Le conseil d’administration d’Air Mauritius (MK) a convoqué l’assemblée annuelle des actionnaires ce jeudi 30 mars 2023 à l’hôtel Sugar Beach. C’est la première rencontre post-Covid dont participent les actionnaires, car la dernière remonte à 2019. Lors de cette assemblée, les petits actionnaires ont fait un «walk out» pour protester contre les agissements du conseil d’administration à leur égard. «Je leur ai rendu leur chèque. Ils m’ont dit que légalement je ne suis pas actionnaire», fulmine Awadh Balluck président de la Listed Companies Minority Shareholderds’ Association (LCMSA). 

Selon lui, le président de MK, Marday Venkatasamy, a encouragé les actionnaires à poser des questions lors de cette assemblée.«Nous avons voulu savoir s’il a un comptable ou un spécialiste qui est en charge du département légal, car chaque réunion que nous assistons il y a des avocats externes qui sont grassement payés». Autre question à laquelle il s’attendait à une réponse c’est le nombre d’actionnaires restant à part les gros. «J’ai insisté. Il a répondu 28-29. Il n’était même pas sûr». Il explique que la mauvaise gestion de «l’argent du peuple» à travers la Mauritius Investment Corporation (MIC) sans rendre aucun compte les a poussé à quitter l’assemblée annuelle. 

De son côté, Raj Ramlugun n’en démord pas. «C’est inacceptable qu’il y ait un contrôle de MK par AHL (Ndlr. Airport Holdings Ltd) et les autres subsidiaires mis en place», s’insurge-t-il. Selon lui, les ressources humaines sont administrées par un service légal externe alors que MK vient de crash financièrement. «C’est l’argent public qui le tient à flot. (…) Ils auraient pu nous laisser rester comme actionnaires au moins cela aurait aider le pays pas seulement maintenant, mais aussi à l’avenir. Nous avons une idée du problème de gouvernance systémique que nous avons dans toutes les institutions». Le secrétaire de l’association s’interroge sur les raisons de la tenue de cette assemblée surtout que selon lui le bilan du rapport annuel de 2022-2023 n’est pas encore prêt. «Pourquoi ne l’avoir pas tenu en juin et venir avec tous ces rapports audités?»

Raj Juggurnauth, l’autre petit actionnaire explique qu’il n’a pas non plus vendu ses actions. Selon lui, lors de l’assemblée annuelle, les rapports annuels de 2019-2020 et 2020-2021 ont été ratifiés aujourd’hui «Kan tou ban aktioner ti enkor la» alors que l’achat obligatoire s’est tenu en 2022. Il considère cette assemblée annuelle «d’illégale». Il a également fait part de sa crainte pour l’avenir des Rs 25 milliards injectés dans la compagnie aérienne pour le renflouer à cause d’une mauvaise administration.