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Athlétisme : Les Mondiaux du doute
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Athlétisme : Les Mondiaux du doute
Un an après les Jeux olympiques de Londres qui ont célébré en grande pompe quelques-unes des stars de l'athlétisme planétaire, la discipline arrivera ce samedi 10 août aux Mondiaux de Moscou bien moins fringante, meurtrie par les affaires de dopage à répétition.
Le Jamaïcain Usain Bolt sera bien là mais les absences de ses rivaux Tyson Gay et Asafa Powell, récemment contrôlés positifs, et celle de Yohan Blake, blessé, auront un effet direct sur l'intérêt du 100 mètres, supposé être le clou de la semaine.
Seul un faux départ, comme il y a deux ans à Daegu, semble pouvoir empêcher le roi du sprint mondial de remonter sur son trône perdu.
Un tel coup de théâtre pourrait aboutir à un scénario catastrophe aux yeux de l'IAAF, la Fédération internationale de l'athlétisme: le sacre de l'Américain de Justin Gatlin, deux fois convaincu de dopage, qui clorait un été noir.
En mai, la championne olympique du 1.500 m, la Turque Asli Cakir Alptekin, a subi un contrôle positif comme plusieurs dizaines de ses compatriotes.
L'athlétisme russe vient lui aussi d'essuyer une pluie de scandales, si bien que plus de quarante athlètes du pays hôte des championnats du monde purgent actuellement une suspension pour dopage.
Il n'a été contrôlé positif mais le Kényan David Rudisha sera lui aussi privé de compétition. Le champion olympique et détenteur du record du monde du 800 m doit soigner une blessure au genou.
Et, selon l'ancien champion kényan Kip Keino, plusieurs de ses compatriotes, pourtant en pleine possession de leurs moyens, préfèrent également rester chez eux pour s'économiser en vue des lucratifs meetings de la Ligue de diamant.
L'heptathlon féminin est aussi décimé. Il devra se passer de la championne olympique et de la championne du monde, respectivement Jessica Ennis-Hill et Tatyana Chernova, aucune des deux n'ayant réussi à se remettre à temps de blessures.
LES ADIEUX D'ISINBAYEVA
Quelques têtes d'affiche seront tout de même présentes, comme la sprinteuse Allyson Felix, le spécialiste grenadine du 400m Kirani James, le Britannique Mo Farah et l'Ethiopienne Tirunesh Dibaba, qui s'aligneront chacun sur 5.000 et 10.000 m.
Et Usain Bolt, donc.
Sans donner l'impression de courir au maximum de ses capacités, le Jamaïcain a réussi une préparation tranquille en réalisant fin juillet à Londres un temps de 9"85 sur 100 m malgré un départ diesel.
"Je crois que j'étais juste un peu rouillé",a-t-il alors dit. "Je pense que les séries lors des Mondiaux devraient aider mes jambes à se dérouiller."
Justin Gatlin, qui a - fait rare - battu Usain Bolt en juin, et le Jamaïcain Nesta Carter, auteur d'un chrono de 9"87 le 13 juillet dernier, sont les deux seuls hommes aujourd'hui en mesure de suivre sa cadence.
Les Français Christophe Lemaitre et Jimmy Vicaut ont les jambes pour aller en finale mais pourront s'estimer heureux de décrocher une médaille de bronze compte tenu de leurs temps de référence cette année - 10"07 pour Lemaitre, 9"95 pour Vicaut -.
Sur le demi-tour de piste, le seul concurrent crédible est un autre Jamaïcain, Warren Weir, qui a couru lors du meeting de Londres en 19"89. Mais il faudrait, là encore, un incroyable faux pas d'Usain Bolt pour lui laisser une chance.
Les Etats-Unis, qui ont cédé la suprématie à la Jamaïque sur le plat, pourront en revanche réaliser un triplé sur 110 mètres haies, le premier depuis les Jeux de Rome en 1960. David Oliver, Aries Merritt et Ryan Wilson sont tous candidats au podium.
La perchiste russe Yelena Isinbayeva, 31 ans, a aussi prévu de participer à ces Mondiaux. Pour la dernière fois.
La future retraitée a peut-être raté son rendez-vous en 2009 et en 2011 et elle a peut-être bataillé pour être à son meilleur niveau cette année, mais elle tentera de faire ses adieux avec une médaille.
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