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Budget 2013 : Xavier Duval entre difficulté économique et réalisme politique
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Budget 2013 : Xavier Duval entre difficulté économique et réalisme politique
Le climat électoral est venu compliquer la tâche de Xavier Luc Duval. Son 2e budget, en tant que ministre des Finances, devra forcément avoir une dose électoraliste. Il son joue un peu son avenir et celui de son gouvernement.
Xavier Luc Duval aurait souhaité, ce vendredi 9 novembre, être débarrassé du poids politique de son 2e budget et être le ministre des Finances qui aurait pu accélérer la transformation de l`économie mauricienne. A la veille d`une double consultation populaire, les élections villageoises, le 2 décembre, et surtout les municipales le 9 décembre, il devra faire la part des choses sans engager l’économie mauricienne dans une dangereuse glissade.
«Dans ce contexte actuel, ce sera très difficile de préparer un budget», avertit le Dr. Chandan Jankee, associate professor à l`université de Maurice. 
Les fondamentaux économiques sont dans la zone d’attente et sont plus proche de la ligne rouge que celle du progrès. La dette publique est passée de Rs 176,7 milliards à 192,3 milliards. L`investissement privé a reculé de 3,3 % en 2012, alors que l`année précédente, il donnait des signes plus encourageants.  En fin de compte, le précédent exercice de Xavier Luc Duval, vu comme budget pro-investissement, n`aura pas donné les résultats escomptés.
Raté aussi l`objectif de croissance de 4 % qu`il avait fixé dans son premier budget et dont l`ambition affichée était «Growth for a greater good».  Enfin de compte,  la croissance est plus proche de 3 %. Le climat économique s`est dégradé et sur cette tendance le pays court maintenant le risque d`une détérioration de son climat social. La tentative du ministère des finances d`intervenir sur le marché monétaire pour déprécier la roupie et ainsi favoriser les exportations a été interprétée comme un signe de panique dans certains milieux.
 «Il donne une indication sur l`état d`esprit du ministre des Finances. Il cherche des solutions rapides et très court terme », commente un observateur.
Le PRB ne vient pas arranger les choses. Le ministère des finances aura à trouver Rs 4,6 milliards cette année et pour les années suivantes pour honorer les augmentations de salaires des fonctionnaires.
C`est l`heure des décisions audacieuses et long termes, prônent certains opérateurs.  «Nous sommes dans une période où les entrepreneurs ne veulent pas prendre des risques. Le contexte est difficile. Il faut nous préparer demain, lancer une campagne de formation à outrance et accorder pour cela des incentives aux entrepreneurs», souhaite Danielle Wong, directrice de la Mauritius Export Association.
«Le ministre des finances devrait venir avec des mesures fiscales pour aider les entreprises à créer des emplois et investir.  Pourquoi pas introduire des  investment allowances», propose Eric Ng Ping Cheun, directeur du cabinet Pluriconseils.
L`économiste Youssouf Esmael appelle à penser à l`après-demain et ``à avoir un plan économique pour le futur, avec une vision et un leadership.``
Perçu comme un ministre des Finances «market friendly» et «l`homme du secteur privé», Xavier Luc Duval est surveillé par ses collègues de l`alliance au pouvoir. En même temps que de rassurer le secteur privé, il lui faudra faire plaisir au petit peuple qui ira aux urnes pour des consultations régionales au lendemain du budget. Tout cela pèsera d`un certain poids dans l`avenir politique du gouvernement de Navin Ramgoolam.  
 
 
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