Question que se pose Luximun Badal, président de l’Union of Post Office Workers Branch, depuis qu’il a découvert qu’un policier s’était déguisé en facteur pour une opération de livraison contrôlée. 

Au moment où le policier déguisé jouait le rôle de facteur, les trois véritables facteurs desservant cette zone de Quatre-Bornes étaient au bureau de poste. «Ce qui m’irrite dans cette affaire, c’est que la population pourrait croire que les facteurs sont complices de ces actes. Notre métier est noble, il n’est pas normal que d’autres institutions nous discréditent de cette manière», s’indigne Luximun Badal. Sa première interrogation concerne l’origine de l’uniforme que portait le policier. «Je ne dis pas que la police ne doit pas travailler. Mais là, la vie de mes facteurs est en danger. S’il leur arrive quelque chose, qui sera tenu responsable ? Le CEO de la Mauritius Post ? Le commissaire de police ?» Les facteurs sont uniquement munis de lettres sur le terrain et ne pourront pas se défendre en cas d’agression, surtout après cet incident. En outre, il n’y a pas que l’uniforme qui pose problème. Le président du syndicat des employés de la poste explique que le sac porté par le policier, le «pouch», fait également partie de l’uniforme et qu’il n’est pas normal qu’une personne extérieure à la poste y ait accès. 

Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Service and Other Unions, est également furieux. Selon lui, la loi autorise les policiers à se déguiser pour certaines opérations. «Mais ont-ils le droit de se déguiser avec l’uniforme officiel d’une autre institution ? J’aimerais bien savoir quelle loi leur donne ce droit.» Il rappelle que la police a déjà arrêté des personnes qui s’étaient déguisées en policiers, et la situation ici est similaire. L’origine de l’uniforme lui pose aussi problème. «A-t-il été volé ? Emprunté à un membre de la famille ? Une enquête doit être menée, car la réputation de la poste est en jeu.»