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Métro pris d’assaut: les collégiens doivent-ils payer leur ticket ?
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Métro pris d’assaut: les collégiens doivent-ils payer leur ticket ?
Le métro remplace-t-il le bus scolaire? Force est de constater que depuis l’introduction de ce nouveau moyen de locomotion, les ados se ruent vers les wagons, surtout à la sortie des classes. Question dès lors: faut-il imposer un tarif spécial pour la rentabilité?
14 h 10, Port-Louis. Les bus à destination de Curepipe sont rares. Plusieurs personnes attendent à la gare Victoria. «Ça fait un moment qu’on est là», lance Annie, une passagère. Elle trouve même une explication à cette attente. «Les cours dans les collèges vont bientôt prendre fin. Je pense que les bus sont réservés aux élèves.» Du coup, elle se rend de l’autre côté de la rue, pour prendre le métro. Ce dernier arrive quelques minutes plus tard et Annie trouve même une place assise. Si jusqu’à Coromandel le trajet se fait sans anicroche, la situation est tout autre à la station de Barkly. Une horde de collégiens s’engouffre dans les wagons. «Ti kapav dir enn métro spésial kolez sa», balance l’un d’eux en ricanant.
Le brouhaha s’intensifie. Certains, avec leurs sacs qui semblent peser une tonne sur le dos, prennent appui non sur les barres jaunes comme le suggère la voix pré-enregistrée, mais foncent sur les passagers. «Peux-tu poser ton sac par terre, vu que cela n’arrête pas de me heurter la tête ?» demande Annie à l’un d’eux. Mais le collégien fait la sourde oreille et préfère poursuivre sa conversation avec ses potes. Si les wagons sont déjà surchargés, à hauteur de Beau-Bassin, ce sont les collégiennes cette fois qui se ruent vers les quelques espaces libres. «C’est une boîte à sardines. Adieu les mesures sanitaires.»
À Rose-Hill, certains jeunes descendent mais sont aussitôt remplacés par d’autres, tout aussi bruyants. Un petit groupe, posté devant la porte, commence alors un jeu sans fin. «Nommons toutes les marques de vêtements ou de chaussures existantes.» La détresse auditive d’Annie ne prendra fin qu’à Vacoas, au moment où ils descendent. «Ce que nous ne comprenons pas, c’est pourquoi les compagnies d’autobus envoient les cars pour récupérer ces jeunes, alors qu’ils préfèrent tous prendre le métro», s’interroge Ahmad. Il se demande si les collégiens devraient payer pour voyager. «Est-ce que les wagons seraient aussi bondés chaque après-midi ? Le matin, on ne le ressent pas trop car chacun rejoint le collège à une certaine heure. Mais c’est un véritable calvaire pour ceux qui prennent le métro après les heures de classe.»
Nous avons sollicité Metro Express Limited (MEL) pour avoir une idée du nombre de collégiens qui voyagent par le métro au quotidien. «15 à 18 % de nos passagers sont des élèves. Ils prennent quotidiennement le métro le long de l’alignement.» Par ailleurs, «bon nombre de ces jeunes ont leur Student MECard qui leur permet de voyager gratuitement pendant les jours de semaine, comme pour les autres opérateurs d’autobus. Pour ceux qui n’ont pas encore leur MECard, nous sommes en train de travailler avec la NLTA pour leur permettre d’en avoir une plus vite.» Dans de précédentes correspondances, MEL soutient en outre que «tous les Mauriciens, de toutes les communautés confondues, de tous âges et de toutes classes sociales confondus prennent le métro ! Le métro est pour moi, pour vous et pour nous tous, c’est le transport de tout un chacun».
Étudiants, collégiens et élèves doivent-ils payer – au moins en partie – leur ticket ? Cette décision, en fait, revient au ministère du Transport.
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