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Goorooduth Chuttoo (Ustad Rajah): le magicien de la mémoire
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Goorooduth Chuttoo (Ustad Rajah): le magicien de la mémoire
Les plus anciens le connaissent sans doute sous le nom d’Ustad Rajah. Mais le magicien a plusieurs tours dans son sac, il enfile plusieurs casquettes, enfin chapeaux. Cette fois, c’est son histoire d’amour avec Basanti qui a retenu notre attention…
À 68 ans, il a plusieurs cordes à son arc : ancien policier, magicien, écrivain et bien sûr, gérant du Musée de la Petite Collection à Rose-Belle. Né et élevé dans ce village du sud, il nous donne un aperçu intimiste et rempli de nostalgie de son parcours.
Ayant grandi dans une fratrie de 12 enfants, il nous parle de son enfance dans la pauvreté. Son père était l’unique soutien familial, comme beaucoup à l’époque, c’était difficile de joindre les deux bouts. Il nous parle d’un temps où les gens n’avaient pas les moyens de s’acheter un réveil et devaient écouter le passage du train comme indication de l’heure. Malgré ces difficultés, Goorooduth persévère. Il cumulera les petits boulots et finira par intégrer la force policière en 1977. Toutefois, il sera connu du grand public pour ses dons de prestidigitateur. Ayant marché dans les pas de son arrière-grand-père, qui était un artiste de rue, il se fera connaître comme Ustad Rajah dans le monde de la magie et recevra même un troisième prix mondial de magie.
Il nous raconte que depuis son jeune âge, il est fasciné par son histoire et son héritage. «Quand on boit l’eau d’une rivière, il ne faut jamais oublier sa source.» Ce désir de connaître son passé le poussera à faire un voyage en Inde en 1985 pour en apprendre plus sur ses ancêtres. Dans le petit village de Bundu dans l’État du Bihar où habitaient ses arrière-grands-parents, il passera trois mois et aidera au développement du village. Plusieurs années plus tard, il renouvellera ce voyage dans son village ancestral, cette fois avec sa famille. C’est alors que son fils aîné décide de rester dans la communauté pour contribuer au développement des lieux. Il se dit fier que son fils ait choisi cette vocation bien que ce dernier lui manque.
Son amour pour l’histoire l’encouragera à créer le Musée de la Petite Collection où il a accumulé une multitude d’objets du passé, tels que charrettes, anciens wagons de train, parmi tant d’autres. Ce musée offre un réel voyage dans le passé et un témoignage de l’histoire de notre pays. Goorooduth s’occupe du musée avec sa famille et continue jusqu’à présent à partager la mémoire avec l’ambition de faire vivre l’histoire en continuant à faire grandir son musée.
«Quand on boit l’eau d’une rivière, il ne faut jamais oublier sa source.» Ce désir de connaître son passé le poussera à faire un voyage en inde en 1985 pour en apprendre plus sur ses ancêtres.
Récemment, il s’est acheté un pousse-pousse en hommage à ses ancêtres et ses origines indiennes. Son but avec ce pousse-pousse nommé Basanti en hommage à son arrière-grand-mère, est d’en faire un musée ambulant. Pour lui, il est primordial de continuer à partager l’histoire aux gens et de ne jamais l’oublier. C’est dans cette optique qu’il encourage tout le monde à venir visiter son musée, dont bon nombre de personnalités ont franchi les marches. L’atmosphère familiale et intime de ces lieux fait d’une simple visite un véritable voyage.
Il nous partagera aussi son amour et son respect pour la famille royale. Il est même membre du fan club officiel de la reine Elizabeth II et avait écrit au roi Charles III pour lui présenter ses condoléances. C’est avec beaucoup d’émotion qu’il nous montre une lettre de remerciements signée par le Roi. Il est très reconnaissant de l’héritage britannique de notre pays et il a même dans sa collection le drapeau anglais qui avait été remplacé par le drapeau mauricien le 12 mars 1968. Son souhait pour le futur est que son musée continue d’exister et de grandir même après sa mort. Il espère que la postérité restera informée de l’histoire et qu’elle ne l’oubliera pas.
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