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Anévrisme I Dr Lynne Tudhope: «Soigner les patients sans intervention, c’est possible»

17 août 2023, 16:00

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Anévrisme I Dr Lynne Tudhope: «Soigner les patients sans intervention, c’est possible»

Il est désormais possible de traiter un anévrisme à Maurice sans avoir recours à une intervention chirurgicale. C’est la City Clinic de Port-Louis qui a réalisé cette avancée remarquable, récemment. Elle a été rendue possible grâce à l’expertise du Dr Lynne Tudhope, une éminente chirurgienne vasculaire, originaire d’Afrique du Sud.

Expliquez-nous la méthode que vous utilisez pour le traitement d’un anévrisme ?
Cette méthode est déjà pratiquée à travers le monde depuis une dizaine, voire une douzaine d’années. Toutefois, il semble que nous en soyons les pionniers ici à Maurice. Notre approche permet de traiter les anévrismes de l’aorte sans recourir à une intervention chirurgicale, ce qui a pour avantage d’éviter au patient une hospitalisation prolongée. Le procédé repose sur l’utilisation d’une aiguille et d’un petit tube, entre autres. Grâce à nos techniques, nous parvenons à effectuer le traitement avec succès. Le premier patient à avoir bénéficié de cette intervention est arrivé mardi matin et a pu regagner son domicile en fin d’après-midi. Si nous avions opté pour une opération classique, il aurait dû être sous intubation pendant deux, voire trois jours, et son hospitalisation aurait duré au moins une semaine.

Cette approche est-elle déjà éprouvée en Afrique du Sud?
Effectivement, elle a fait ses preuves en Afrique du Sud, tout comme dans de nombreuses régions à travers le monde. En Afrique du Sud, nous l’utilisons depuis environ 15 ans, et si mes souvenirs sont exacts, j’ai été la première à la mettre en pratique en 2002. Cependant, il est important de noter qu’à Maurice, les cas d’anévrisme ne sont pas très fréquents. De plus, je tiens à souligner que cette méthode est relativement coûteuse et nécessite un environnement propice à son application. Toutefois, en Afrique du Sud, les retours que nous avons obtenus sont plus que satisfaisants.

Quel est votre constat sur la santé des Mauriciens ?
Au cours de ces 15 dernières années, j’ai eu l’occasion de venir fréquemment à Maurice, effectuant peut-être cinq à six voyages annuellement. Au fil du temps, j’ai remarqué une augmentation du nombre de personnes présentant des obstructions artérielles. Cette tendance pourrait être attribuée à l’augmentation du nombre de personnes souffrant de diabète, qui est également en hausse. À mes débuts à Maurice, ma mission initiale était précisément de prendre en charge les patients diabétiques, en particulier ceux qui rencontraient des problèmes au niveau des pieds. Dans tous les cas, avec le vieillissement de la population, il est devenu clair que la nécessité de prendre des mesures préventives est primordiale.La prise de conscience s’est renforcée, incitant chacun à prendre des précautions pour préserver sa santé du mieux possible.