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Riz traité au phostoxin: la STC rassure qu’il n’y a aucun produit impropre à la consommation sur le marché

12 mai 2023, 20:00

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Riz traité au phostoxin: la STC rassure qu’il n’y a aucun produit impropre à la consommation sur le marché

Les consommateurs peuvent dormir tranquille. Après la fumigation de l’entrepôt de la STC pour éliminer les «gons» de son stock de riz, toutes les consignes ont été suivies pour la sécurité des aliments, assure-t-on.

Le 20 mars dernier, des insectes ont été détectés dans des échantillons de riz prélevés par le Mauritius Standard Bureau. Ce lot de 950 tonnes métriques était stocké au Shed A. Afin de prévenir toute prolifération dans cet entrepôt, des mesures ont été prises par la division d’entomologie du ministère de l’Agro-industrie, avait indiqué le ministre du Commerce, Soodesh Calichurn, au Parlement mardi dernier.

Le phostoxin, la substance utilisée pour traiter le riz infesté, est un insecticide à usage phytopharmaceutique. Il est utilisé pour la fumigation des marchandises infestées. Quid du protocole pour le traitement du riz ? Nous avons contacté le ministère de l’Agro-industrie qui nous a dirigé vers la State Trading Corporation (STC), le ministère du Commerce et celui de la Santé. Cependant, à l’Assemblée nationale, il a été affirmé que les mesures ont été prises par la division d’entomologie du ministère de l’Agro-industrie. Le ministère du Commerce a renvoyé à la question parlementaire alors que la réponse de la Santé est attendue.

Sunil Dowarkasing, consultant en environnement, explique que cette substance chimique contient deux éléments principaux : phosphite d’aluminium et carbonate d’ammonium. Il relève que c’est une substance très inflammable quand il est en contact avec de l’eau. «C’est donc une condition à respecter.» Il explique que la substance va tuer les insectes. Mais comme le riz sera également en contact avec le phostoxin, il faut bien respecter les étapes prescrites pour son utilisation. «En ce qui concerne l’environnement le phostoxin se désintègre en phosphore qui est bon pour la terre. Toutefois, un excès peut contribuer éventuellement à l’eutrophisation qui peut causer une invasion d’algues. Mais ce n’est pas une substance violente.» Eric Mungard, le directeur du Mouvement pour l’autosuffisance alimentaire, abonde dans le même sens. Il ajoute que la quantité prescrite pour le traitement doit être respectée. Néanmoins, selon lui, il faut davantage de contrôle pour éviter que le riz soit ainsi infesté.

Sollicité, un importateur de riz avance que bien souvent, le fournisseur étranger fait la fumigation pour protéger le riz des insectes. Dans le cas où le fournisseur ne l’effectue pas, ceci se fait au niveau local. Mais il indique que «les produits utilisés contre ces insectes sont règlementaires et n’affectent pas l’aliment qui est traité».

Rajiv Servansingh, Managing Director de la STC, rassure que les directives du département d’entomologie du ministère de l’Agro-industrie sont suivies et qu’il n’y a aucun produit impropre à la consommation sur le marché. «On donne la garantie à la population et nous agissons pour réduire au minimum des pertes. Jusqu’ici, il n’y en a pas eu. (…) Nous continuons à livrer le riz, il n’y a pas de pénurie de riz sur le marché. Nous prenons notre responsabilité.»

Jayen Chellum : «Est-ce qu’il y a un suivi effectué auprès des importateurs ?»

Lors d’une conférence de presse mercredi dernier, Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des Consommateurs de l’Île Maurice (ACIM), s’est interrogé sur le rôle de la STC dans l’importation des produits alimentaires. «Il y a eu des problèmes avec la qualité de l’huile. La STC a dû se tourner vers une compagnie locale pour son approvisionnement» rappelle-t-il. Après l’épisode de l’huile, cette fois, c’est le riz infesté de charançons qui pose problème. «Certes, cela peut arriver. Mais ce qu’il faut savoir c’est quelles sont les mesures prises par rapport au stockage pour que cela ne se reproduise pas. Est-ce qu’on a la compétence logistique et le personnel voulu pour l’importation ? Est-ce qu’il y a un suivi effectué auprès des importateurs ?»

Vu que c’est un organisme public, la STC avait le devoir de communiquer davantage avec la population, estime Jayen Chellum. Le secrétaire général de l’ACIM s’interroge également sur le rôle du ministère de la Santé dans cette affaire, surtout après l’utilisation d’un insecticide pour désinfecter le riz. «La population a besoin d’être rassurée.»

Par ailleurs, Jayen Chellum a soulevé un problème survenu avec la farine. «Il y a eu des erreurs par rapport à l’empaquetage de la farine, surtout relativement aux dates d’expiration. Et cela a créé des doutes auprès des consommateurs.»