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Défense aérienne: la fiabilité des hélicoptères Dhruv est-elle remise en question ?

1 avril 2023, 18:27

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Défense aérienne: la fiabilité des hélicoptères Dhruv est-elle remise en question ?

Le 15 mars dernier, le Police Helicopter Squadron (PHS) a officiellement pris possession du Dhruv Mk-III, un Advanced Light Helicopter (ALH) de la société Hindustan Aeronautics Ltd (HAL). A l’aéroport international SSR de Plaisance, le Premier ministre avait souligné le rôle crucial joué par le PHS lors de plusieurs opérations, notamment de sauvetage, de lutte contre la drogue et de surveillance maritime et côtière. L’AHL-Mk III est une version plus avancée et performante du Dhruv, largement utilisée par les forces armées indiennes. L’avantage du Dhruv Mk-III est qu’il est équipé du radar de surveillance le plus avancé capable de détecter et d’identifier des navires et des embarcations jusqu’à une distance de 120 milles nautiques. Ce petit bijou a coûté 25 millions de dollars américains, soit Rs 1,1 milliard. Mais les nombreux incidents associés au Dhruv soulèvent nombre d’interrogations.

En effet, l’appareil continue à faire polémique, selon les médias indiens. L’on compte déjà plusieurs incidents impliquant la flotte de Dhruv dans la Grande péninsule. Le dernier en date s’est produit il y a quatre jours. En effet, le 26 mars, un Dhruv Mk-III volant sous les couleurs de l’Indian Coast Guard (ICG) s’est écrasé à l’aéroport de Cochin, au Kerala, quelques minutes après le décollage, lors d’un vol d’essai. L’hélicoptère s’est immobilisé sur le côté. Selon la version officielle, immédiatement après le décollage, alors que l’hélicoptère était à environ 30-40 pieds au-dessus du sol, les commandes cycliques qui régulent les mouvements avant, arrière et latéraux de l’hélicoptère n’ont pas répondu. Dans une vidéo diffusée par Hindustan Times, l’on peut voir que peu avant le crash, l’appareil a commencé à trembler.

L’ensemble de la flotte d’hélicoptères ALH Dhruv fabriqués en Inde avait été immobilisée pendant près de dix jours plus tôt ce mois-ci après qu’un des hélicoptères appartenant à la marine indienne a été contraint d’effectuer un amerrissage d’urgence après avoir subi une perte soudaine de puissance et de hauteur. L’appareil effectuait un vol de routine au large de la côte de Mumbai lorsque le problème a surgi. Le dispositif flottant d’urgence de l’hélicoptère Dhruv a été déployé, ce qui a aidé l’hélicoptère à rester à flot après avoir été en contact avec l’eau. Certains appareils ont eu l’autorisation de voler à nouveau le 22 mars.

Les incidents avec les hélicoptères Dhruv ne datent pas d’hier. Répondant à une question parlementaire à New Delhi en 2016, le ministre indien de la Défense d’alors, Rao Inderjeet Singh, reconnaissait que depuis 2002, il y a eu 16 crashes d’hélicoptères Dhruv, onze en Inde et cinq à l’étranger. «Sur 16 accidents, 12 sont dus à une erreur humaine et à des facteurs environnementaux et les quatre autres sont dus à des raisons techniques.» L’Equateur avait fait l’acquisition de cinq ALH Dhruv en 2009 et deux en en 2011 - dont quatre ont fini par s’écraser. Ce qui a poussé le gouvernement équatorien à clouer le reste de la flotte au sol et à annuler unilatéralement le contrat avec HAL, un revers majeur pour l’Inde qui veut devenir un exportateur majeur de matériel militaire.

La série d’accidents a soulevé des inquiétudes pertinentes quant à la sécurité et à son utilisation continue dans les forces de défense indienne. Dans un article de news9live.com intitulé «Why Dhruv choppers are prone to crashes?», les experts indiens attribuent diversement les problèmes de Dhruv à un système de contrôle défectueux, à de mauvais manuels de formation et à une mauvaise formation dispensée par HAL. En 2019, rapporte The Tribune, le directeur général de l’Aviation civile avait formulé de nouvelles règles pour les hélicoptères Dhruv après notamment la détection de vibrations et de secousses dans le cockpit pendant le vol. Les pilotes devaient, eux, réduire la vitesse, éviter les changements importants et rapides des paramètres de vol et atterrir dès que possible s’ils rencontraient de tels problèmes.

À Maurice, Padma Utchanah, du Ralliement Citoyen pour la Patrie, avait pris position sur les incidents impliquant les Dhruv. Elle a demandé, entre autres, que le gouvernement et les autorités concernées s’assurent que ces appareils ne comportent aucun risque pour ceux qui les utilisent.

Depuis sa livraison ce mois-ci, le Dhruv Mk III a beaucoup volé, affirme-t-on dans le milieu de la police. L’appareil n’a-t-il pas été cloué au sol comme c’était le cas en Inde ? Les pilotes ont-ils eu des instructions de HAL pour ne pas voler ? «Non. Ce ne sont que les Indiens (Ndlr. La hiérarchie au PHS) qui décident», affirme-t-on. L’on nous fait comprendre que «tou bon» dans le Dhruv Mk III et qu’ils attendent les instructions de HAL car il y a quand même des vérifications techniques à faire