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Expulsions: record de Phokeer
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Expulsions: record de Phokeer
Depuis novembre 2019, il y a sans doute plus de séances parlementaires avec des expulsions que sans. Les «named» et suspensions sont plus fréquentes depuis 2019 que durant les autres sessions parlementaires.
Rien que pour la séance du mardi 4 avril, il y a eu cinq expulsions, dont un membre du gouvernement, Vikash Nuckcheddy, et deux députés «named», en l’occurrence Rajesh Bhagwan et Joanna Bérenger. On se souvient également que tous les membres de l’opposition avaient été expulsés de l’Hémicycle quand ils avaient brandi une pancarte contre Ivan Collendavelloo.
Toutefois, depuis 2019, les expulsions et les suspensions pour une période indéterminée de trois membres de l’opposition, Arvin Boolell, Paul Bérenger et Rajesh Bhagwan, demeurent les sanctions les plus sévères. C’était durant la séance du 30 mars 2021, la deuxième après la reprise des travaux parlementaires de cette année-là. Ces trois députés avaient eu recours à la Cour suprême, car ils estimaient qu’«indéterminée» signifiait jusqu’à la dissolution du Parlement.
Néanmoins, le 18 mai, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui est aussi le leader of the house, avait présenté une motion à l’ajournement des travaux parlementaires pour lever les suspensions. Comme raison, il avait expliqué que cette décision avait été prise pour permettre aux trois députés d’être présents au Parlement le jour de la présentation du Budget, le 11 juin, et de participer aux débats. Ces trois députés ont alors raté six séances.
Rajesh Bhagwan avait souligné que Paul Bérenger, Arvin Boolell et lui n’avaient nullement l’intention de présenter des excuses et attendaient un ruling de la Cour suprême. Le député Bhagwan du MMM est sans doute celui qui a subi le plus d’expulsions et de suspensions durant ces trois dernières années. L’année dernière, il avait été suspendu pour huit séances. Lors de la deuxième séance de cette année, il a été suspendu pour cinq séances.
Rappelons que Paul Bérenger a été suspendu, ce mardi, pour cinq séances.
Suspension inédite pour des propos tenus hors Parlement
<p><em>«Depuis la création du Parlement sous l’ère coloniale, c’est toute la première fois qu’un élu est suspendu pour des propos tenus hors du Parlement»,</em> déclare un ancien parlementaire qui a débuté sa carrière en politique dans les années 70. L’expulsion d’Arvin Boolell par Sooroojdev Phokeer pour l’avoir critiqué lors d’une émission radiophonique semble être une première dans l’histoire du pays. Cet ancien parlementaire met le speaker au défi de dire publiquement quand un élu a été déjà suspendu dans le passé pour des choses qui se sont dites hors du Parlement. <em>«Le Standing Order régule les activités et les choses qui se passent dans le Parlement et dans son enceinte. Si Arvin Boolell a tenu des propos diffamatoires ou mettant en doute l’intégrité du speaker à la radio, il doit avoir recours aux lois civiles ou criminelles.»</em> Cet ancien élu souhaite que la Cour suprême agisse rapidement pour le bon fonctionnement du Parlement.</p>
<p>L’historien Jocelyn Chan Low, qui suit également les activités politiques à travers l’histoire, affirme que, de mémoire, il ne croit pas qu’un élu ait été suspendu pour des propos tenus dans la presse. <em>«Pendant ces vingt dernières années, il n’y a rien eu de ce genre. À ma connaissance, il n’y a jamais eu ce genre de sanction dans l’histoire du pays.»</em> Il ajoute que même les suspensions étaient très rares dans le passé. <em>«Aujourd’hui, c’est devenu une habitude.»</em> Alain Laridon, ancien député, ne sait pas où il est écrit qu’un député peut être suspendu du Parlement pour des déclarations à la presse. <em>«J’ai fréquenté le Parlement comme député pendant 15 ans. Je n’ai jamais vu une telle sanction. </em><em>C’est triste, effrayant et surprenant à la fois.»</em></p>
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