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Abus sexuel allégué à l’école des sourds : Les juges maintiennent la décision de la magistrate de relâcher l’orthophoniste Sorefan
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Abus sexuel allégué à l’école des sourds : Les juges maintiennent la décision de la magistrate de relâcher l’orthophoniste Sorefan
Accusé d’abus sexuels sur des enfants de l’École des sourds de Beau-Bassin, Ibrahim Abdool Jeelani Sorefan, orthophoniste, avait été relâché contre huit cautions à la cour de district de Rose-Hill en 2022. Mais il avait dû regagner sa cellule policière après que le Directeur des poursuites publiques (DPP) a interjeté appel de la décision de la magistrate, devant la Cour suprême. Cette instance a toutefois maintenu la décision de la magistrate d’alors, Deepti Bismohun, et a ordonné, jeudi, la remise en liberté du suspect.
Le 21 juin 2022, un éducateur, en l’occurrence le suspect, travaillant à l’École des sourds, a été pointé du doigt par huit élèves pour abus sexuels. Ils l’accusaient également de les avoir fait visionner des films à caractère pornographique.
L’affaire a éclaté lorsque l’orthophoniste est venu récupérer un élève pour sa thérapie. Dès qu’il est parti, un autre élève s’est caché sous la table. Interpellée par cette réaction, son enseignante l’a interrogé et l’enfant a tout déballé. Ce dernier a expliqué, en langue des signes, que l’orthophoniste l’aurait forcé à visionner des vidéos pornographiques et lui aurait aussi fait des attouchements. D’autres élèves ont ensuite fait des révélations.
Si le DPP soutient dans son affidavit que la magistrate a mal évalué le motif du risque de falsification de preuves, et d’ingérence avec les témoins ou encore le risque de ne pas se présenter devant la Cour s’il devait faire face à un éventuel procès, et pour sa propre sécurité, les juges Rita Teelock et Mohana Naidoo ne partagent pas le même avis. Pour elles, le DPP a plutôt failli à soulever les problèmes entourant ses objections. Elles donnent même la réplique au demandeur qui soutient pour sa part que la magistrate Bismohun n’a pas imposé de conditions strictes. «Nous constatons que la magistrate s’est acquittée de l’exercice consistant à ‘mettre en balance’ les intérêts de la société avec le droit du prévenu ou du détenu à sa liberté et le préjudice qu’il risque de subir s’il est placé en garde à vue. Elle a ensuite imposé des conditions appropriées pour s’assurer que l’intimé comparaisse à son procès et n’entrave pas le cours de la justice.» Et d’ajouter : «Nous estimons également que bien que les éléments de ‘prima facie evidence’ versés au dossier mettent en lumière la force des preuves disponibles concernant les infractions, ce n’est pas un motif en soi pour refuser la mise en liberté sous caution. La magistrate a raison dans son ruling.»
Pour ces raisons, la Cour suprême a maintenu la décision de la magistrate et l’homme de 25 ans doit payer huit cautions de Rs 35 000 chacune, totalisant un montant de Rs 250 000. Ibrahim Abdool Jeelani Sorefan doit signer une reconnaissance de dette de Rs 280 000. Les juges lui ont interdit de s’approcher des témoins, de son employeur, d’avoir accès à internet et de travailler avec les enfants.
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