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Pamplemousses: découvrir d’autres repères historiques en dehors du jardin botanique

26 août 2023, 22:06

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Pamplemousses: découvrir d’autres repères historiques en dehors du jardin botanique

Le village de Pamplemousses ce n’est pas qu’un jardin botanique à visiter. Pour mettre en valeur son riche patrimoine, le conseil de district a aménagé un centre d’interprétation dans ses anciens locaux. De quoi faire le plein d’histoires avant de parcourir la distance qui nous sépare de l’Histoire.

Pamplemousses, destination historique. Son jardin botanique a plus de 250 ans d’histoire. Mais ce n’est pas le seul lieu au riche passé de ce village du Nord. Pour mettre en valeur ce patrimoine faisant partie du projet Unesco, la Route de l’Esclave, le conseil de district s’est doté d’un centre d’interprétation. Il a été inauguré le mercredi 23 août, dans le cadre de la Journée internationale du souvenir de l’abolition de la traite négrière.

Sa mission : renseigner visiteurs locaux et étrangers. Tout en invitant à la balade en ces lieux situés à distance de marche les uns des autres. Stephan Karghoo, directeur du centre Nelson Mandela pour la culture africaine, a collaboré avec le conseil de district de Pamplemousses pour la mise en place du centre d’interprétation… qui se trouve justement dans les anciens locaux du conseil de district. Le bâtiment était vacant depuis que le siège du conseil de district a été transféré à Calebasses.

Tout démarre par des campagnes d’information à Pamplemousses, «pour dire que c’est l’un des premiers villages de la colonisation. Il y avait là le plus grand nombre d’esclaves», explique Stephan Karghoo. En 2019, le Pamplemousses heritage slave trail reçoit le label Unesco pour la Route de l’Esclave. Un slave trail qui passe par le bassin des esclaves, le marché des esclaves, le cimetière des Noirs, l’église Saint-François d’Assises, construite par des esclaves entre 1742 et 1756, le jardin botanique où des esclaves ont travaillé et le moulin à poudre, qui a également employé de la main-d’œuvre esclave. Rappelons qu’en janvier de cette année, le bassin des esclaves, ainsi que le marché des esclaves, ont été ajoutés à la liste du patrimoine national.

Le conseil de district a souhaité mettre en valeur ces vestiges, «parce que les gens en général vont à Pamplemousses uniquement pour le jardin botanique. Ils ne connaissent pas le reste», indique Stephan Karghoo. Première proposition : faire un musée. «Mais c’est problématique parce que, qui dit musée dit collections à montrer», précise le directeur du centre Nelson Mandela pour la culture africaine. A la place, c’est un centre d’interprétation qui a été aménagé, après un an et demi de travail.

Qu’est-ce que l’on peut y voir ? «Une exposition immersive», décrit Stephan Karghoo. Oubliez les panneaux figés, ce sont les murs qui sont recouverts d’informations, pour donner la sensation d’entrer dans l’histoire. Une technique de «wrapping» pour mieux servir les différentes étapes du parcours proposé aux visiteurs: en savoir plus sur l’histoire de Pamplemousses, images d’archives à l’appui. «Comprendre pourquoi Pamplemousses est important.» Avec un volet consacré à l’histoire contemporaine du village. 

Autre aspect abordé : les fouilles archéologiques, qui ont eu lieu au moulin à poudre en 2017. Ainsi que les résultats de ces recherches, assortis de chiffres. En fin de parcours : une salle de projection propose d’apprécier des documentaires consacrés à Pamplemousses.

Après la halte au centre d’interprétation, il est alors temps pour les visiteurs de marcher jusqu’à chacun des sites dont il aura appris un pan d’histoire.

Les textes sont en trois langues: anglais, français, kréol.

Deuxième phase: fouilles archéologiques au marché des esclaves

<p>La concrétisation du centre d&rsquo;interprétation est la première phase d&rsquo;un projet de valorisation du patrimoine.<br />
	La seconde phase : des fouilles archéologiques seront menées au marché des esclaves, en collaboration avec le National Heritage Fund, indique Stephan Karghoo. <em>&laquo;Quand les visiteurs verront des étudiants engagés dans des fouilles archéologiques &ndash; ceux de l&rsquo;université de Maurice, formés au préalable &ndash;, cela va générer de l&rsquo;intérêt autour du site&raquo;,</em> affirme-t-il. Une fois les couches successives de terre et de goudron enlevées, la terre livrera sans doute des artefacts qui corroboreront l&rsquo;histoire orale associée au lieu, qui a servi de marché des esclaves.</p>