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Histoire: flash-back sur les origines de la fête du Travail
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Histoire: flash-back sur les origines de la fête du Travail
Chaque année, le 1ᵉʳ Mai marque la fête du Travail. Mais comment cette journée a-t-elle été décrétée mondialement, mais aussi localement ? Que symbolise-t-elle au juste ? Tour d’horizon.
L’histoire derrière la fête du Travail célébrée le 1ᵉʳ mai est riche, indique Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Service and Other Unions National Trade Union Confederation. Internationalement, des tailleurs de pierre en Australie avaient fait un arrêt de travail en masse le 21 avril 1856. Ce qui inspire les Américains. S’ensuit une revendication des travailleurs pour une journée de huit heures aux États-Unis. «La date symbolique du 1ᵉʳ mai a été choisie par l’American Federation of Labour. Une grève générale avait eu lieu dans ce pays le 1ᵉʳ mai 1886, et ce, jusqu’au 4 mai de la même année près du Hay Market. Hélas, après le lancement d’une grenade sur les policiers et la riposte de ces derniers, des travailleurs et officiers des forces de l’ordre ont perdu la vie. Ce qui a déclenché des émeutes», raconte-t-il.
Alors que certains pays ont opté pour le 1ᵉʳ mai pour célébrer la fête du Travail, d’autres le font durant le premier lundi du mois de mai. Par la suite, le Congrès socialiste se rencontre à Paris, ce qui donne naissance à un autre mouvement syndical – le Second International. «En 1904, à la sixième conférence de cette instance, un appel est lancé à tout syndicaliste représentant les travailleurs pour manifester pour leurs droits. C’est le 1ᵉʳ mai qu’ils devaient manifester. Le plaidoyer pour les huit heures de service renchérit car auparavant, les employés n’avaient même plus de vie sociale à force de travailler», poursuit-il. Ainsi, les 24 heures d’une journée se scindent en trois parties – 8 heures de travail, 8 heures de vie sociale et 8 heures pour le repos.
C’est ainsi que le 1ᵉʳ Mai est célébré pour la commémoration des travailleurs et victimes du drame du Hay Market. Selon Narendranath Gopee, quatre leaders et sympathisants du mouvement avaient été traduits en justice. «Il y a eu un miscarriage of justice. Malheureusement, ces derniers ont été pendus. Une grande foule en avait été témoin et protestait. Il y a eu des confrontations entre les civils et la police. Sept personnes sont décédées dont un étudiant et un civil qui nourrissait ses animaux dans sa cour», relate le syndicaliste. Un mécanisme a ainsi été mis sur pied pour reconnaître les efforts et sacrifices des individus et travailleurs, ce qui a abouti à la fête du Travail.
Les années 1930
Quid de la genèse des célébrations locales ? Selon Narendranath Gopee, la fête du Travail débute dans les années 1930 avec la bataille du Dr Maurice Curé. Puis, une grève des travailleurs est observée à l’usine sucrière de Belle-Vue-Harel le 13 septembre 1943. En fait, celle-ci survient après que les ouvriers découvrent que les syndicalistes Ramnarain et Seeneevassen avaient conclu un accord avec l’employeur à leur insu.
«Ils se sont révoltés au sein de l’usine. La police est intervenue. Durant ces affrontements, Anjalay Coopen a reçu une balle et est décédée», confie-t-il. Elle avait alors 32 ans et était enceinte. Trois autres victimes, conduites à l’hôpital, y sont décédées. «Quelques années plus tard, le Labour Day a été proclamé le 1ᵉʳ mai. Les travailleurs ont alors commencé à se réunir vu leurs conditions déplorables», explique-t-il. Il cite l’exploitation de ces ouvriers dans les camps sucriers entre autres difficultés.
Le 5 mai 1946, un manifeste fut présenté réclamant, entre autres, la proclamation du 1ᵉʳ mai comme jour férié. Guy Rozemont, président du Parti travailliste et élu au Conseil législatif, y proposa en 1949 une motion pour que le 1ᵉʳ mai soit décrété comme jour férié. Le gouverneur sir Hilary Blood décréta le 1ᵉʳ mai 1950 jour férié, établissant ainsi la première fête du Travail dans l’île. Après un hommage rendu à Emmanuel Anquetil, au cimetière de Saint Jean en matinée, un meeting public s’est tenu au Champ de Mars, mobilisant environ 15 000 personnes. Vers les années 1970, la General Workers Federation donna une autre impulsion à la fête du Travail qui s’articulait autour des revendications de la classe ouvrière. En 1975, le MMM organisa un premier meeting, et ce suivant la fin de l’interdiction des rassemblements. D’où la tradition des meetings politiques qui s’est perpétuée jusqu’à maintenant.
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