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Beau-Bassin-Rose-Hill et Quatre-Bornes : Le contrat pour les CCTV alloué à une firme chinoise condamnée pour corruption
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Beau-Bassin-Rose-Hill et Quatre-Bornes : Le contrat pour les CCTV alloué à une firme chinoise condamnée pour corruption
C’EST à la Zhongxing Telecommunications Equipment Corporation (ZTE Corporation) que le contrat pour la fourniture de CCTV à Beau-Bassin – Rose-Hill a été alloué. Contrat octroyé par le Central Tender Board (CTB) et dont le montant s’élève à Rs 159 057 823,29.
Le hic : cette société, dont le siège se trouve à Shenzhen, en Chine, a été condamnée en juin 2012, en Algérie, à une amende de près de Rs 1 250 000 pour corruption et trafic d’influence.
ZTE Corporation, considérée comme la cinquième plus grande société de télécommunications au monde, traîne plusieurs scandales. C’est ce que démontre une enquête de Trace International, association américaine à but non lucratif qui, à la demande de multinationales voulant faire des affaires avec des compagnies étrangères, enquête sur celles-ci pour voir si elles se conforment aux principes de bonne gouvernance et de transparence.
C’est en 2002 que ZTE a ouvert un bureau en Algérie.
Alors qu’elle était en affaires avec Algérie Telecom, une commission rogatoire au Luxembourg, concernant la construction d’une autoroute dans ce pays du Maghreb, révèle que Mejdoub Chani, un homme d’affaires algéroluxembourgeois, a ouvert des comptes bancaires offshore utilisés par ZTE et une autre compagnie chinoise «to make corrupt payments to a high ranking executive in Algérie Telecom, Mohamed Boukhari, in compensation for services rendered. The two Chinese companies used a shell company in British Virgin Islands to transfer up to USD 10 millions (NdlR, Rs 300 millions) to Boukhari’s Account». Information confi rmée par le journaliste Adber Battache, du journal Le Soir d’Algérie. Les deux hommes susmentionnés ont été condamnés à 18 ans de prison et à une amende de cinq millions de dinars. Et deux cadres de ZTE, Dong Tao et Chen Zhibo, ont été condamnés par défaut à dix années de prison. Des mandats d’arrêt internationaux ont été émis contre eux. De plus, ZTE Algérie s’est vu infliger une amende de 3 millions de dinars et une exclusion des marchés publics pendant deux ans pour «corruption et trafic d’influence».
ZTE Corporation a aussi fait l’objet d’enquêtes pour allégations de corruption dans plusieurs autres pays africains, dont le Libéria. Des enquêtes similaires ont eu lieu en Mongolie et aux Philippines où le contrat d’installation de la bande passante nationale qui lui avait été alloué, a été gelé.
Le Sénat américain a également mené son enquête et son rapport publié en octobre 2012, a conclu que «ZTE is closely tied to the Chinese military and governement bodies, uses unfair practices and has paid bribes to obtain contracts in a number of locations. The Committee advised against allowing the chinese company to do business in the United States», dit Trace International.
Des questions de sécurité nationale ont été soulevées, notamment en Iran, où ZTE a installé un système de surveillance pour la Telecommunication Company d’Iran. Un article de Reuters en date de mars 2012 cite Mahmoud Tadjallimehr, un ancien manager de projets en télécommunications : «It is far more capable of monitoring citizens than I have ever seen in other equipement (…) Its capabilities include being able to locate users, intercept their voice, text messaging, emails, chat conversations or web access.”
Deux ambassades étrangères à Maurice surveillent de près ZTE depuis plusieurs années et nourrissent des craintes pour la sécurité nationale. Interrogée, la cellule de communication de la police nous a renvoyés au CTB. Sollicité, Prem Beeharry, président du CTB, répond que «ZTE était la compagnie qui respectait le plus les spécifications de l’appel d’offres. Nous avons aussi demandé son track record. Nous n’avons rien qui prouve que la ZTE a été bannie par la Banque mondiale, l’Union européenne ou la Banque africaine de développement. Elle n’est pas sur la liste des compagnies à qui, selon ces organismes de financement, il ne faudrait pas allouer des contrats pour cause de corruption ou autre».
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