Publicité

À la découverte du métier d’apiculteur

19 mai 2023, 13:05

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

À la découverte du métier d’apiculteur

Demain, samedi 20 mai, ce sera la Journée internationale des abeilles. Il s’agit d’une journée importante car elle a surtout pour but de tirer la sonnette d’alarme sur les menaces qui pèsent sur ce petit pollinisateur et de mettre en lumière son importante contribution au développement durable. Pour te parler des abeilles, nous sommes allés à la rencontre de Denis Douce. Il est apiculteur, c’est-à-dire qu’il élève les abeilles pour en faire du miel. Il exerce ce métier depuis 11 ans et fait partie de Momiel Organic Ltd. Il te parle de son métier, mais aussi de ses amies, les abeilles. Allez, suis-nous pour cette découverte sucrée.

Comment devient-on apiculteur ?

«Il faut déjà avoir de l’amour pour les abeilles et de la patience. Il ne suffit pas de suivre des cours. Il te faut aussi avoir une ruche et rencontrer d’autres apiculteurs d’expérience, qui pourront te guider dans ce métier. Il y a beaucoup de choses à apprendre. Par exemple, connaître les différents types d’abeille et leurs spécificités. En sus de connaître les abeilles, il te faut aussi t’intéresser à leur environnement. Les abeilles se nourrissent de fleurs, dont celles de l’eucalyptus, de l’acacia, de baies roses et de divers fruits, entre autres. Tu dois t’assurer que le lieu où tu mettras ta ruche convienne à leur bien-être et surtout que l’environnement immédiat est suffisamment riche en plantes à fleurs pour leur fournir toute la nourriture dont elles auront besoin pour produire du miel. Tout cela va dépendre du nombre de ruches que tu veux avoir», explique Denis Douce.

Les variétés d’abeilles à Maurice

Il y a trois variétés majeures d’abeille, soit l’abeille noire que l’on appelle aussi l’abeille africaine, qui est la variété mauricienne. Puis, il y a l’abeille jaune, soit l’abeille italienne, qui vient de différentes parties d’Europe, et l’abeille hybride, c’est-à-dire la progéniture issue du mariage entre l’abeille noire et l’abeille jaune. L’abeille noire est caractérielle ; elle défend son territoire. Elle est plus agressive et s’il n’y a pas suffisamment de nourriture, elle abandonne la ruche. Toutefois, c’est une variété qui produit beaucoup de miel. L’abeille jaune est plus calme et même si les conditions ne sont pas optimales, elle reste dans la ruche. La plupart du temps, l’hybride dispose des caractéristiques de l’abeille jaune. Elle est donc plus cool, mais parfois, elle peut être de couleur jaune et agressive. Il est donc important de pouvoir bien les connaître pour les différencier.

Les conditions idéales pour les élever

Les abeilles n’aiment pas l’humidité et la fraîcheur. Quand il fait trop froid, les abeilles se nourrissent du miel qu’elles ont stocké pour se réchauffer. Dans un tel cas, l’apiculteur ne pourra pas vendre son miel. Les lieux doivent être ensoleillés, bien aérés et propres. Les abeilles ont plusieurs prédateurs, notamment les coccinelles, les termites et les araignées, entre autres. L’apiculteur doit souvent vérifier ses ruches pour s’assurer que ces prédateurs ne les ont pas envahies. Cela peut aller très vite. En l’espace de deux semaines, les prédateurs peuvent détruire une colonie entière d’abeilles. L’hiver est le moment où les apiculteurs mettent des produits dans les ruches pour empêcher la venue des prédateurs, car en hiver, il n’y a pas de floraison. À Maurice, la plupart de nos plantes fleurissent en été. En hiver, l’apiculteur doit donc nourrir ses abeilles avec du sucre. Plus la colonie est petite, plus l’apiculteur doit s’occuper de ses abeilles.

La composition de la ruche

La ruche est composée de deux parties ou, pour faire simple, de deux boîtes. Dans la première boîte, il y a la reine. C’est elle qui pond les œufs et c’est autour d’elle que s’organise la colonie. Dans cette première boîte, la reine est accompagnée des travailleuses et d’une bonne partie de la colonie. Sur cette boîte, nous en plaçons une autre. Cette deuxième boîte servira de store. C’est là, et dans des cadres, que sera stocké le miel. Les ruches peuvent contenir entre dix à 12 cadres. Pour le bien-être des abeilles, nous ne récoltons pas tout le miel stocké et ne touchons pas au miel qui se trouve dans la première boîte, là où réside la reine. Ce miel que nous laissons, c’est une réserve pour les abeilles en cas de fortes pluies ou de cyclone. Il est important de save the bees, de les préserver. Il convient également de faire attention quand on manipule les cadres pour ne pas blesser les abeilles.

Les défis pour l’apiculture à Maurice

De nombreux facteurs mettent à mal le métier de l’apiculteur et menacent également les abeilles. Ils sont : l’abattage des arbres, le vol de miel dans les ruches et l’usage intensif de pesticides. «De plus en plus, nous sommes en train de moderniser le domaine de l’apiculture ; nous nous tournons vers l’insémination artificielle et l’État nous aide en cela. Les connaissances que nous avons de l’Europe ne s’adaptent pas forcément au climat de Maurice et de nos abeilles. Nous avons demandé au ministère de l’Agro-industrie de faire planter davantage des plantes mellifères, soit des plantes dont les fleurs permettent de faire du miel et qui seront donc source de nourriture pour les abeilles. Nous avons aussi demandé à ce que ces plantes mellifères soient surtout médicinales pour donner un plus à la qualité de notre miel. Enfin, si les miels organiques sont plus chers que les miels commerciaux, c’est parce que nous n’ajoutons rien à ce miel, et aussi parce que la production du miel a un coût et demande du travail. Chez Momiel Organic Ltd, la production tourne autour de 50 à 250 kilos de miel. La récolte se fait deux à trois fois l’an.»

Bon à savoir

Une abeille a une durée de vie de 45 ans. Une ruche peut contenir environ 30 000 abeilles. Chaque ruche contient une reine. Elle est la seule abeille féconde de la colonie. Et son rôle est de pondre des œufs pour assurer la relève. Elle peut pondre environ 2 500 œufs en 24 heures. Quand tu t’approches d’une ruche, il convient de faire très attention et de porter des vêtements de protection car si une abeille te pique, toutes les autres risquent de faire pareil. Or, si une personne est allergique à une piqûre d’abeille et qu’elle n’est pas prise en charge rapidement, elle peut y laisser la vie. Outre les vêtements de protection, pour éviter les risques de piqûre, l’apiculteur procède à l’enfumage, soit en brûlant du papier, pour créer de la fumée. Les abeilles pensent alors qu’il y a un incendie et au lieu de t’attaquer, elles essaieront plutôt de protéger leur miel.

Protégeons les abeilles

Les abeilles sont des pollinisatrices. Or, la pollinisation est un processus essentiel car d’elle dépend la reproduction de près de 90 % des plantes à fleurs sauvages du monde. Si les abeilles disparaissent, c’est le monde qui est en danger. Donc, si jamais tu vois une petite abeille dans ta maison, s’il te plaît, ne lui fait pas de mal. Elle cherche simplement un peu de sucre pour se nourrir. Et si jamais tu vois une colonie d’abeilles chez toi, n’essaies pas de les attraper. Fais plutôt appel à un apiculteur. Il saura quoi faire.

Jeu-concours

<p>Qu&rsquo;est-ce que &laquo;l&rsquo;express&raquo; signifie pour toi ? Tu as entre 12 et 25 ans ? Ce concours de rédaction, organisé dans le cadre des 60 ans de l&rsquo;express, s&rsquo;adresse à toi.</p>

<p>Tu es invité à rédiger un texte de 500 mots maximum sur le thème &laquo;Qu&rsquo;est-ce que l&rsquo;express signifie pour toi ?&raquo;, en français, anglais ou kreol.</p>

<p>Envoie ton article sur contact@lexpress.mu d&rsquo;ici le 31 mai 2023. Des prix très intéressants sont enjeu&hellip; À suivre.</p>