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Budget 2023-24: Padayachy dévoile les trois fondamentaux de son budget

4 juin 2023, 18:43

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Budget 2023-24: Padayachy dévoile les trois fondamentaux de son budget

Le ministre des Finances aura voulu apporter un équilibre entre environnement, économie et social. Hier au siège de l’Economic Development Board à Ebène, il s’est prêté au jeu des questions/réponses avec la presse pour expliquer la philosophie du Budget 2023-24. Son leitmotiv est le démantèlement du système fiscal pour un système qu’il estime plus juste.

Budget labous dou en prévision des élections, Budget progressif, social, panadol. Avec un calme dont il est seul à détenir le secret, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, n’a pas craint les questions parfois agaçantes des journalistes. Il n’est pas venu pour se battre contre eux ou leur donner des leçons sur comment faire leur métier. Comme pour leur dire «Faites votre métier et nous au gouvernement nous faisons le nôtre». Justement, quelle est la philosophie de ce Budget 2023-24 qui, a-t-il indiqué, n’est pas le dernier du mandat du gouvernement ?

«Notre orientation» a-t-il indiqué, «consiste à démontrer qu’on peut créer un environnement où chaque Mauricien sent qu’il peut trouver les éléments pour réussir sa vie. Après l’évocation des grandes orientations de l’exercice 2023-024, parallèlement nous préparons le prochain pour amorcer une étape décisive car il faudra se tenir prêt pour présenter le dernier Budget du mandat que l’électorat nous a confié. Il contiendra des mesures qui, une fois encore, viseront le bien-être de la population. Notre programme politique repose sur trois éléments en un tout – l’environnement général, l’économie et le social.»

S’il y a un sujet sur lequel le ministre a passé beaucoup de temps, c’est le nouveau système fiscal. «La philosophie derrière cette réforme du système fiscal, c’est de remplacer un système injuste car dès que vous franchissez le seuil proposé non-imposable, vous allez payer un taux de 15 % sur toute autre rentrée d’argent, quel qu’en soit le montant. Lorsque vous introduisez un taux progressif, vous encouragez les gens à aller travailler pour gagner plus d’argent. La solidarity levy de 5 % visait le salaire des riches contribuables à l’époque. Avec la pandémie Covid-19, nous l’avons augmentée. Mais cette mesure constitue un handicap pour notre compétitivité internationale car les gens bien riches ne seraient pas venus dans un pays où la taxe marginale est de 40 %. Par ailleurs, il était inacceptable de supprimer les allocations sociales. Donc, après la crise du Covid-19, on s’était dit que nous allions revoir le système.»

C’est dans ce contexte que le régime fiscal tient compte de tous les éléments. «Nous avons eu recours à un système fiscal en plusieurs tranches, qui pourrait paraître compliqué. Tel n’est pas le cas. Personne ne sera désavantagé.» Prenons le cas d’une personne qui touche un salaire mensuel de Rs 100 000 ou de Rs 1 million. Les deux ne paieront aucun impôt sur les premiers Rs 390 000. La prochaine tranche de Rs 40 000 sera taxée à 2 %, la prochaine tranche de Rs 40 000 à 4 %, la prochaine tranche de Rs 60 000 à 6 % et ainsi de suite pour les différents barèmes. «Avec l’application en préparation par la Mauritius Revenue Authority, il sera facile au contribuable de savoir combien d’impôt qu’il payait avant et après. Je consens qu’en apparence, ce système pourrait être qualifié de compliqué, mais finalement, c’est un système juste. Le contribuable va payer moins d’impôt. Tout le monde va s’y retrouver», insiste le ministre.

Lorsqu’on lui demande d’où il obtiendra les sous, Renganaden Padayachy répondra que tout cet argent viendra des fonds publics. Le niveau de la dette publique est-il une source d’inquiétude pour lui ? «Pas du tout, car la croissance dans le secteur du tourisme a créé une nouvelle dynamique qui a influé sur les autres secteurs de l’économie», dit-il. Il s’attend à une croissance de 8 % pour l’exercice 2023-24 avec une baisse du déficit budgétaire d’environ 4 % et le fait que la dette publique n’a pas dépassé l’ancrage des 90 % du PIB fixé par le Fonds monétaire international. Le pays n’a pas emprunté un sou de qui que ce soit. «Notre objectif consiste à ramener le niveau de la dette publique à 60 % du PIB dans l’espoir de nous donner beaucoup de manœuvre si jamais nous devions affronter un phénomène de l’ampleur de la pandémie de Covid-19.»