Lundi 20 mars 2023: de quel bois se chauffe Bhai Shafeek ?

Shafeek Jhummun, l’homme aux 440 macaques dans le complexe Tianli, n’est pas n’importe qui. Libéré aussitôt appréhendé pour ce grave délit de trafic d’animaux, il est revenu sur les lieux alors que des policiers et des officiers du ministère de l’Agriculture y étaient toujours. Shafeek Jhummun aurait, selon l’express du lundi 20 mars, tenu les propos suivants : «Zot pa koné ar ki sannla zot pé gagn zafer? Zot pou koné ar mwa.»

Dans le contexte mauricien, seuls ceux bénéficiant de haute protection politique ou policière tiennent de tels propos. Shafeek Jhummun serait loin d’être un néophyte dans le monde du business. Avant le business de zako, il s’est engagé dans la pêche en haute mer et dans l’exportation de concombres de mer (banbara).

Reste à savoir maintenant qui seraient les protecteurs de Shafeek Jhummun. Les paris sont ouverts. Et si l’ICAC initiait une enquête autour de cette affaire ? On aurait pu savoir de quel type de transport les macaques avaient bénéficié.

Mardi 21 mars 2023: Sois belle et casse la baraque

Très intéressante interview dans l’express du mardi 21 mars de Sharon Ramdenee, Chief Executive Officer de la firme Agiliss spécialisée dans la commercialisation de produits alimentaires. Cela, dans le sillage du jugement que la Cour du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) a rendu en faveur d’Agiliss, qui contestait le subside que la State Trading Corporation recevait du gouvernement pour l’importation d’huile au détriment d’autres firmes. La Cour de justice du COMESA, dont Maurice est membre, a condamné cette pratique de concurrence déloyale.

Sharon Ramdenee, maîtrisant parfaitement son dossier, explique que cette subvention déloyale de Rs 500 millions risquait de faire 350 employés d’Agiliss perdre leur emploi, affectant de ce fait autant de familles à Maurice. Agiliss assure 25 % du marché d’huile dans le pays.

L’interview a été largement commentée dans les médias sociaux, où on n’a pas manqué de faire les éloges du professionnalisme de la jeune dame de même que de son look des plus plaisants.

Mercredi 22 mars 2023: Histoire (de fuites) d’eau

Il fut un temps où la Central Water Authority (CWA) disposait d’une armée constituée d’un seul soldat, Mamade Bundhoo. Ce dernier se chargeait des doléances des consommateurs à la vitesse de l’éclair. Il a malheureusement pris sa retraite. Selon l’express du mercredi 22 mars, il y a des perditions d’eau depuis des mois à Baie-du-Tombeau, aux endroits suivants : Morcellement Beau-Rivage, School Lane, la rue Paon, Rouillard Lane, rue Diego Garcia, Morcellement Ilois, rue Coin-de-Mire, route Macadam, la Baie, La Chaux Street.

Dans une situation où la CWA ne parvient pas à assurer une fourniture d’eau 24/24 dans le pays, des perditions ne sauraient être tolérées. Qui plus est, les perditions diminuent grandement la pression dans les conduits d’eau de sorte que ce n’est pas dans l’environnement immédiat que la fourniture devient problématique mais sur le réseau lui-même.

Quel facteur empêcherait la CWA de réparer au plus vite les tuyaux cassés ? Faudrait-il recruter des Mamade Bundhoo ?

Jeudi 23 mars 2023: L’histoire des tickets

Les Travaillistes font l’objet d’un article dans l’express du jeudi 23 mars. La veille, les dirigeants sont partis se recueillir sur la tombe de Guy Rozemont, un dirigeant historique du Labour. On apprend de Navin Ramgoolam, leader du parti, que la question de répartition de tickets entre le PTr, le MMM et le PMSD n’a pas été discutée au niveau des dirigeants. Ce qui dément une information selon laquelle les Travaillistes obtiendraient 32 tickets contre 28 aux MMM et PMSD.

Il est plus que certain que le MSM exploiterait en sa faveur toute vulnérabilité de Navin Ramgoolam sur la question des tickets. On estime que les Rouges s’exposeraient au désastre électoral s’ils ne contrôlent pas au moins 35 investitures.

Vendredi 24 mars 2023: Appel à trois sommités

Il est question ce vendredi 24 mars de l’appel lancé de part et d’autre à la cheffe juge, Rehana Bibi Mungly Gulbul, au président de la République, Pradeep Roopun, et au directeur des Poursuites publiques (DPP), Rashid Ahmine, afin d’initier une procédure d’outrage à la cour contre le Premier ministre. Il faudrait d’emblée éliminer le président Roopun de ce jeu car il ne serait nullement du genre à secouer le cocotier politique. Il relève après tout de la catégorie des nominations politiques.

Quant à la cheffe juge et le DPP, ils occupent leurs présentes positions – dont l’indépendance est garantie par la Constitution – en raison de leur compétence professionnelle et de leur expérience dans le domaine légal et judiciaire. Le DPP Satyajit Boolell avait contesté l’acquittement de Pravind Jugnauth dans l’affaire MedPoint.

Pourrait-on prédire quelles seraient les conséquences sur l’échiquier politique si Pravind Jugnauth est poursuivi pour contempt suivant une démarche du DPP ou une initiative de la cheffe juge ?