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Ashik Jagai: mots voilés
C’est peut-être la première qu’un invité, de surcroît un policier et haut-gradé, se fait assister par deux avocats – Ashley Hurhangee et Samad Golamaully, dont le rapport sur l’affaire Kistnen a été qualifié de «fey lisou» par Roshi Bhadain – pour répondre à la presse. Pro bono qui plus est, ont-ils avoué en début de l’émission présentée par Murvind Beetun hier, sur Top FM. Heureusement, l’animateur a su faire taire ces deux hommes, même s’ils ont essayé de s’interposer à quelques reprises, à tel point que l’émission a dû être interrompue.
Sinon, quoi retenir de la première sortie en public de celui qu’une grande partie de la population craint et accuse surtout de faire le jeu du gouvernement ? Aux questions du journaliste, l’ASP Jagai – qui a insisté pour qu’on l’appelle Ashik et pas Rashid – a cherché les prétextes connus pour esquiver les réponses: «L’affaire est devant les tribunaux, une enquête est en cours, atann ou ava gété, pa kapav dir ou ki lapolis fer.» Ou alors, à coups de «Monsieur ‘Meetun, Monsieur Meetun’», estropiant le nom de Murvind Beetun, il en a profité pour raconter sa vie. On a ainsi appris qu’il venait d’un milieu modeste, qu’il a un business qui est géré par son fils et sa femme et qu’il roule en Mercedes.
Jagai s’est mouillé au moins une fois en faisant une affirmation vérifiable : il n’a eu que des «successful prosecutions». Des condamnations ? Bien malin celui qui aura compris les insinuations. L’ASP a tenté aussi d’attirer la sympathie des auditeurs en évoquant ses cinq collègues blessés «dans une opération de drogue», mais ne parle pas de conduite dangereuse ou de violence physique.
Et Franklin ? «Mes officiers l’ont déjà verbalisé.» Avant de changer de sujet et de s’en prendre à des avocats ou de reparler de sa probité: il ne joue pas aux courses. Et quand l’animateur le coince en lui demandant comment un grand enquêteur comme lui n’a jamais découvert les trafics de Franklin, l’ASP nous sert une autre surprise : il existe d’autres gros trafiquants dans l’Ouest dont l’arrestation est imminente. Autre tactique : il ne répond pas aux questions du journaliste mais choisit de répondre aux «palabres», aux fausses accusations plantées sur les réseaux sociaux comme les photos des demeures de luxe à Maurice ou à Dubaï. «Les enquêtes, c’est pas your cup of tea», ira-t-il dire jusqu’à dire à «Monsieur Meetun».
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