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Transport et énergie: quelle est l’empreinte carbone du métro?
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Transport et énergie: quelle est l’empreinte carbone du métro?
Comment réduire notre empreinte carbone sur la planète ? GEvents / Global Cynergies Mauritius organise une conférence sur les «Net Zero Footprints», le 16 mars, à l’hôtel «Labourdonnais». Comme son nom l’indique, cela signifie de ramener presque à zéro les émissions de gaz à effet de serre.
Parmi les sujets qui seront abordés, l’empreinte carbone net zéro sur le transport et la logistique. De ce fait, le tram sera mis en avant lors de cette conférence. En effet, le Chief Executive Officer (CEO) de Metro Express Ltd (MEL), Das Mootanah, sera un des conférenciers et partagera les initiatives durables prises dans ce projet ferroviaire pour rendre meilleur ce système de transport. Dans une vidéo postée par l’organisateur pour faire la promotion de l’événement, le CEO de MEL présente le Metro Express comme «l’un des leaders du transport durable dans l’océan Indien». «De nos jours, ce sujet a un grand impact sur le changement climatique, sur la durabilité. Toutes les démarches que nous menons visent à améliorer l’environnement à travers nos programmes de transport et de logistique.»
Cependant, Osman Mahomed, ingénieur civil de formation et député du Parti travailliste (PTr), s’interroge sur l’empreinte carbone réelle par tête d’habitant et par kilomètre du voyageur du métro. C’est la raison pour laquelle il demande au guest speaker Das Mootanah s’il a fait un calcul pour connaître l’empreinte carbone réelle du système avant qu’il ne se prononce sur le projet de Metro Express lors de cette conférence sur les Net Zero Footprints. Selon l’ingénieur civil, de prime abord, bien que le Premier ministre avait annoncé un objectif de 60 % d’énergies renouvelables d’ici 2030 à la COP26, le pourcentage annuel d’énergies renouvelables que le pays génère en réalité est en net déclin depuis.
En effet, en se basant sur les chiffres du Central Electricity Board (CEB), Osman Mahomed avance qu’en 2022, l’injection des énergies renouvelables dans le réseau se chiffrait à 17,3 % alors qu’en 2021 et 2020, elle s’élevait à 19,83 % et 22,3 % respectivement. En analysant ces chiffres, il explique que le pourcentage de réduction des énergies renouvelables est d’environ 4,5 % sur trois ans. Cette perte est remplacée par presque 5 % d’énergies fossiles. «Ce qui signifie que les énergies fossiles sont davantage utilisées pour remplacer les énergies renouvelables que nous perdons. Le réseau du CEB devient plus polluant avec le charbon.»
L’autre interrogation de l’ingénieur civil s’articule autour de la nature des voyageurs du métro. «Est-ce que le Dr Mootanah répondra par la négative si je lui dis que le métro absorbe plus de passagers d’autobus que les voitures ne le font ?» Ce qui ferait que, désormais, les voitures et les autobus roulant avec moins de voyageurs, et maintenant le métro, émettent beaucoup plus de CO2. «De plus, est-il au courant que la construction de la ligne ferroviaire sur le sol au lieu d’être surélevée occasionne beaucoup de bouchons dans certains endroits et donc plus d’émissions de CO2 par ces véhicules thermiques ?»
Il s’interroge aussi sur certaines dessertes où les transports en commun roulent à vide, par exemple, celle reliant Rose-Hill à Réduit alors que les routes à Ébène connaissent des embouteillages monstres «comme la tragédie» de lundi dernier à Ébène (NdlR, Le métro est passé à vide au même moment où un embouteillage monstre paralysait Ébène). Osman Mahomed rappelle que le gouvernement propose que cette ligne, qui roule déjà à perte, soit étendue vers Côte-d’Or pour prendre fin vers Belle-Terre–Hermitage sur 10,5 km au coû t d e Rs 13,5 milliards, projet qu’il avait qualifié de «suicide financier» avant même que la ligne Rose-Hill–Réduit ne soit inaugurée.
Des questions ont été envoyées au CEO de MEL à travers sa cellule de communication. Si MEL, dans un premier communiqué, n’a pas souhaité y répondre, nous invitant plutôt à «suivre les interventions sur les réseaux sociaux» le jour de l’événement car «il y aura effectivement beaucoup à dire sur le sujet», l’organisme a fini par se raviser après que nous ayons insisté que ce sont les interrogations du député Mahomed. «Personne n’a dit que le Metro Express est zéro carbone. Metro Express vise à compenser progressivement sa consommation d’énergie (électricité du CEB) avec des sources d’énergies renouvelables dans un proche avenir. Ce qui s’inscrit dans notre programme de développement durable», lance-t-on du côté de la cellule de communication.
MEL est-elle au courant que le pourcentage d’énergie renouvelable généré dans le pays décline chaque année ? «Raison de plus pour promouvoir le Metro Express comme non seulement le moyen de transport le plus efficace, mais aussi comme l’épine dorsale du développement intégré à travers le pays.» Êtes-vous au courant que le tram n’a pu absorber que les voyageurs par autobus et pas les automobilistes ? En réponse à cette question, la cellule de communication a fait ressortir que le Metro Express a un mélange de passagers qui utilisent alternativement le bus et la voiture. «Par exemple, de nombreuses personnes (automobilistes) se garent dans notre park & ride et utilisent le métro quotidiennement».
Quid de certaines dessertes qui ne génèrent pas autant de passagers, notamment la ligne Rose-Hill–Réduit ? «La ligne Rose-Hill–Réduit est en service depuis peu et gagne en fréquentation au fur et à mesure de l’adaptation au nouveau mode de transport. Veuillez noter que la fréquentation globale du réseau a augmenté en raison de l’exploitation de la ligne Rose-Hill–Réduit.» Répondant à la question du tram qui occasionne des embouteillages dans certains endroits et que les véhicules thermiques rejettent du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, l’on affirme que Metro Express est un mode de transport beaucoup plus éco-énergétique que les véhicules routiers et, qu’avec le temps, il contribuera sûrement à une réduction du nombre de véhicules sur nos routes. Quant au taux d’émission de dioxyde de carbone par tête de voyageur et par kilomètre, MEL explique que le taux d’émission de CO2 par kilomètre est considérablement plus bas que pour les voitures et les bus.
Avec le trajet Réduit–Côte d’Or, quelle sera l’empreinte carbone du métro ? «L’empreinte carbone est déterminée sur la base de la conception technique et des recommandations opérationnelles du constructeur sélectionné pour le projet. À ce stade, la ligne Réduit– Côte-d’Or est toujours en cours d’appel d’offres.» Avant d’ajouter : «De l’étude de faisabilité du projet, le tracé Réduit–Moka– St-Pierre–Côte-d’Or apportera de nombreuses améliorations dans ces régions, notamment en termes de développement durable et intégré.»
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