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50 % de nos fruits et légumes contiennent des pesticides cancérigènes

10 juin 2013, 12:12

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Dans un rapport annuel du ministère de l’Agro-Industrie, qui sera rendu public sous peu, il est indiqué que 50 % des fruits et légumes analysés par le laboratoire de ce ministère contenaient des résidus chimiques provenant notamment des insecticides et pesticides utilisés par les planteurs. Environ 6 % de ces fruits et légumes, de production locale, contiennent des niveaux de contaminants dépassant le seuil maximale imposé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la «Food and Agricultural Organisation» (FAO).

 

Les fruits et légumes en question ont été prélevés dans les champs des planteurs pour permettre une meilleure traçabilité.

 

Le rapport indique également que l’intervention des techniciens du ministère pour inculquer la bonne pratique en ce qui concerne l’utilisation des insecticides, pesticides et autres herbicides auprès des planteurs fautifs n’a pas donné des résultats. Les planteurs incriminés ont récidivés.

 

Ainsi, si l’échantillon du ministère de l’Agro-Industrie est représentatif, cela indiquerait que la moitié des fruits et légumes consommés par les Mauriciens sont contaminés par des produits chimiques qui sont en général cancérigènes.

 

Un mécène mauricien, qui a fait fortune en Afrique du Sud, où il vit, a déjà mis le doigt sur le problème au début de l’année quand il a fait venir à Maurice un expert pour déterminer la ou les raisons de la hausse spectaculaire de cancers dans le pays.

 

«L’expert nous a expliqué dans son rapport que cette hausse spectaculaire est due à des problèmes d’environnement, de nouveau style de vie mais aussi en raison de la pollution atmosphérique et de la contamination des fruits, légumes et des eaux par des résidus chimiques», nous a confié ce mécène qui veut garder l’anonymat. Il a en fait lancé une organisation caritative, le «Cancerma», calqué sur le «Cancersa» de l’Afrique du Sud, afin de prendre en charge les cancéreux du pays pour un accompagnement spécialisé et un soutien moral.

 

Le cancer est devenu la troisième cause de décès des Mauriciens. Le nombre de cas de cancers est en constante hausse dans l’île depuis deux décennies. De 1992 à 2008, l'incidence du cancer a augmenté de 40 % chez les hommes et de 41 % chez les femmes. En moyenne, le cancer provoque environ un millier de décès annuellement. En 2009, il a fait 1 085 morts et 1 100 en 2010, révèle le ministère de la Santé.

 

Ce ministère a un «National Cancer Control Programme, Action Plan 2010-2014». Trois ans et demi se sont écoulés depuis la publication de ce plan d’action et la plupart des recommandations qui y sont contenues n’a pas été implémentées. Les cinq principaux objectifs de ce plan d’action, notamment la prévention du cancer à travers la sensibilisation du public, sont restés de vaines promesses. Le pays ne dispose même pas d’une unité spécialisé pour les cancéreux qui sont soignés dans différentes salles de nos hôpitaux. Les soins palliatifs, notamment des cancéreux en phase terminal, demeurent un des objectifs oubliés.

 

La seule grande réalisation de Maurice dans le domaine du cancer concerne son registre national du cancer (National Cancer Registry), qui est l’un des mieux tenus en Afrique. Il est meilleur que celui d’Afrique du Sud avait-on appris lors d’une conférence internationale sur le cancer tenue en 2011, à l’hôtel Intercontinental de Balaclava, en présence du Premier ministre, Navin Ramgoolam.