Depuis des semaines, les dénonciations à l’ICAC au sujet du terrain à bail occupé jusqu’à tout récemment par The Eco Deer Park Association suscitent toutes sortes de spéculations. Cela, dans le sillage de l’affaire Franklin.

Profitant d’une «site visit» à un jardin à Rivière-du-Rempart, où un buste de sir Anerood Jugnauth sera érigé, le ministre de l’Agro-industrie et Attorney General a fait son opération de communication dans le journal télévisé de 19 h 30 de la MBC, vendredi. Maneesh Gobin a parlé de ce dossier. «Il y a une enquête de l’ICAC sur le terrain loué à bail. Des personnes ont été arrêtées et font l’objet d’une accusation provisoire. Mais nous voyons des articles de presse qui font des spéculations les unes plus folles que les autres. L’ICAC est l’autorité qui fait une enquête. Cela est couvert par la confidentialité.»

Concernant Grand-Bassin, Maneesh Gobin n’y est pas allé avec le dos de la cuillère «Plusieurs personnes dont des dirigeants de l’opposition font croire que c’est ce gouvernement qui, pour la première fois, donne un terrain à bail comme chasse dans la région de Grand-Bassin. Tous les ministres de l’Agriculture, soit les Boolell, Bodha et les autres ont loué les terrains à bail autour du Ganga Talao. Il y a quatre lots de terrain qui sont tout le temps loués à bail. On travaille sur un Strategic Plan pour cette région. À savoir que les quatre lots de terrain sont sous l’autorité de l’État sans distinction. Mo dir bann dimounn aret zwe ek dife. Aret fer propagand. Fer bien atansion», a lancé le ministre de l’Agro-industrie.

Par ailleurs, quant au permis de Shafeek Jhummun qui avait un élevage de singes, Maneesh Gobin est revenu sur ce sujet polémique également, en invitant le Premier ministre (PM) dans la danse. «Ena pe fer propagand fol lor exportasion long tail macaque. On fait l’exportation des singes depuis 1985 vers des laboratoires. Il y a déjà plusieurs opérateurs. Le PM est sensible à cette question. Bientôt le PM prendra une décision sur l’exportation de macaques vers l’étranger.»

<p>Maneesh Gobin n&rsquo;a pas laissé échapper sa chance de tenter de <em>&laquo;répondre&raquo;</em> aux allégations dans les affaires de terrain de chasse et de singes de JinFei, sans avoir à répondre aux questions insolentes de journalistes de la presse indépendante. Ses explications ou plutôt sa justification de pourquoi la presse ne doit pas <em>&laquo;spéculer&raquo;</em> sur cette affaire? Secret de l&rsquo;instruction, qu&rsquo;il faut respecter, surtout quand les accusations sont portées contre des membres du gouvernement. Sinon, enquête en cours ou pas, quand il s&rsquo;agit des membres de l&rsquo;opposition, il est de bon ton d&rsquo;en parler dans des meetings et au Parlement, même en brandissant des photos. Maneesh Gobin a rappelé également, tout à fait hors contexte, que les gouvernements précédents &ndash; y compris en 1985, a-t-il précisé &ndash; ont eux aussi accordé des terrains de chasse à bail. Mais il n&rsquo;a pas dit s&rsquo;il y avait paiement de pot-de-vin ou s&rsquo;il y avait des rave parties à la cocaïne. Il s&rsquo;est juste contenté de menacer: <em>&laquo;Pa zoue ar dife.&raquo;</em> Il voulait sans doute déjouer les attaques de violation des environs du lac sacré, avec la chasse aux cerfs.</p>