Juste après le discours du Budget, long de plus de deux heures, les ministres et députés de la majorité ont sprinté vers le sir Harilal Vaghjee Hall, cela au risque de trébucher dans l’escalier. C’était à celui qui arriverait le premier ou la première pour faire face aux journalistes.

Comme c’est souvent le cas, les journalistes s’agglutinent autour du ministre ou député qui a la faveur de la MBC. Alors que les autres députés de la majorité sont boudés. On pouvait voir ces députés poireauter seuls, attendant – une fois n’est pas coutume pour certains, d’habitude peu loquaces – que l’on veuille bien leur tendre le micro. Parmi la foule, Rajanah Dhaliah qui distribuait des sourires à gauche et à droite. Notre journaliste l’a alors approché et le secrétaire parlementaire privé (PPS) paraissait satisfait que l’on vienne enfin vers lui. Cependant, dès qu’il entend le nom de l’express, tel un cerf en face d’un chasseur, Dhaliah se cabre. Notre journaliste essaye de le rassurer en lui disant qu’il veut bien lui parler du Budget, pas du #cerfgate dans lequel son nom est cité. Rien n’y fait, Dhaliah lâche des «taler, taler» et lui tourne le dos.

Peu après, voyant que Dhaliah ne s’adresse pas à la presse, ou plutôt qu’aucun journaliste ne lui demande son avis sur le Budget, le nôtre repart à la chasse aux infos et lui demande une déclaration. Devant le refus du PPS qui regarde son téléphone, notre journaliste lui demande alors de dire s’il était bien présent lors de la «stag party» qui a fait grand bruit. Dhaliah s’éloigne.

Mais la partie n’est pas finie. Notre journaliste se rend alors devant le ministre Kavy Ramano qui parle des mesures pour l’environnement énoncées dans le Budget, en répétant le discours de Padayachy. Notre journaliste l’interpelle à propos des émissions de gaz à effet de serre notamment dans le transport. Kavy Ramano ne veut pas répondre aux questions mais fait une déclaration d’ordre général.

Réapparaît alors Rajanah Dhaliah, accompagné d’un conseiller au bureau du Premier ministre et un attaché de presse. Se joint alors au groupe… Yogida Sawmynaden, qui s’approche de notre journaliste en lançant des menaces et des piques. «Si vous voulez me parler, rétorque notre journaliste à l’ex-ministre du Commerce, faites-le directement, comme moi. Puis-je vous poser une question justement sur l’affaire Kistnen…» Yogida Sawmynaden reste coi mais c’est l’attaché de presse qui entre dans l’arène. Dégainant son portable, il se met à filmer notre journaliste tout en le traitant de «sovaz» et le menaçant même de violence physique. Ce, devant plusieurs témoins dont des journalistes et des policiers.

Constatant que l’attaché de presse ne se contrôlait plus et pour ne pas mettre sa sécurité en danger, notre journaliste a alors choisi de se retirer, aidé vers la sortie par des policiers. L’attaché de presse, lui, n’était pas inquiété par la police mais était retenu physiquement par ses camarades du gouvernement pour qu’il ne mette pas sa menace à exécution.