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Allemagne : La bactérie E. coli progresse moins mais l''enquête piétine
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Allemagne : La bactérie E. coli progresse moins mais l''enquête piétine
Les autorités allemandes ont fait état mardi d''''un ralentissement de la progression de l''épidémie liée à la bactérie E. coli mais les recherches piétinent sur l''origine de la contamination.
Après avoir incriminé à tort des concombres importés d''Espagne, les autorités de Hambourg, épicentre de l''épidémie qui a fait 23 morts et contaminé 2.400 personnes dans douze pays, soupçonnaient un lot de graines germées produites dans une ferme bio de la Basse-Saxe.
Mais Cornelia Prüfer-Storcks, ministre de la Santé de la ville-Etat de Hambourg, a déclaré mardi que tous les examens menés jusqu''à présent sur ces graines avaient été négatifs.
Elle a annoncé cependant que la situation sanitaire s''améliorait progressivement. "Nous voyons les premiers patients quitter l''hôpital, d''autres aller bien mieux, par conséquent, les premières lueurs d''espoir sont à l''horizon", a-t-elle dit lors d''une conférence de presse.
L''épidémie liée à cette bactérie E. coli est la plus grave jamais observée: un tiers des patients contaminés développent une complication grave, le syndrome hémolytique et urémique (SHU), qui peut affecter le sang, les reins et le système nerveux.
La ferme bio de Bienenbüttel
Les experts pensaient avoir isolé la source de la contamination grâce à une boîte de graines germées retrouvée dans le réfrigérateur d''un malade et étaient remontés jusqu''à une ferme bio du village de Bienenbüttel, où s''approvisionnent nombre de restaurants du nord de l''Allemagne où des cas ont été signalés.
Si les examens effectués ont tous été négatifs, les soupçons sur cette ferme ne sont cependant pas totalement balayés, d''autant qu''une employée de l''exploitation, une femme âgée de 54 ans, a développé une forme très grave de la maladie.
Le Dr Anton Schafmayer, qui l''a opérée, a précisé que la patiente, qui travaille depuis dix ans dans la ferme de Bienenbüttel, avait mangé des germes. "C''est allé très vite, une telle vitesse est très rare", a-t-il ajouté.
Des experts estiment parallèlement que l''utilisation d''engrais naturels - produits à partir de matières fécales - expose davantage les fermes biologiques que les exploitations qui recourent à des engrais chimiques. Le tube digestif des ruminants constitue en effet le réservoir principal des Escherichia coli producteurs de shiga-toxines (STEC), rappelle l''institut français de veille sanitaire (InVS).
Mais certains épidémiologistes préviennent que l''origine de la contamination bactérienne pourrait demeurer un mystère.
"C''est un peu comme une enquête criminelle. Il est très difficile d''identifier les organismes pathogènes parce qu''ils peuvent disparaître avec le temps", souligne Brendan Wren, professeur de microbiologie à la London School of Hygiene and Tropical Medicine.
Tandis que les scientifiques continuent de mener l''enquête, les ministres européens de l''Agriculture, réunis à Luxembourg, devaient entériner dans la journée un plan de soutien de 150 millions d''euros aux maraîchers, dont les ventes sont en chute libre depuis le début de la crise sanitaire.
(Source : Reuters)
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