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Ken Poonoosamy: «Maurice ambitionne de devenir un hub technologique régional»

26 juillet 2023, 18:00

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Ken Poonoosamy: «Maurice ambitionne de devenir un hub technologique régional»

Le pays demeure un acteur essentiel sur le continent en tant que centre névralgique du commerce, de la finance et de la logistique. Il continue d’attirer des investisseurs et entreprises voulant saisir les opportunités de croissance offertes par l’Afrique tout en profitant de la stabilité et des services de qualité de Maurice. Le CEO de l’EDB indique que ce board joue un rôle crucial dans la création d’un environnement propice aux investissements et à la croissance économique du pays.

L’EDB qui est le bras du gouvernement dans les stratégies de développement économique a cette fois mis le paquet sur ce que l’India-Africa Entrepreneurship Forum (IAEF) peut apporter dans ce domaine. Quelle en est la force motrice ?

Le sommet Inde-Afrique sur l’entrepreneuriat figure parmi les principales conférences locales soutenues par l’EDB cette année, et s’inscrit dans une série d’évènements logiques qui culmineront avec notre conférence phare sur le partenariat avec l’Afrique prévue en octobre. La 3e édition de l’IAEF a rassemblé environ 150 délégués influents, dont une soixantaine d’investisseurs institutionnels, d’angel investors, de start-up d’Inde et d’Afrique. Le sommet a aussi vu la participation de Dr Rajiv Kumar, éminent économiste indien, ainsi que notre président de la République, et le ministre des TIC.

Le sommet vise à revigorer la communauté des investisseurs et des entrepreneurs impliqués dans la gestion d’entreprises transfrontalières sur les deux continents. Il représente également une plate-forme privilégiée pour promouvoir Maurice en tant que hub commercial incontestable de la région. Il est un fait que l’Afrique est reconnue pour posséder l’une des démographies à la croissance la plus rapide au monde. Maurice a un rôle clé à jouer en facilitant les investissements en Afrique et en rendant le continent plus attractif et favorable aux investisseurs. Cette démarche permet de réduire les risques associés aux investissements et de permettre aux investisseurs mondiaux d’obtenir les rendements les plus avantageux. C’est cette dynamique qui alimente l’élan de ce sommet.

Quels objectifs recherchez-vous en organisant cette manifestation ?

L’Inde demeure le troisième plus grand écosystème mondial de start-up, avec plus de 55 000 évaluées à USD 450 milliards de dollars américains, ainsi que 108 Unicorns. Le Centre financier international de Maurice (Mauritius IFC), à travers ce sommet sur l’entrepreneuriat, peut jouer un rôle crucial en facilitant les interactions et partenariats entre investisseurs, start-up et entrepreneurs, tant indiens qu’africains. En s’associant à l’Inde, une puissance économique majeure, Maurice peut renforcer davantage sa position en tant que lieu stratégique pour les investissements et les activités commerciales dans la région.

De plus, en mettant en avant ses politiques favorables aux entreprises, sa main-d’œuvre qualifiée et multilingue, ainsi que son environnement réglementaire favorable, Maurice peut attirer des investisseurs potentiels, stimulant non seulement sa propre croissance économique, mais en contribuant également à celle de l’Inde et de l’Afrique. L’accueil de ce sommet à Maurice facilitera sans aucun doute le partage de connaissances et le renforcement des capacités parmi les entrepreneurs d’Inde, d’Afrique et de Maurice, ouvrant ainsi la voie à des collaborations innovantes. L’exposition aux succès et idées novatrices de l’Inde et de l’Afrique peut aussi nourrir une culture d’entrepreneuriat innovante à Maurice. En facilitant les liens commerciaux et les partenariats entre entrepreneurs et investisseurs indiens et africains, Maurice peut se positionner comme un acteur clé dans la promotion de la coopération économique régionale.

Il faut reconnaître l’intensité de l’investissement du pays dans cette initiative. Quelles sont les attentes ? Comment cette initiative a-t-elle contribué pour atteindre les objectifs énoncés ?

L’une des principales attentes est de stimuler la croissance économique du pays en attirant des investissements étrangers, en favorisant l’innovation et en créant de nouvelles opportunités commerciales. Certains investissements peuvent également viser à générer de nouveaux emplois, réduire le chômage et améliorer les conditions de vie des citoyens. Le sommet vise à exploiter la capacité créative des entrepreneurs des régions indienne et africaine pour aborder collaborativement les problèmes communs et urgents, tout en accélérant le commerce et l’investissement. Pour Maurice, le sommet offre de précieuses opportunités de réseautage, une visibilité mondiale accrue et l’accès à une vaste gamme de ressources et d’expertise.

En accueillant un sommet international de haut niveau, Maurice peut également renforcer ses relations diplomatiques avec l’Inde et les pays africains, favoriser des liens plus étroits et conduire à une collaboration accrue dans des secteurs tels que le commerce, l’éducation et le tourisme. De plus, le sommet peut encourager les partenariats commerciaux entre Maurice, l’Inde et les nations africaines, créant ainsi des opportunités d’exportation élargies pour les entreprises mauriciennes et un accès à de nouveaux marchés tant en Inde qu’en Afrique. Les accords commerciaux importants de Maurice avec l’Inde (CECPA) et son adhésion à l’AfCFTA renforcent davantage sa position en tant que plaque tournante de l’investissement, facilitant le commerce transfrontalier et la coopération économique régionale.

Des critiques expliquent que Maurice place la barre très et trop haut pour devenir une plateforme indispensable et exploiter le potentiel du marché africain alors qu’elle pêche dans plusieurs domaines, dont celui de la connectivité avec le continent africain ?

Maurice reste un acteur important sur le continent grâce à ses avantages uniques en tant que hub commercial, financier et logistique. Le pays continue d’attirer les investisseurs et les entreprises qui cherchent à tirer parti des opportunités de croissance offertes par le continent africain tout en bénéficiant de la stabilité et des services de qualité qu’offre Maurice. Maurice adopte une approche proactive en matière de diplomatie et de relations internationales. Grâce à des accords bilatéraux et multilatéraux, il cherche à renforcer les liens économiques et politiques avec les nations africaines et à promouvoir la coopération mutuelle et le développement.

Dans cette opération de séduction en cours, on se rend compte que l’Inde constitue un point d’ancrage économique déterminant pour Maurice. Quelles autres pistes ou plateformes de développement économique l’EDB est-il en train d’exploiter ?

En plus de chercher à renforcer les liens économiques avec l’Inde, l’EDB explore plusieurs autres axes et plateformes de développement économique pour diversifier et stimuler la croissance du pays. L’EDB œuvre à attirer des investissements directs étrangers (IDE) dans divers secteurs stratégiques de l’économie mauricienne. Cela peut inclure la mise en place d’incitations et de facilités pour les entreprises étrangères souhaitant s’établir à Maurice, ainsi que la promotion d’environnements d’affaires favorables.

Maurice ambitionne de devenir un hub technologique régional en attirant des entreprises innovantes dans les TIC, des start-up et des centres de recherche et développement. Dans le secteur des services financiers, Maurice jouit déjà d’une solide réputation. L’EDB travaille à renforcer cette position en attirant des prestataires de services financiers internationaux et en développant des secteurs tels que la finance islamique et la gestion de patrimoine. Il faut noter que ces axes et plateformes de développement économique peuvent évoluer au fil du temps, en fonction des priorités économiques de Maurice et des opportunités sur le marché mondial. L’EDB joue un rôle crucial dans la promotion de ces initiatives et dans la création d’un environnement propice aux investissements et à la croissance économique du pays.