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Trafic de stupéfiants inter-îles: les saisies se font plus par les autres pays que par Maurice
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Trafic de stupéfiants inter-îles: les saisies se font plus par les autres pays que par Maurice
Alors que le Premier ministre et Maneesh Gobin, notamment, parlent de grosses saisies de drogue effectuées par les autorités mauriciennes, on constate que les saisies sont en fait à mettre au crédit des Français.
On se rappelle de la saisie de drogue destinée au marché mauricien à La Réunion en 2018 et de la condamnation de Franklin et Nono, entre autres. Et on tend à oublier que ces deux trafiquants ne sont toujours pas inquiétés pour quelque délit de drogue à Maurice.
Devant le trafic continuel de drogue dans la région de l’océan Indien, et face aux impunités, la marine militaire française a décidé de faire son entrée sur scène en augmentant les patrouilles dans la région. D’ailleurs, la mission européenne Atalanta qui lutte «contre l’insécurité dans le golfe d’Aden et l’océan Indien, une zone maritime menacée par des pirates qui partent des côtes somaliennes» a été élargie pour inclure la lutte contre les trafics illicites. Et depuis le début de 2022, les frégates de surveillance basées à la Réunion y participent. La frégate Floréal (aucun lien avec Maurice) a saisi 850 kg d’héroïne et 643 kg de méthamphétamine, selon le site de l’Association de Soutien à l’Armée Française.
L’île Maurice, marché juteux pour les trafiquants
D’après le dernier rapport du centre d’expertise de la marine française, «La Réunion n’est pas identifiée comme un foyer de consommation important (hors cannabis de production locale). En revanche, l’exportation de cette production locale, vers l’île Maurice notamment, est suffisamment lucrative pour entretenir des réseaux prolifiques.» Ce sont des experts qui le disent.
Le jeudi 9 mars, le navire militaire français Champlain a intercepté plus d’une tonne d’héroïne dans les eaux territoriales françaises dans l’océan Indien, en collaboration avec les Seychelles, dont un Dornier avait signalé la présence du navire suspect, le Al Balal. La marine française participe aussi à l’opération de lutte contre le narcotrafic (NARCOPS) avec l’aide du porte-hélicoptères amphibie Dixmude et la frégate La Fayette.
Lorsque l’on sait que l’on ne rigole pas avec les militaires français, il faudra s’attendre à un sale temps pour les trafiquants à Maurice, qui passaient sous les radars de nos polices et autres. Cela, malgré l’annonce chaque année par notre gouvernement de l’achat d’hélicoptères, navires de patrouille et d’installation de système de surveillance «sophistiqué», sans parler des Dornier.
Notre garde-côte nationale est impuissante
<p>Selon un membre de la Mauritius National Coast Guard, l’importation de drogue de l’île de La Réunion par speedboat nécessite le paiement d’au moins Rs 2 millions à l’équipage, soit Rs 1 million au skipper, Rs 500 000 à un mécano et Rs 500 000 à un troisième accompagnateur. Il faut aussi prévoir 800 litres d’essence et bien sûr le paiement pour la drogue. Le trajet se fait surtout à partir du Morne vers les environs de Sainte-Rose à l’île de La Réunion ou un autre point. Pour l’aller et le retour, il faut compter 10 heures de navigation et de préférence de nuit car «à la ‘Coast Guard’, on ne surveille pratiquement pas la nuit». Notre interlocuteur ajoute que les radars ne peuvent repérer ces speedboats. De mieux en mieux. Comment les trafiquants se dirigent-ils ? À l’aide de boussole ? «Non, ils naviguent à vue, et prennent comme repère les lumières de l’île sœur.» Comment contactent-ils les livreurs de drogue réunionnais ? «Ils ont une carte SIM enregistrée à La Réunion.» Et si jamais il y a une rare patrouille des garde-côtes ou des garde-pêches, confie le policier, il est difficile et dangereux de contrôler ces bateaux. «Parfois les trafiquants sont armés de fusil sous-marin (NdlR, arbalète) et même de pistolet. Alors que les garde-côtes ou garde-pêches ne le sont pas.» Notre interlocuteur nous fait remarquer que ces trafiquants sont la plupart du temps des pêcheurs qui connaissent bien la mer. Ou alors des drogués qui prennent le risque de la traversée même s’ils ne connaissent pas la mer. «Et cela contre un maigre paiement de Rs 20 000 ou Rs 30 000.»</p>
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