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Santé: une formation sur la reproduction assistée lancée
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Santé: une formation sur la reproduction assistée lancée
Une formation de base sur la mise en place de la reproduction assistée se tiendra pendant deux jours. Le lancement a eu lieu hier à l’hôpital Jeetoo, à Port-Louis. Celui-ci a été effectué en présence du Dr Kailesh Jagutpal, ministre de la Santé.
La santé reproductive ne cesse de faire débat à Maurice. En fait, les statistiques locales démontrent que les Mauriciens font moins de bébés. Or, les problèmes de fertilité peuvent engendrer un fardeau social et émotionnel, a déclaré le Dr Kailesh Jagutpal, ministre de la Santé. Il intervenait hier au lancement de deux jours de formation sur l’institution de la reproduction assistée. L’événement a eu lieu à la salle de conférences de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo à Port-Louis, à 10 h 30.
«L’infertilité peut réduire la qualité de vie des couples désireux d’avoir des enfants. Globalement, ce phénomène affecte des millions de personnes et a un impact sur les familles et communautés. Les chiffres démontrent qu’une personne sur six, en âge de reproduction, fait face à l’infertilité. Aujourd’hui, les jeunes mauriciens ont plusieurs opportunités et objectifs de vie dont les études supérieures, leur carrière et la stabilisation financière avant de fonder une famille. Par conséquent, davantage de citoyens se marient et fondent des familles tardivement. Toutefois, la fertilité ne doit pas être prise pour acquis», souligne le ministre.
«Encourager les parents à concevoir»
Selon lui, l’âge est un facteur clé en termes de fertilité et les chances de conception s’amenuisent après les 35 ans. À Maurice, le taux de fertilité a chuté de 140 enfants pour 100 couples, ce qui est inférieur aux pays européens. L’idéal est de 210 enfants pour 100 couples. En termes de naissances locales, Maurice en avait enregistré 24 983 en 1980. Le déclin était visible à partir de 1990 avec un nombre de 21 799. En l’an 2000, ce chiffre chutait à 19 398. Et, en 2010, il est passé à 14 291. L’an dernier, nous avions chuté à 12 096 naissances, ce qui implique un Crude Birth Rate de 9,2 % alors que le seuil idéal selon l’Organisation mondiale de la santé doit être de 30 %.
Outre l’âge, d’autres facteurs contribuent à l’infertilité. À l’exemple des choix au niveau du mode de vie et des conditions de santé. «Afin d’assurer la productivité nationale, il faut maintenir nos citoyens en bonne santé et encourager les parents à concevoir des enfants», rappelle le ministre de la Santé. Le Dr Kailesh Jagutpal a cité de nouvelles mesures de santé publique pour démocratiser les services qui étaient exclusivement disponibles dans le secteur privé. Ainsi, il mentionne l’ouverture d’une clinique de fertilité à l’hôpital du Nord et une extension de cette facilité à d’autres centres hospitaliers régionaux. Le but de cette instance spécialisée est de s’atteler à cette tendance d’infertilité au sein de la population. Un registre d’infertilité est en cours d’élaboration, ce qui identifiera les facteurs de risque contribuant à cette situation et permettra de les gérer avec les partenaires concernés.
D’ailleurs, durant les deux jours d’atelier de travail, les experts discuteront sur ces enjeux. Parmi ces facteurs, on trouve le tabagisme, l’alcoolisme, le surpoids, l’insuffisance pondérale, la sédentarité etc. «Mon ministère a déjà introduit une série de mesures pour s’assurer de la bonne santé des futures mamans et de leurs bébés. Nous avons aussi boosté le service prénatal. Par exemple, le Maternal and Child Health Hand Book sert de guide et enregistre l’état de santé de la future maman. Le suivi continue même après l’accouchement», précise-t-il.
Revenant sur la formation sur la reproduction assistée, il a déclaré que les objectifs demeurent de créer une plate-forme commune pour les professionnels de la fertilité, de suggérer des recommandations pour améliorer les services de fertilité sur l’île sur la base de l’expérience de chaque participant et de partager les dernières pratiques basées sur les recommandations internationales et scientifiques. Il a aussi souligné que la formation sera étendue ultérieurement à d’autres hôpitaux régionaux pour qu’un maximum de professionnels puissent adhérer aux bases de la reproduction assistée.
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