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Pointe-des-Lascars: le propriétaire de la pirogue qui a chaviré attribue ce drame humain à de grosses vagues
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Pointe-des-Lascars: le propriétaire de la pirogue qui a chaviré attribue ce drame humain à de grosses vagues
C’est une partie de pêche qui a fini mal dans la soirée du jeudi 9 mars. Ils étaient quatre pêcheurs «qui ti pé al rod lavi», selon un des rescapés, en allant pêcher à Pointe-des-Lascars lorsque leur pirogue a chaviré. Le sexagénaire Jean Clément Valantin a péri noyé alors que les trois autres amis, qui étaient en sa compagnie, ont pu regagner la terre ferme. Les rescapés sont Veer Nynwa, 37 ans, Michael Mamode, 50 ans et Désiré Patience, 5 9 ans , à qui la pirogue appartient.
Nous nous sommes entretenus avec les trois rescapés et ils sont unanimes sur la cause de leur malheur. Ils disent tous trois qu’ils ont été surpris par deux ou trois grosses vagues, qui ont fait chavirer le bateau. Désiré Patient, son propriétaire, soutient que l’accident est arrivé tellement vite qu’aucun d’eux n’a eu le temps de comprendre ce qui se passait. «Nous sommes sortis pour aller faire une partie de pêche comme à l’accoutumée et Jean Clément Valantin est toujours partant pour m’accompagner pêcher vers 18 heures. Nous étions dans la passe Anglais quand une ou deux grosses vagues sont arrivées et ont fait chavirer notre bateau. D’un coup, nous nous sommes retrouvés à l’eau. Je n’avais qu’une idée en tête c’est de regagner la terre ferme et il fallait nager. Entretemps, nous avons fait signe à un autre bateau, qui était sorti pour une partie de pêche et il s’est dirigé vers nous pour nous secourir. Tout en tentant de nager, je priais pour que nous nous en sortions tous sains et saufs. Voyant Jean Clément Valantin, j’ai essayé de l’attraper mais j’ai réalisé qu’il ne respirait plus. Je suis très triste de n’avoir rien pu faire pour lui. Sa ler la, enn maler inn arive. C’est la deuxième fois que mon bateau chavire lorsque je vais pêcher, la première fois c’était en 1990 et j’ai pu être sauvé.»
Il ajoute que depuis que Jean Clément Valantin est venu habiter à Pointes-des-Lascars, ils s’étaient liés d’amitié et qu’il était comme un frère pour lui. «Il a tout le temps pêché à mes côtés. Il venait souvent manger et dormir chez moi. Nous étions plus que des amis.»
Veer Nynwa, un autre rescapé, explique qu’il n’a pas eu le temps de réagir lorsqu’il a vu une grosse vague s’abattre sur la pirogue. «Nous n’avons rien pu faire. En une seconde, nous étions tous à l’eau. Nous sommes reconnaissants envers ce bateau qui pêchait et qui est venu nous secourir. Sauf que nous étions tellement secoués que nous ne savons même pas à qui nous devons la vie.»
Michael Mamode explique qu’il allait chercher de quoi manger. «Nou ti pe al rod enn lavi. Nou pann trouve ki letan pa bon. Enn kou, nou tann loraz. Nounn kontinie ale me nou pa ti panse ki ti pou gagn gro vag. Je crois que Jean Clement Valantin ne sait pas bien nager. Linn per kan linn tom dan dilo».
Chez la famille de Jean-Clément Valantin à Pamplemousses, nous nous sommes entretenus avec son neveu et l’épouse du disparu, de qui il vivait séparé. Son neveu explique qu’après avoir été informé de cette triste nouvelle par la police, il s’est rendu sur place. «Li ti lor laplaz. Li ti fini mor ek bann dimounn ti pe antour li. Il avait des blessures au visage. Il a ensuite été conduit à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo pour être autopsié.»
Son épouse a, quant à elle, expliqué que son mari a toujours été pêcheur. «Nous ne sommes plus ensemble depuis bientôt 16 ans. Et lorsqu’il a été vivre à Pointe-des-Lascars, c’est de la pêche qu’il gagnait sa vie.» Il laisse derrière lui cinq enfants, qui habitent avec leur mère.
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