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Denis Ithier : «Il y a des valeurs solides à l’express»

27 avril 2023, 22:00

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Denis Ithier : «Il y a des valeurs solides à l’express»

En 32 ans, Denis Ithier a occupé divers postes dans l’entreprise. Il a contribué à dépoussiérer le quotidien, à bâtir sur l’existant et à développer commercialement. Dans le cadre du 60e anniversaire de l’express, Denis Ithier, qui a passé le relais à Areff Salauroo comme CEO, fait son bilan.

Avant de faire votre entrée à l’express, vous avez occupé plusieurs postes importants. Qu’est-ce qui vous a incité à rejoindre le journal ?

J’ai effectivement occupé de bons postes et fait de belles rencontres humaines. Mais dans mes emplois antérieurs à 1990, année où j’ai intégré l’express, je sentais qu’il me manquait quelque chose. Je crois qu’il me manquait un stimulus intellectuel et ça, Ootesh Ramburn, que je considère comme mon frère, l’a bien senti. Il allait quitter Casa Textiles pour prendre le poste de directeur des Ressources humaines (DRH) à l’express. On était moins conscient de La Sentinelle à cette époque-là, la notoriété de l’express la dominait.
Un jour, il m’a demandé si je n’étais pas intéressé à intégrer l’express, qui était en quête d’un Marketing Manager. Je me suis dit pourquoi pas. Il m’a mis en contact avec le consultant Mohamad Vayid, dont la mission était de mettre en place une structure de management moderne pour le développement futur de LSL. Mohamad Vayid et moi avons eu une longue conversation et vu la façon dont je parlais de mon emploi à Ducray Lenoir, il se demandait si j’allais vraiment faire le saut. J’ai répliqué que c’était normal d’être passionné et un peu torturé lorsqu’on quitte un emploi et des gens qu’on aime. Il m’a mis en garde par rapport à l’express en me disant que c’était une vieille maison, qu’il y avait des habitudes bien ancrées et des gens jaloux de leur pré-carré.
À ses yeux, j’étais l’homme indiqué pour le poste et il m’a pris un rendez-vous avec Pipo Forget, un samedi, à la Mauritius Commercial Bank, et suite à cette rencontre, Pipo Forget m’a dit qu’il aurait un entretien avec Mohamad Vayid et qu’une réponse me parviendrait le lundi. Et, effectivement, celle-ci est arrivée et était positive.

Qu’avez-vous trouvé à votre arrivée à l’express ?

Le constat m’a pris de court. Je sortais d’une entreprise moderne pour tomber dans une entreprise vieillotte, avec à sa tête, un patron, Yvan Martial, qui n’était pas très convaincu de la nécessité de recruter un Marketing Manager. C’était également l’opinion de plusieurs journalistes. L’un d’eux me l’a d’ailleurs dit en face. Je sentais que je n’étais pas le bienvenu. Il y avait des côtés franchement antipathiques dans l’entreprise.
Bon nombre de journalistes avaient une pointe d’arrogance et pensaient qu’ils savaient tout. Face à ces attitudes, je n’étais pas du tout sûr de rester. Mais comme j’avais accepté le poste, j’ai retroussé mes manches et j’ai travaillé. Je réalisais qu’il y avait une grande et belle culture et des valeurs solides impulsées par le fondateur, le Dr Philippe Forget, un vrai monument que j’avais appris à connaître à travers la lecture de ses éditoriaux dès l’âge de 11 ans, car on lisait et commentait beaucoup chez nous. Donc, il a fallu mettre en place un département de marketing, le structurer et développer le réseau de distribution existant.

C’était des débuts très durs. Mais j’ai pris le temps de connaître le milieu, de comprendre les gens et de me faire accepter. Après un an, j’avais jeté les bases du département de marketing et restructuré le réseau de distribution. Et puis, très souvent, lorsque l’on gratte un peu la surface, on trouve des gens de grande valeur, talentueux et sympathiques. Il y a aussi eu des recrutements, qui ont permis de structurer le management, à savoir celui de Kishore Pertab, qui a remplacé Ootesh Ramburn comme DRH, d’Edgar Adolphe, qui est entré comme directeur de production, d’Abou Moosun, recruté comme comptable. Yvan Martial avait le feu sacré et Patrick Michel était bosseur à l’extrême. C’était des professionnels.
Mais il y a aussi eu des moments extrêmes, qui ont notamment mené au départ de Kishore Pertab et, en 1995, j’étais en train de considérer mon départ quand est arrivé Jean Claude de l’Estrac (JCL) comme directeur des publications et directeur général. L’entreprise s’est alors mise à changer rapidement. Je n’avais plus aucune raison de partir. En 1997, j’ai été nommé directeur commercial.