«J’étais convaincu qu’il y avait eu négligence médicale et le temps m’a donné raison. Je vais entamer des poursuites au civil. Je veux obtenir justice pour ma fille…» Rajcoomar Aunotoa explique qu’il rencontre le ministre de la Santé aujourd’hui à son bureau. Ce papa meurtri, qui a perdu son petit ange, ne décolère cependant pas, après que sa fille Saivaani  est décédée après une appendicectomie…

Le père de la fillette s’était rendu au poste de police des Casernes centrales pour porter plainte pour négligence médicale le 23 novembre dernier. L’habitant de Saint-Pierre estimait – à juste titre donc – que son enfant n’avait pas reçu les soins appropriés après une intervention chirurgicale à l’hôpital Gr. A. G. Jeetoo, le 10 novembre. Saivaani devait rendre l’âme de lendemain…

Le Medical Negligence Standing Commitee du ministère de la Santé, chargé de situer les responsabilités dans cette affaire, a soumis son rapport il y a deux semaines. Les membres de ce comité, présidé par Raj Nuckcheddy et deux autres médecins, ont mis en exergue le fait qu’il y avait un seul infirmier pour 16 patients dans une salle post-opératoire. Ils déplorent un manque criant de personnel soignant à ce niveau et demandent aux autorités de remédier à la situation au plus vite. Ils ajoutent, qui plus est, que le médecin en charge aurait dû faire un suivi approprié dans le cas de Saivaani et demandent que des sanctions soient prises contre les responsables de ce cas de négligence.

Lors d’une cérémonie dans le cadre de la Journée mondiale contre le cancer organisée à Camp-Fouquereaux hier, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, est revenu sur le cas de la petite Saivaani. «Selon le comité, il y a bien eu négligence de la part des infirmiers. Ce dossier sera référé au nursing council afin que les sanctions soient prises. Le ministère n’a pas tardé avec l’enquête. Mais ce sera au conseil de mener la sienne de son côté pour prendre des sanctions disciplinaires.»

Le ministre a toutefois réfuté que dans une salle, il n’y a qu’un seul infirmier pour 16 patients. «Pendant la journée, il y a un ward manager, un charge nurse et quatre infirmiers mais aussi un healthcare assistant.»