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Cannes : Des travailleurs demandent une taxe sur le sucre roux pour financer leur VRS

17 septembre 2012, 00:00

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Cannes :  Des travailleurs demandent une taxe sur le sucre roux pour financer leur VRS

Ils sont amers. Tous les employés de la Mauritius Cane Indsutry Authority (MCIA) qui ont opté pour le Voluntary Retirement Scheme (VRS) ne l’ont pas obtenu.

 Les raisons : le manque de fonds et la relève qui tarde à venir en ce qui concerne certains postes importants au sein des six anciennes Service Provider Institutions. Mais, pour la MSIRI Workers Union, la solution est simple. Il suffirait de prélever 4 % des profits obtenus sur le sucre roux importé et raffiné à Maurice dans le premier cas et de miser sur la formation dans le deuxième…

Au sein de l’ex-Control Board, chargé d’analyser les échantillons de canne, seuls 65 des 103 employés qui en ont fait la demande ont obtenu leur VRS. Ce qui expliquerait cela, selon les autorités, c’est le trou de Rs 75 millions dans le budget prévu à cet effet. Le front commun des employés a certes demandé à la Mauritius Sugar Producers Association de décaisser le financement, mais sa requête a été rejetée.

Pour autant, Sateedanand Biltoo, président de la MSIRI Workers Union, ne compte pas baisser les bras, mais proposer une solution au gouvernement.

«Beaucoup de producteurs cultivent la canne au Mozambique. Puis, ils expédient le sucre roux à Maurice pour le raffinage. Avant de le réexporter à prix fort», explique le syndicaliste. Et d’ajouter : «Les 4% prélevés sur l’argent du CESS ne suffisent pas. Il faut appliquer le même taux sur le sucre importé.»

En 2012, poursuit Sateedanand Biltoo, 75 000 tonnes de sucre roux ont transité par Maurice pour le raffinage. Ce qui représenterait une source de financement considérable pour la MCIA. Et, actuellement, seul les revenus du sucre produit localement sont inclus dans les 4 % qui composent le budget annuel de la MCIA.

Le problème des travailleurs de la Sugar Planters Mechanical Pool Corporation (SPMPC), lui, est tout autre. Cette unité, elle, s’occupe de la préparation des terres une fois la récolte terminée. Un travail qui requiert un savoir-faire particulier, alors que la relève tarde à pointer le bout de son nez. Ce qui explique la réticence des autorités à accorder le VRS aux employés de cette entité. Sur les 53 qui en ont fait la demande, seuls 14 l’ont obtenu.

La solution, dans ce cas, selon Sateedanand Biltoo, serait que la SPMPC emploie la vingtaine de contractuels qui travaille avec elle a plein temps. «Il est tout à fait possible de revoir leur statut et de leur offrir une formation afin qu’ils puissent faire le travail comme il se doit», dit-il. Il suffirait alors d’étendre de six mois le temps de service des 39 employés qui attendent de partir à la retraite, jusqu’à ce que la formation soit complétée.

Une démarche qui revêt encore plus d’importance que l’expérience FORIP (Field Operations Regrouping and Irrigation Project) prend fin en 2016. Ce projet consiste à épierrer les champs de cannes et de préparer la terre pour en accroître la productivité.

En attendant, Clifford Verny, président de la SPMPC Manual Workers Union, explique, pour sa part, que le recours légal est une véritable option. «Toutes ces personnes qui ont opté pour le VRS se sont assises et en ont discuté avec leurs familles ! Ils le méritent. Désormais, ils sont démotivés. Mais nous n’allons pas laisser les choses ainsi. Nous allons prendre des actions légales», assure-t-il.

Et dès lundi, les syndicats devraient y voir un peu plus clair. Une réunion est prévue avec le Syndicat des Sucres. «Nous y aborderons le problème de financement et de VRS pour essayer de trouver une solution», conclut Vishnu Ramasawmy, responsable du dossier pour le Mauritius Trade Union Congress. Il s’agira ensuite de demander une réunion avec un joint-committee secteur privé-gouvernement.