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«Bambaras» et ailerons de requin: un trafic lucratif pour palais fins
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«Bambaras» et ailerons de requin: un trafic lucratif pour palais fins
Le 25 juillet, un habitant de Case-Noyale a été arrêté lors d’une opération policière. C’est lors d’une fouille dans son entrepôt à La Gaulette qu’environ 1,6 tonne de concombres de mer, plus connus à Maurice comme «bambara», séchés a été saisie. La valeur marchande est estimée à Rs 3 millions. Des ailerons de requin, entre autres items, ont aussi été saisis.
Le concombre de mer est présent dans presque tous les océans et se présente sous différentes couleurs : du brun au vert-olive, en passant par le noir. Il se nourrit en général de petits sédiments ou de matières en suspension. Cette espèce, qui est vue comme inesthétique, est pourtant très prisée dans les mets asiatiques, notamment en soupe. Le concombre de mer, ainsi considéré comme délicieux, est vendu à des prix élevés alors que c’est est une proie facile selon les pêcheurs. Ce qui résulte en un trafic lucratif, comme l’indique les chiffres des saisies.
Quant aux ailerons de requin, ils représentent aussi un commerce rentable alors que ces poissons ne se reproduisent pas aussi vite que les autres. Le trafic d’ailerons de requin, ingrédient idéal pour une soupe, ainsi que celui d’autres parties comme les dents, mène à des captures et représente une menace. «Quand les requins sont capturés, on coupe leurs ailerons, et ce qui reste est bien souvent rejeté en mer», explique Rudy Paul de l’Association des pêcheurs professionnels du Sud. «Combien de requins faut-il tuer pour avoir la quantité requise d’ailerons ?»
«Comment ces concombres de mer et ces ailerons de requin sont arrivés sur terre ?» C’est la question que se pose Judex Ramphul, président du Syndicat des pêcheurs, tout en déplorant les lacunes au niveau des contrôles en mer. «Ce problème de trafic dure depuis longtemps. C’est l’une des raisons pour lesquelles le nombre de poissons est moindre. Le ministère de tutelle doit revoir le système de sécurité. L’environnement marin s’affaiblit de jour en jour, ainsi que le secteur de la pêche.» Un appel est aussi lancé aux organisations non gouvernementales et aux associations des pêcheurs pour sensibiliser la population sur la surpêche et les pratiques illégales. «Bien souvent, les banians achètent des produits de la mer sans comprendre la réalité. Il faut une campagne de sensibilisation et un effort collectif.»
En effet, la surpêche et la pêche illégale ont un impact sur l’écosystème marin, affectant ainsi les pêcheurs qui travaillent pour nourrir leur famille. «Il faut avoir des requins dans la mer et aussi des concombres de mer car ils ont un rôle important dans l’écosystème marin. Au final, ce sont les pêcheurs qui sont affectés par l’environnement marin qui est détruit en raison de mauvaises pratiques. Il n’y a pas que le trafic de concombres de mer et d’ailerons de requin, mais aussi de coraux et de tortues de mer», fait ressortir Rudy Paul. Il ajoute que «c’est dommage que certains souffrent pour avoir du poisson pour nourrir leur famille car ils n’ont pas de carte de pêche. Alors que d’autres en ont et en font un mauvais usage avec de mauvaises pratiques au détriment des pêcheurs».
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