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Déguisements pour une livraison contrôlée: «Pas que facteur mais aussi infirmier, éboueur et maraîcher», selon la police
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Déguisements pour une livraison contrôlée: «Pas que facteur mais aussi infirmier, éboueur et maraîcher», selon la police
L’arrestation de l’avocat Akil Bissessur, de son frère Avinash et de Doomila Moheeputh, compagne de l’avocat, a eu lieu après un contrôle de livraison. Un policier déguisé en facteur a effectué ledit contrôle, ce qui a suscité de vifs commentaires de part et d’autre. Nous avons fait un tour d’horizon sur les différents déguisements utilisés par des policiers pour qu’ils puissent lutter contre la drogue ou la criminalité.
L’avis d’un haut gradé de la police affecté à l’Anti-Drug and Smuggling Unit a été sollicité à ce sujet. Celui-ci explique que la police a le droit de se déguiser lors d’une opération antidrogue et quand il s’agit d’un contrôle de livraison et que des compagnies de courrier-express et de logistique aident la police en mettant à sa disposition un véhicule avec leur logo. La coopération de la Mauritius Post et de la Customs Anti-Narcotics est un atout important pour le succès de l’opération, affirme-t-il.
Il cite une autorité qui permet à un policier de se déguiser. «(Controlled Delivery and the Postman) Selon le United Nations Office on Drugs and Crime 2018 UNODC ‘When drug consignments are intercepted and confiscated by UK Border Force, a decision may be taken by the National Crime Agency and police forces to conduct a controlled delivery. A controlled delivery is a technique for allowing suspicious shipments or cargo to leave pass through or enter a jurisdiction with the knowledge and supervision of authorities. In case of drugs, it involves the real time delivery of the parcel to the addressee by a law enforcement officer dressed as a postal worker under controlled conditions and using surveillance’. (Bulletin on Narcotics 35(4))». Bien qu’il soit question de UK Border Force, cela s’applique aussi à Maurice.
Il ajoute que ce n’est pas le seul déguisement que le policier est appelé à prendre, surtout s’il faut mettre un suspect ou plusieurs d’entre eux sous surveillance. Il est arrivé que des policiers se transforment en éboueurs, enfilant l’uniforme orange, pour balayer la route dans les quartiers où le fléau de la drogue sévit. Il n’a pas oublié quand un policier s’est déguisé en infirmier, utilisant le van du ministère de la Santé durant le Covid-19. «Nous le faisons toujours dans un but spécifique, à savoir la lutte contre la drogue. Il ne faut pas prendre de risques lors d’une opération. Il faut impliquer uniquement des policiers et la mule et pas une tierce personne car autrement, vous risqueriez de mettre la vie de cette personne en danger.»
Il ajoute que des policiers se sont déjà fait passer pour des marchands de légumes. «Un policier s’est déjà déguisé en chauffeur d’une compagnie de courrier-express. Il y a aussi le cas de Jean Michel Prosper. Cet habitant de Ste-Croix, âgé de 40 ans, a été arrêté le lundi 22 août dernier. Un colis suspect, qui provenait de Johannesburg, en Afrique du Sud, a été intercepté au Parcel Post Office. Il était adressé à un habitant de La Valette, Bambous. À l’intérieur, les policiers ont découvert un sachet en plastique contenant 150 grammes d’héroïne, dissimulée entre les pages d’un magazine. Un exercice de controlled delivery a été mené. Un policier en civil s’est rendu, avec le colis, à l’adresse qui était indiquée sur le parcel. Jean Michel Prosper est alors sorti en disant : ‘Oui, mo mem sa, mo pe atan sa let là.’ Le colis lui a été remis. Quelques minutes plus tard, des policiers ont surpris le quadragénaire à l’intérieur d’un van en train d’ouvrir le colis. Le véhicule a été fouillé. Un sac contenant une somme de Rs 1 million, 93,9 g d’héroïne, 26,5 g de cannabis et une balance électronique, a été saisi. »
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