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Blanchiment d’argent: qui est Khalil Ramoly ?
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Blanchiment d’argent: qui est Khalil Ramoly ?
Connu comme le «roi de la capitale», il est un personnage que l’on ne présente plus à Port-Louis et dans la région. Khalil Ramoly a été encore une fois arrêté par la commission anti-corruption cette semaine en connexion à l’affaire Franklin. Mais qui est-il vraiment ?
Il est très connu des officiers de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU), mais ces derniers évoquent des «protections occultes» dont bénéficierait Khalil Ramoly depuis quelque temps déjà. Nos sources de l’unité anti-drogue nous disent : «Il ne se cache pas et il affiche nombre de ses biens, notamment ses voitures de luxe –toute une collection – mais aussi ses propriétés – comme celles dans les environs de Ste-Croix et de Résidence La Cure, entre autres. Sont-elles à son nom ou a-t-il lui aussi usé de la tactique de prête-noms ? Il faudra demander à l’ICAC s’il y a une enquête sur cet aspect.» D’ajouter: «De plus, du moins pas pour le moment, le principal concerné n’est pas inquiété par la police en lien avec le trafic de drogue. Nous savons tous qu’il est un boss. Zamé li pou gagn trapé, sé plito so bann dimounn, so bann koneksion… Eski séki a latet gagn trapé sa?» Qui plus est, son domicile a été perquisitionné à trois reprises, à savoir en 2006, 2008 et 2014, par l’ADSU. Mais il n’a jamais été emprisonné pour trafic de drogue. Ces mêmes sources policières confient que Khalil Ramoly gagnerait aussi beaucoup d’argent grâce à un de ces passe-temps favoris, le poker.
Khalil Ramoly avait été arrêté en octobre 2019 par les limiers de l’ADSU Metropolitan. Mais pour simple possession de drogue. Son commerce de pièces détachées, Khalil Spare Parts, avait alors été perquisitionné par l’inspecteur Mohes et son équipe. Les officiers avaient mis la main sur des comprimés de Bromazepam et de Tramadol. Il leur avait expliqué que ces psychotropes étaient pour sa propre consommation. Il avait été relâché sur parole et avait comparu en cour de Port-Louis pour «unlawful possession of dangerous drugs».
Toutefois, rappelons que le nom de Khalil Ramoly a été cité lors de la commission d’enquête sur la drogue, présidée par l’ex-juge Paul Lam Shang Leen. «Le roi de la capitale» était soupçonné d’être un des proches qui avait contribué à payer les Rs 25 millions d’honoraires aux avocats du trafiquant Siddick Islam. Il en était aussi ressorti qu’il existait un lien très fort entre Khalil Ramoly et le trafiquant en question, qu’ils se considéraient comme des frères. Le propriétaire de Khalil Spare Parts avait été auditionné par la commission d’enquête, le 11 décembre 2017. Il avait cependant nié être impliqué dans le trafic de drogue. Il avait fait ressortir que Siddick Islam et lui étaient bons amis et qu’il l’appelait de temps en temps pour prendre de ses nouvelles.
À l’ICAC, il avait été poursuivi une première fois en 2006 pour avoir soumis de faux documents à une compagnie de leasing pour l’achat d’une berline. Puis, en 2021, la commission anti-corruption l’avait arrêté ainsi que le surveillant de prison Paul Olivier Stephane Justine. On reprochait à Ramoly d’avoir mis gratuitement une voiture de location à la disposition du surveillant de prison, en échange de certaines facilités et largesses accordées à Siddick Islam, alors détenu à l’Eastern High Security Prison à Melrose. Une charge provisoire de «public official using office for gratification», sous l’article 7 (1) de la Prevention and Corruption Act, avait été retenue contre le surveillant de prison.
Mardi, Khalil Ramoly a de nouveau été arrêté par la même instance. Cette fois-ci, l’ICAC lui reproche d’avoir caché une voiture de luxe, une M8, chez un prête-nom, et dont les frais d’entretien ont été réglés en espèces, soit d’un montant de Rs 600 000, payé en six occasions. «Il a déjà été poursuivi en deux occasions, puis il n’y a plus eu de suite. Est-ce que cette troisième fois fera une différence ? Il sera libéré dans quelques jours comme John Rider, Ashley Rose, et ce sera business as usual. Sa pa sanz nanyé», disent les policiers de l’ADSU, qui connaissent bien ce cas mais qui se disent «impuissants face au… roi Khalil».
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