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Au Zimbabwe : Un Mauricien jugé vendredi pour avoir "illégalement" occupé sa ferme

25 janvier 2012, 00:00

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Au Zimbabwe : Un Mauricien jugé vendredi pour avoir "illégalement" occupé sa ferme

Arrêté en 2009 pour avoir illégalement occupé les terres de l’Etat d’où il avait été expulsé, le Mauricien Benoît Fayd’herbe connaîtra le sort qui lui est réservé en fin de semaine. Avec d’autres fermiers, il conteste le fait d’avoir été sommé de quitter sa propriété sans compensation aucune.

Benoît Fayd’herbe, un des fermiers mauriciens du Zimbabwe en indélicatesse avec le gouvernement de Robert Mugabe, a rendez-vous avec la justice ce vendredi 27 janvier. La Chiredzi Magistrates'''' Court devra statuer s’il a illégalement occupé les terres de l’Etat qui lui ont été reprises par les responsables du Zanu-PF, le parti du président zimbabwéen.

Le Mauricien avait été arrêté en 2009 pour n’avoir pas voulu se plier aux exigences de Harare. Comme lui, le fermier Benoît Lagesse avait été appréhendé et traduit en justice. Port-Louis dit suivre l’affaire de près depuis quatre ans et avoir pris contact avec le Premier ministre zimbabwéen, Morgan Tsavangari. Cela sans aucun résultat satisfaisant pour les fermiers d’origine mauricienne.

Quatre autres fermiers, dont le Mauricien Benoît Lagesse font face à un tel procès bien que Port-Louis ait conclu un accord avec Harare à l’effet que ses citoyens ne seront pas concernés par son programme de redistribution de terres arables aux Zimbabwéens de souche. Un jugement devait être rendu le lundi 23 janvier mais en l’absence de l’avocat de la défense, la cour a décidé de renvoyer sa décision au mois de mars, chose que dénoncent les médias indépendants africains qui accusent le gouvernement de Robert Mugabe de persécuter ces fermiers blancs.

Ces derniers, incluant un Suisse et un Sud-Africain, ont été invités à quitter leurs fermes, en y laissant tous leurs équipements, sans compensation aucune. Le comble est que ces deux fermiers, tout comme Benoît Fayd’herbe et Benoît Lagesse, sont censés être protégés par un accord bilatéral.

Les autorités zimbabwéennes rejettent même un jugement de la Cour des droits de l’homme de la Southern African Development Community (SADC). Cette instance a fait ressortir que la redistribution de terres au Zimbabwe est illégale au niveau constitutionnel et « racialement » discriminatoire. Un jugement que Harare ignore. La SADC a finalement décidé de dissoudre cette cour de justice.

Des fermiers d’origine européenne de la région de Chiredzi et de Manicaland sont également soumis à des pressions, parfois physiques, semble-t-il, parce qu’ils résistent au programme de réforme agraire de Robert Mugabe.Dans un discours au congrès du Zanu-PF en décembre, Robert Mugabe a encore une fois incité ses partisans à « chasser les fermiers blancs ». En expliquant que leur expulsion doit être traitée en urgence.

Charles Taff, président de la Commercial Farmers Union (CFU), déplore que le gouvernement de coalition n’a finalement servi à rien. En 50 ans, la récolte de maïs est à son nouveau le plus bas : 247 000 hectares plantés vont générer 350 000 tonnes de maïs alors que la demande est de 2 millions de tonnes.

Rien qu’un mai 2011, le chef de la diplomatie mauricienne, Arvin Boolell, a rappelé que le Zimbabwe et Maurice ont conclu un accord censé garantir les intérêts mauriciens sur le sol zimbabwéen. Il réagissait alors à la remise en cause du tribunal de la SADC par le régime de Robert Mugabe, expliquant qu’un « investment protection agreement » avait été signé entre Port-Louis et Harare.