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Violences policières: deux hommes allèguent être victimes de brutalité

12 août 2023, 12:30

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Violences policières: deux hommes allèguent être victimes de brutalité

Arjoon Ramtohul et Muntashir Cheddy affirment avoir été battus par des policiers. Ils se sont tous deux rendus à l’hôpital pour des soins et ont eu un «Form 58». Si Muntashir Cheddy s’est rendu au bureau de l’Independent «Police Complaints Commission» (IPCC) pour porter plainte contre les policiers, Arjoon Ramtohul s’y rendra, lui, ce samedi 12 août. Que s’est-il passé dans les deux cas ?

Arjoon Ramtohul, un habitant de Montagne-Blanche, soutient qu’il a été tabassé par six policiers affectés à la division Est, qui le soupçonnaient d’avoir commis un vol. Il a dû inventer une histoire pour que les policiers arrêtent de lui donner des coups. «Jeudi, vers 10 heures, je travaillais chez mon voisin lorsqu’une fourgonnette s’est arrêtée devant ma maison. Six policiers en sont descendus et ont demandé si Arjoon Ramtohul était là. J’ai dit que c’était moi et ils m’ont embarqué dans le véhicule, en disant à ma mère qu’elle recevra un appel dans quelques minutes pour avoir plus d’informations. Ils se sont dirigés vers un champ de canne à Petit-Paquet. Sur place, ils m’ont menotté avant de me mettre dans le caisson. Ils ont commencé à me frapper avec un rondin et lorsque ce dernier a été réduit en miettes, ils ont pris des tiges de canne à sucre. Je n’en pouvais plus», confie ce jeune homme de 23 ans. Dans une tentative de savoir pourquoi on le tabassait, les policiers auraient lancé : «To pa koné ki tonn fer ?» 

Par la suite, Arjoon Ramtohul a appris que les policiers lui reprochaient d’avoir volé un ordinateur portable et une bonbonne de gaz, ce qu’il nie. «Ils m’ont tellement battu que je n’en pouvais plus. Mo ti pré pou aksepté case la.» Il explique qu’à un moment «un des policiers a reçu un appel. Il est venu dire aux autres d’arrêter de me battre. C’est là que j’ai inventé une histoire». Il avance qu’il a raconté aux policiers qu’il avait été témoin du vol dont ils parlaient et a même balancé le nom d’un suspect. Les policiers l’ont alors remis dans le véhicule pour aller au poste de police de Quartier-Militaire. En route, ils se sont arrêtés dans une pharmacie et lui ont acheté trois comprimés d’antidouleurs. «Il m’ont donné un comprimé et m’ont dit qu’il calmerait les douleurs. Zot inn osi dir mwa si kikenn dir pou amenn mwa lopital, dir ki monn tombé dan leskalié.» Au poste, des policiers ont enregistré sa déposition et lui ont remis la somme de Rs 50, en lui demandant de rentrer. 

«Je me suis rendu à l’hôpital de Flacq et j’ai fait des x-ray. J’ai des ecchymoses sur tout le corps et je peux à peine bouger», raconte Arjoon Ramtohul. Il confie qu’il y a deux mois, il avait été arrêté pour un cas de vol et est actuellement en liberté conditionnelle après avoir fourni une caution de Rs 12 000. «J’ai fait une erreur et je le regrette. Je me suis dit que je ne vais plus jamais la refaire et j’ai repris ma vie en main. J’ai commencé à travailler. Je viens d’une famille pauvre. Mo travay gramatin pou manzé tanto. Fodé zot aret fer dominer ar ti dimounn.» Il compte se rendre, ce matin au bureau de l’IPCC pour porter plainte contre les six policiers.
 

Autre cas

<p>Arjoon Ramtohul compte porter plainte à l&rsquo;IPCC ce matin. w Par ailleurs, mardi, vers 14 h 30, la police de Trou-Fanfaron a reçu un appel pour du renfort au guichet automatique de la rue SSR, Port-Louis. Sur place, un homme s&rsquo;en prenait violemment à son épouse, essayant de la forcer à faire des retraits d&rsquo;argent. La police a eu toutes les peines du monde à maîtriser le mari, qui était à moto. Il aurait agressé deux policiers et menacé de tuer un des policiers présents. Interpellé et conduit au poste de police de Trou-Fanfaron, il aurait arraché un lavabo avant de le balancer sur le sol. Les deux policiers ont dû recevoir des soins à l&rsquo;hôpital et le suspect, Muntashir Cheddy, a lui aussi été transporté à l&rsquo;hôpital où il a été admis.&nbsp;</p>

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	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="600" src="/sites/lexpress/files/images/muntashir_cheddy.jpg" width="600" />
		<figcaption><strong>Muntashir Cheddy s&rsquo;est rendu à l&rsquo;IPCC, vendredi 11 août, en compagnie de ses hommes de loi.</strong></figcaption>
	</figure>
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<p>Deux jours plus tard, ce suspect affirme qu&rsquo;il a été victime de violences policières. Accompagné de deux hommes de loi, cet habitant de Port-Louis, âgé de 32 ans, s&rsquo;est rendu au bureau de l&rsquo;IPCC pour porter plainte. Il affirme également que les policiers ont <em>&laquo;planté&raquo; </em>des produits illicites sur lui. Son épouse, qui l&rsquo;accompagnait, ajoute que le jour de l&rsquo;incident, des policiers l&rsquo;auraient forcée à faire une déposition pour violence domestique contre son époux. Elle a refusé, avançant qu&rsquo;à aucun moment son époux ne l&rsquo;avait malmenée. <em>&laquo;Il lui ont arraché son téléphone, lui ont aspergé le visage de gaz et l&rsquo;ont battue dans la fourgonnette. Ils ont menacé mon mari. Plusieurs policiers sont venus. Letan monn rentr stasyon Trou Fanfaron, monn trouv disang partou, monn trouv mo missié dan ene mové leta. Laba mem bann polisyer in dir bizin amenn li lopital parski li suiv trétma Brown Sequard&raquo;</em>, relate l&rsquo;épouse du trentenaire. Muntashir Cheddy affirme qu&rsquo;à sa sortie de l&rsquo;hôpital, il a été placé en détention. Depuis, il se dit traumatisé et ne se sent plus en sécurité.</p>