne sont pas autorisés à en vendre, mais cela se fait. Il est aussi interdit de fumer dans l’enceinte d’un établissement scolaire. Pourtant, combien sont-ils à y passer outre ?

En tout cas, une chose est certaine. Ce début d’année scolaire n’est pas uniquement marqué par les jours de congé supplémentaires, avis de fortes pluies oblige, mais également par ce nouveau phénomène qui séduit les collégiens. La vape tout comme les puffs, soit des sticks jetables ou pas, aux saveurs fruitées, sont très discrets, et prennent «grander lacour» dans le milieu. Certains collégiens vapotent en solo ; d’autres s’échangent des bouffées d’une seule vape.

Si depuis une dizaine d’années, une poignée pouvait en rapporter de l’étranger ou en commander en ligne, la vape est devenue en ce début d’année plus accessible étant commercialisée sur le marché local. Bien que cela ne soit pas légal.

Ce qui interpelle, c’est que ce véritable objet de mode rend non seulement accro mais n’est surtout pas à la portée de tous. Malgré tout, la vape − en vente libre dans des magasins de… prêt-à-porter dans les hauts des PlainesWilhems, par exemple, et aussi commercialisée sur les réseaux sociaux − a beau être monnayée à partir de Rs 1 200, elle arrive quand même à trouver preneur chez ceux en uniforme de collégiens, dont de très jeunes. «Je me suis offert mon petit bijou de 6 000 bouffées avec l’argent reçu en cadeau de mes proches à Noël et le Nouvel an», clame tout de go un des jeunes adeptes, âgé de seulement 15 ans. 


Cigarette électronique |Interdiction du «vape» : Tout ce qu’il faut savoir

A partir du 31 mai prochain, date à laquelle les «Public Health (Restrictions on Tobacco Products) (Amendment) Regulations 2022» seront en vigueur, le contrôle sur les produits contenant du tabac sera renforcé. A cette date, les emballages de la cigarette devront être neutres, la shisha sera réservée aux hôtels 4 et 5 étoiles et la cigarette électronique sera interdite. Force est de constater que ce type de cigarette est largement utilisé dans le pays malgré les contrôles qui existent déjà, et a même frayé son chemin jusque dans les cours de récré.

La nouvelle mode

Parmi les élèves et les autres, la «vape» est la nouvelle tendance. Il s’agit de cette nouvelle génération de e-cigarette jetable. Contrairement aux anciennes, elle est jugée plus pratique. Pas de batterie à recharger, pas de e-liquid, le «jus» aux saveurs différentes à remplir, pas de mèche à remplacer. Il suffit de s’en procurer et de commencer à fumer. Ce type de vape vient en différents formats : cylindrique, rectangulaire et autres et contient un nombre limité de bouffées, de 500 à 6 000. Comme l’ancienne génération de vape, les jetables sont disponibles dans des centaines de saveurs différentes : menthe, fraise, pastèque, pêche… il suffit de demander.

Quel en est l’intérêt ? «Cela permet de diminuer la cigarette», avance un utilisateur. Agé de 34 ans, il explique qu’il fume depuis ses 17 ans. Il y a deux ans, il s’est rendu compte qu’il s’essoufflait au moindre effort, et il a mis cela sur le compte de la cigarette. Il s’est alors mis à la version électronique et affirme qu’il y a bien une différence. Il n’est plus essoufflé. Quant à la cigarette, il s’en est passé pendant plus d’un an mais par la suite, il a repris. «Mais pas comme avant, cela se limite à deux ou trois par semaine», poursuit-t-il. Du côté des jeunes, l’on avance que c’est une tendance.

L’acienne génération de «vape», qui était plus compliquée à utiliser.

 Marché noir

Où s’en procurent-ils ? En ce moment et jusqu’au 31 mai, la restriction n’est pas totale. Si la vente est interdite, il est légal d’en importer un seul pour son usage personnel. Quant au «jus», l’importation se limite à un flacon de 50ml. Mais il semble que les contrôles sont assez légers. Les cigarettes électroniques jetables se vendent entre Rs 1 200 et Rs 3 500 sur les réseaux sociaux. Il est possible d’en trouver, ainsi que les anciennes générations rechargeables, dans d’autres commerces comme des quincailleries ou boutiques de quartier. Le prix tourne autour de Rs 3 000. Les e-liquids de diverses tailles sont aussi disponibles. Le flacon de 60ml coûte environ Rs 600. D’ailleurs, Kunal Naik, addictologue, revient sur ce point. «Dans le passé, toute interdiction a créé un marché parallèle. Basée sur d’autres expériences, cette interdiction prendra la même direction», avance-t-il. La meilleure solution, dit-il, aurait été de contrôler pour voir quel type de produit arrive sur le territoire. Mais le Dr Krishna Beedassy, docteur en santé publique, estime que l’interdiction est justifiée et évoque la carte de la prudence. «Il existe des centaines de e-liquid différents qui sont fabriqués avec des ingrédients différents qui sont à la base non-contrôlés», dit-il.

 Risques

Mais les deux experts s’accordent à dire que le vapotage n’est pas sans risque pour la santé. Mais même là, les avis sont nuancés. Kunal Naik avance qu’il a rencontré des personnes qui ont arrêté la cigarette avec cette méthode, mais ce n’est pas la meilleure façon. «Ce n’est pas aussi dangereux que la cigarette car il y a moins de produits nocifs, mais ce n’est pas sain non plus», dit-il, surtout concernant la nicotine, qui contribue à l’addiction et favorise les maladies cardio-vasculaires. «Tout ce qu’une personne inhale a un effet sur les poumons.» Quant au ministre de la Santé, qui réagissait sur le sujet cette semaine, il avait affirmé que jusqu’à présent, la réduction de la cigarette grâce au vapotage n’a pas été prouvée. «Le jour où les experts le diront, nous travaillerons dans ce sens», avait déclaré le Dr Kailesh Jagutpal. Le Dr Beedassy, lui, rappelle que les saveurs contenues dans les cigarettes électroniques ont eu un effet contraire, car plusieurs jeunes ont commencé a consommer les e-cigarettes, ce qui a créé une dépendance à la nicotine et de là, ont commencé à fumer.

Revenant sur les risques pour la santé, le Dr Beedassy va dans les détails. Selon lui, le problème provient du liquide lorsqu’il est chauffé. «Lorsque le liquide se transforme en aérosol, il y a d’autres produits, comme la formaldéhyde, qui sont formés, ce qui a un effet néfaste sur la santé», dit-il. Il est catégorique en affirmant que l’un est aussi dangereux que l’autre. Les explications se rejoignent sur les «e-cigarette or vaping use-associated lung injury» (EVALI). Cette condition a été détectée chez les utilisateurs de cigarette électronique. Des lésions du poumon ont été constatées chez eux. «Cela est causé par un produit qui se forme lors du chauffage», avance le Dr Beedassy. Ce produit, le Vitamin E Acetate, renchérit Kunal Naik, mène à des problèmes respiratoires sur le long terme.