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Maltraités pendant 10 ans: les frères Teeroovengadum suivent toujours des traitements au BSH
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Maltraités pendant 10 ans: les frères Teeroovengadum suivent toujours des traitements au BSH
Huit années se sont écoulées depuis la libération de Kevin et Yovam Teeroovengadum. Cela après une enquête de l’express. Ces deux frères, issus de Mont Roches, ont été séquestrés par leurs parents pendant environ dix ans. Ils étaient emprisonnés et vivaient dans des conditions d’insalubrité. Leurs parents ont été arrêtés et placés en détention alors qu’eux ont été admis à l’hôpital. Si aujourd’hui, ils ont quitté Mont Roches, ils sont toujours avec leurs parents. «L’express» a essayé de savoir ce qu’ils sont devenus.
Il y a huit ans, cette affaire avait fait grand bruit. Deux jeunes hommes, âgés de 25 ans et 20 ans, à l’époque, étaient séquestrés par leurs parents, Batmavadee et Satianand Teeroovengadum, dans leur maison à Mont Roches. Avec l’aide des autorités, les deux jeunes ont été transportés au Brown Sequard Hospital, pour des soins. Ils y sont restés pendant des jours avant que Kevin n’ait sa décharge en premier, suivi de Yovam, celui qui était le plus affecté, quelques semaines plus tard. Mais depuis, ils ne cessent de faire des va-et-vient entre leur domicile et l’hôpital psychiatrique. Si Kevin, qui a aujourd’hui 32 ans, est plus ou moins stable, l’amélioration de l’état de santé de Yovam est plus lente. Ils sont toujours suivis de près et sont admis à l’hôpital quand le besoin se fait sentir. Depuis l’éclatement de cette affaire, ils ont quitté les basses Plaines Wilhems pour aller vivre dans les hautes Plaines Wilhems où leurs parents ont fait de leur mieux pour se reprendre en main. «Zot chagrin seki finn arrive, zot occupe zot zenfan bien asterla. Zot amenn zot soigner lopital tousala. Ils sont aidés par un proche», explique un membre de la famille. Ce dernier soutient que l’état de santé de deux hommes s’est nettement amélioré.
Un autre proche affirme que les parents sont toujours renfermés. «On ne les juge pas parce qu’on ne sait pas par quoi ils sont passés pour en arriver-là. Même si nous ne sommes pas en contact, je trouve formidable qu’ils se soient repris en main.»
Dans la localité, personne n’a plus de nouvelles d’eux. Leur maison a été laissée à l’abandon et est devenue un repère pour toxicomanes. Ces derniers ont emporté toutes les barres de fer, ainsi que les fils électriques pour les revendre.
«Nous rappel sa couma dir hier. Sa bann garson la inn enfermé dan sa lacaz la pendant longtemp, foder inn tire zot pou nou coner couma zot ressembler. Zot ti dan enn letat pas possible. Lodeur ki ti pe sorti dan sa lacaz la mem pas ti fasil», se souvient une voisine.
Les parents avaient obtenu la liberté conditionnelle au mois de juillet de la même année et c’est en octobre que la cour leur a redonné la garde de leurs fils. Depuis, tous les mois, les Teeroovengadum reçoivent la visite du personnel du Probation office, qui s’assure qu’ils sont convenablement pris en charge par leurs parents.
Flashback
Pour rappel, toute cette affaire a éclaté après la publication d’un article dans l’édition de l’express du samedi 28 mars faisant état d’un couple, qui séquestrait ses fils dans une maison insalubre et lugubre. Ce jour-là, des policiers s’étaient rendus sur place pour un constat. Mais les parents leur avaient refusé l’accès de la maison vu qu’ils n’avaient pas de mandat. Ils avaient retenté le coup le lundi suivant. Sans succès. Ils ont, entretemps, envoyé un rapport à la Family Protection Unit qui, l’a, à son tour, remis au ministère de l’Égalité des Genres. Le commissaire de police a ensuite reçu des instructions et émis un mandat.
À l’arrivée des policiers, le 1er avril, ces derniers ont été choqués par ce qu’ils y ont découvert. Dans une pièce se trouvait Yovam, âgé de 20 ans. Visiblement affamé, le jeune homme, qui était squelettique, était ligoté à un meuble, qui lui faisait office de lit. Il ne pouvait marcher, à tel point que le policier Anthony Mungroo a dû le tenir dans ses bras pour le faire sortir et le transporter jusqu’au fourgon de la police. «Merci, merci, merci.» Ce sont les trois mots qu’il a pu dire au policier. Dans une autre pièce toute aussi lugubre, Kevin, 25 ans, était assis dans un coin. Il avait l’air traumatisé. Malgré les protestations des parents, visiblement énervés d’avoir été découverts, les frères ont été transportés dans un fourgon à l’hôpital Brown-Séquard.
Une foule de personnes s’étaient massées devant la modeste demeure des Teeroovengadum quand elles ont vu débarquer les policiers. Mais ces badauds ne s’attendaient pas à une telle scène d’horreur. Ces jeunes garçons vivaient dans des conditions inhumaines, dans une maison complètement dépourvue d’hygiène. Leurs droits constitutionnels étaient totalement bafoués.
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