Publicité
HSC Pro: un tremplin pour l’intégration des futurs professionnels
Par
Partager cet article
HSC Pro: un tremplin pour l’intégration des futurs professionnels
Maurice a octroyé ses premières bourses pour le «Higher School Certificate Professional» (HSC Pro) le 10 février. Six jours plus tard, trois candidats classés dans cette catégorie ont été récompensés au collège St Mary’s West. L’occasion de faire une incursion au coeur de ce programme d’études. En quoi consiste-t-il ? Les débouchés sont variés et l’expérience professionnelle à l’avance est un atout.
«Zot pou tonbé, zot pou ploré, zot pou anvi abandoné, zot pou decourazé ek frustré… Mo réalist, mo pa vann rev. Mé si zot perséveré, zot pou arivé», a déclaré Lorena Violette Lafleur, classée cinquième au HSC Pro, aux élèves du collège St Mary’s West à Petite-Rivière, le 16 février. C’était lors d’une assemblée spéciale en l’honneur des candidats classés, en présence de Gilberte Chung et de Jimmy Harmon, du Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC). Outre la jeune fille, Bradley Dessalles, deuxième, et Jannagen Kathirasa Pillay, troisième, ont également été récompensés, ainsi que d’autres candidats de la cuvée 2022 du HSC Pro.
Quel est le concept ?
Ce programme a été lancé sur une base pilote en 2015 auprès d’une douzaine de collèges. Il s’agit d’un certificat permettant aux élèves d’intégrer plus facilement le monde professionnel en y incorporant aussi bien des matières principales qu’une partie technique. Celle-ci inclut notamment un stage professionnel et une dissertation. À la place du General Paper, les candidats ont les Global Perspectives.
Ainsi, les apprenants sont déjà immergés dans l’univers professionnel comme en témoignent les trois candidats classés. «Ayant fait mon stage à la Mauritius Film Development Corporation à Floréal, j’ai appris beaucoup de choses durant les divers tournages. De plus, nous avons eu une dissertation de 2 000 à 2 500 mots à rédiger après le stage et on a dû développer une question à partir d’un problème informatique. Globalement, nous avons eu six projets sur deux ans», a indiqué Lorena Violette Lafleur. Un parcours parsemé d’embûches qu’elle a pu surmonter avec le soutien de ses éducateurs et de sa mère.
Pour sa part, Bradley Dessalles qualifie son stage d’environ trois mois, effectué au Sugar Investment Trust (SIT) durant les vacances, comme «une grande chance». Pour celui dont le parcours scolaire n’a pas été facile : «Le stage a été très enrichissant et m’a permis de rencontrer divers professionnels de plusieurs départements.» Étudiant au collège St Joseph, il a voulu tout abandonner après le School Certificate, comme il devait changer d’établissement. «Puis, je suis arrivé au St Mary’s West en Grade 12. J’ai eu du mal à m’adapter. Mon premier ami a été Jannagen. Nous avons fait le cheminement du HSC Pro ensemble. Il m’a aidé à surmonter cette épreuve, de même que Dorina et Mario, mes parents.»
De son côté, Jannagen Kathirasa Pillay a multiplié ses efforts d’apprentissage à la maison durant le confinement. «J’ai eu des problèmes de santé pendant ma scolarité. Heureusement, j’ai été bien encadré par mes enseignants. Si je ratais un cours, ils revenaient vers moi avec des explications et s’assuraient que j’avais bien compris. Logambal et Parchay Madree, mes parents, m’accompagnaient aussi durant mes révisions tardives. Ils se sont bien sacrifiés pour moi.»
Quels en sont les débouchés ?
Les classés du collège St Mary’s West entendent se parfaire dans diverses filières. Ainsi, Jannagen Kathirasa Pillay compte enchaîner avec des études supérieures en informatique à Maurice. Bradley Dessalles optera pour des programmes d’études à l’Université de Maurice ou l’Université de Technologie. Quant à Lorena Violette Lafleur, elle s’oriente vers le droit et la psychologie. «Ce domaine m’intéresse car, à la base, je ne perçois pas la société comme étant juste. Les comportements humains, les raisons derrière les réactions et les états d’esprit, entre autres aspects de la psychologie, me fascinent depuis mon enfance», a-t-elle expliqué.
Shirley Radegonde, rectrice du collège St Mary’s West, explique que le HSC Pro est un atout pour bien outiller les élèves à travers des stages et des travaux visant à formuler des problématiques et à réfléchir aux solutions. «Cela fait une dizaine d’années qu’on oeuvre avec le HSC Pro. On y a toujours cru. Les enseignants ont été formés et ont accompagné les enfants tout au long du parcours. On est heureux d’avoir des classés.»
D’ailleurs, Dimitri Soopaul, 22 ans, ancien élève et Head Boy de l’établissement, explique que le HSC Pro est une valeur ajoutée qui contribue à la découverte du monde du travail et à la connaissance de l’entreprise. Au collège, il avait opté pour les mathématiques, le design et l’informatique comme matières principales et le français ainsi que Global Perspectives. Il a suivi son stage à Mauritius Telecom. «J’ai développé une passion pour la technologie que je n’ai pas forcément exploitée. J’espère le faire pour mon Master», affirme le jeune homme en troisième année d’études de Marketing Management à l’Open University.
Selon lui, le HSC Pro prépare les jeunes à intégrer le milieu professionnel deux ans à l’avance. «Mon parcours n’a pas été simple. Je salue le travail des enseignants car, franchement, ils ont eu de la patience et m’ont accompagné dans mes choix.» Après l’obtention de ce certificat, Dimitri Soopaul a fait ses premiers pas professionnels dans le secteur public puis au privé où il a évolué à divers postes, dont celui de Planning Officer et, maintenant en tant que conseiller à la clientèle. «Le HSC Pro m’a également aidé à être plus productif dans la vie pour jongler entre études et travail, ce qui n’est pas toujours facile pour les étudiants», a-t-il souligné. Son objectif désormais est de lancer dans une maîtrise en marketing avec l’option de l’intelligence artificielle, histoire de mélanger la technologie inculquée au HSC Pro et sa spécialisation universitaire actuelle.
Publicité
Les plus récents