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MBC: qu’en est-il de la production locale ?
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MBC: qu’en est-il de la production locale ?
Il n’y a pas que le JT qui alimente la polémique. L’absence de variété dans la programmation est également décriée. Nos artistes locaux sont pourtant prolifiques. Comment expliquer cette fadeur au niveau de la station de radiotélévision nationale ?
D’après le sondage effectué l’année dernière par la chaîne nationale de télévision, la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC), l’un des reproches faits par les téléspectateurs est le manque de variété dans les programmes et le fait que ceuxlà soient répétitifs. Pourtant, nos artistes continuent de créer. Nous nous sommes tournés vers certains d’entre eux pour savoir s’ils ont un accord avec la MBC pour la diffusion de leurs œuvres et/ou si tel n’est pas le cas, comprendre pourquoi.
Gavin Poonoosamy, organisateur du Festival Mama Jaz, qui se tient tous les ans au mois d’avril, voit depuis quelques années certains contenus de son festival diffusé sur les chaînes de la télévision nationale. Ceci grâce à un accord qui existe entre lui et la MBC. Mais quels en sont les termes ? «Nous avons un accord particulier. À travers le festival, je souhaite toucher le maximum de personnes et la MBC, elle, en tant que plate-forme audiovisuelle a besoin d’éléments. Nous nous sommes donc mis en accord pour une win-win situation. Il n’existe pas d’accord financier entre nous, c’est-à-dire que la MBC ne me paie pas, et je ne paie pas la MBC», explique Gavin Poonoosamy. Cette collaboration existe déjà depuis quelques années entre les deux parties. Ainsi, pour son tout dernier festival qui s’est déroulé le mois dernier, la MBC a filmé les quatre grands concerts qui étaient au programme. Les téléspectateurs qui n’ont pu assister à ces concerts pourront les visionner d’ici quelques semaines ou mois sur les chaînes de la MBC.
Ce type d’accord ne marche pas avec tous les artistes. Ainsi, pour Jorez Box, label fondateur de MOMIX, marché de musique de Maurice et producteur de plusieurs artistes, aucun accord n’existe entre lui et la MBC. Pourquoi ? «Personnellement, je n’ai jamais contacté la MBC pour la diffusion des événements que j’organise. Quand il m’est arrivé de parler à quelques personnes là-bas, elles m’ont dit de donner du contenu pour faire de la promotion, donc sans contrepartie financière. Mais un artiste comme Eric Triton n’a pas besoin de promotion. Si on propose du contenu, nous demanderons à être payés en retour. Par exemple, quand je vais à l’étranger, notamment à La Réunion, les médias comme Antenne Réunion ou Réunion la 1ère me contactent pour la diffusion des concerts des artistes et ils me paient en fonction du nombre de diffusions sur leurs chaînes respectives. Et ils respectent le contrat qui existe entre nous. Ils ne me disent pas que c’est pour faire de la promotion. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre», argue Stephan Rezannah, directeur.
Gopalen Chellapermal, réalisateur de films et de documentaires, explique : «Quand Dan Callikan était directeur de la MBC, nous l’avions approché et il avait diffusé certains films mauriciens, dont mon film Ruz, contre un cachet minime, mais le travail était quand même reconnu. Puis cela a cessé.»
Par la suite, il a de nouveau contacté la MBC pour l’achat d’un de ses documentaires. «Elle a refusé. Elle voulait avoir le film gratuitement. J’ai donc refusé car la MBC achète des films de l’étranger, mais refuse d’acheter des films mauriciens. Ce n’est pas normal.» Outre le refus de la MBC d’acheter son documentaire, Gopalen Chellapermal a également eu la mauvaise surprise de voir certains de ses contenus vidéos postés sur sa page Viméo être diffusés sur la MBC sans son accord et sans paiement. «J’ai parlé à la personne responsable de l’émission et je lui ai demandé d’enlever ces contenus tout de suite. Il faut respecter les œuvres des artistes mauriciens», souligne-t-il.
Le réalisateur raconte que pendant le confinement, son film Ruz a été de nouveau diffusé et une fois de plus sans son accord et sans paiement. «Le contrat initial était de deux diffusions à l’époque de Dan Callikan et il n’y a pas eu de nouveau contrat par la suite. Du coup, comme elle a une copie, elle l’a repassé sans prendre en considération le contrat initial. J’ai écrit à la MBC pour lui dire que je ne suis pas d’accord qu’elle diffuse mes films sans mon autorisation et sans payer les droits. Je n’ai jamais eu de réponse», fait-il ressortir.
Gopalen Chellapermal souligne que le contenu des chaînes de la MBC doit être étoffé. «Et il faut le faire avec du contenu qui fasse réfléchir les gens et qui donne une autre ouverture aux Mauriciens : ce sont les courts-métrages, les longs-métrages et documentaires mauriciens. Il y en a plein. On peut lui donner une liste s’il le faut. La MBC doit encourager la production locale, indépendante et privée», conclut-il.
Questions à la MBC
<p>Une série de questions a été envoyée à la MBC, autour de l’annexion de la «Senn Kreol» et de «Bhojpuri Channel» à la MBC 2 et à la MBC 3 respectivement, ainsi qu’autour de la diffusion des productions locales, notamment en ce qui concerne le paiement des droits de diffusion et de l’achat des productions étrangères. La direction n’a pas répondu individuellement aux questions, mais nous a fait parvenir la réponse ci-après.</p>
<ul>
<li>À la suite du sondage que vous avez effectué l’année dernière, vous avez procédé à un rebranding et avez intégré les «Senn Kreol» à la chaîne MBC 2 et le «Bhojpuri Channel» à la MBC 3. Est-ce que cette intégration est en partie due à un manque de productions locales en langue kreol et bhojpuri ?</li>
<li> Quels autres éléments ont poussé la MBC a procédé à l’intégration de ces chaînes ?</li>
<li>Dans ce sondage, l’un des reproches qui vous est fait par les téléspectateurs, est le manque et la répétition des programmes. Comment comptez-vous remédier à cette situation ?</li>
<li> Est-ce que depuis l’intégration des chaînes, vous avez augmenté la diffusion de production locale ?</li>
<li> Comment encouragez-vous la production locale ? Achetez-vous des productions avec les artistes locaux ou en produisez-vous (si oui à quel rythme) ?</li>
<li> Avez-vous un budget pour l’achat de productions locales ? Si oui, à combien monte-t-il ? Est-ce suffisant ? Quels ont été vos derniers achats en matière de productions locales ?</li>
<li> Achetez-vous plus localement ou internationalement ? Avez-vous des chiffres ?</li>
<li> Certains artistes reprochent à la MBC de ne pas vouloir les payer pour la diffusion de leur production notamment en ne respectant pas les termes du contrat (par exemple : il est dit deux diffusions dans le contrat, mais la diffusion va au-delà sans les avertir au préalable). Que répondez-vous à cela ? Et comment comptez-vous remédier à cette situation ?</li>
<li> Êtes-vous à la recherche de productions locales ? Et si oui, quels sont vos critères et les genres que vous recherchez ?</li>
</ul>
<p> Réponses</p>
<p>L’exercice de rebranding correspond à plusieurs impératifs : la nécessité, dans un élan de modernisation et de mise à niveau de notre politique de programmation, de repositionner nos chaînes télé qui n’ont pas connu de changements depuis de nombreuses années, le besoin de revoir le contenu, c’est-à-dire les films, séries, documentaires, productions locales, les directs et autres programmes et émissions, notre volonté de mieux répondre aux attentes, goûts et désirs de notre audience plurielle et les tendances mondiales en matière de programmation télé. De ce fait, pour donner suite aux nombreux retours de notre fidèle public à travers divers moyens, lettres, courriels, réseaux sociaux et autres, la MBC a procédé à un rebranding basé sur la valorisation des langues écrites et parlées à Maurice. Dans cette perspective, toutes les chaînes en langues autre que l’anglais et le français ont connu un rehaussement significatif dans l’idée d’une véritable reconnaissance de leur importance. Par exemple, la Senn Kreol précédemment sur MBC 17 a été repositionnée sur MBC 2, de même que le Bhojpuri Channel qui passe de la MBC 8 à la MBC 3. Cet exercice de rebranding permet aussi d’éliminer dans une très large mesure, les boucles et les diffusions en simultané sur plusieurs chaînes. Les rediffusions constituent désormais l’exception plutôt que la règle. L’amélioration des contenus sur les chaînes de la MBC reste notre priorité numéro un. Après l’exercice de rebranding, la MBC attend d’autres retours du public pour répondre d’avantage aux attentes de notre audience. Quoique la rediffusion soit une partie intégrante dans la politique de programmation de toutes les grandes chaînes du monde entier, l a MBC a augmenté les productions locales et a répondu ainsi à une variété de couleurs de notre île Maurice multiculturelle. Aujourd’hui, la MBC produit pas moins de 51 programmes sur la MBC 2-Senn Kreol dont huit sont de nouveaux programmes après le rebranding. La MBC compte augmenter davantage les productions locales en différentes langues pour valoriser notre identité mauricienne. Il faut savoir que le budget alloué aux productions locales est de Rs 300 millions par an, excluant les productions de Rodrigues.</p>
<p>Les productions sur la MBC 2-Senn Kreol :</p>
<p>• 1. Les Grands Moments (new) • 2. Paroles Agricoles (new) • 3. Japanese Cuisine (new) • 4. Come on Let’s dance (New) • 5. Les Petits Génies (New) • 6. Toc Toc Doc (new) • 7. Relooking (New) • 8. Inspirasion (New) • 9. Magazine de l’emploi • 10. Zournal Kreol • 11. Voyage au Féminin • 12. Metie • 13. Proze Dime • 14. Fam Model • 15. Nos Aînés • 16. Tous Egaux • 17. Bricolo Ecolo • 18. Morisien Konn ou la Sante • 19. Business Connect • 20. Son ladan Mem • 21. Éclairage Économique • 22. Le Mag • 23. ONG An Eta Dalert • 24. Ma maison mon jardin • 25. Priorité Santé • 26. Saver Kiltirel • 27. Animalia • 28. Lir Ekrir Kreol Morisien • 29. La société • 30. Glwar D’antan • 31. En Forme • 32. Azir Ensam • 33. Rodrigues Sports (Rodrigues) • 34. Li bon ou conner (Rodrigues) • 35. Le Klips • 36. 13 Minit natir (Rodrigues) • 37. MSL (Mid week review) • 38. D’Jam (Rodrigues) • 39. MSL • 40. Klip Seleksion (Rodrigues) • 41. Les Grandes Lignes • 42. Saver local (Rodrigues) • 43. Mots et Écrits • 44. Féminin Pluriel (Rodrigues) • 45. Évasion • 46. Music Tour • 47. Zenfans Nu zil • 48. Nu Rasinn • 49. E l l e • 50. Tipa Tipa Nu Avanser • 51. Générations J.</p>
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