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Causes de la défaite
Difficulté à établir sereinement une liste de candidats. Enregistrement dans la confusion des candidats au bureau électoral lors du jour du dépôt des candidatures.
Entrée en campagne poussive. Excès de confiance. Manipulation abusive de la MBC et de l’IBA. Tentative d’interdire l’accès des auditeurs aux radios privées.
Mettre la campagne sur les seules épaules du Premier ministre. Le super-héros allait encore une fois sauver les siens. D’ailleurs, il pourrait bien le penser lui-même. Ensuite, une campagne émaillée de quelques incidents et ponctuée de certaines pratiques qui commencent à agacer même des sympathisants rouges. A l’arrivée, l’alliance PTr-PMSD perd trois villes.
Le jour même du dépouillement, après que les résultats ont été connus, le leader du PTr, entouré de ses lieutenants dont Rashid Beebeejaun, Xavier-Luc Duval et Ashock Jugnauth, s’empresse de tenir une conférence de presse. Mais au lieu de procéder à une véritable autopsie, on pose un argumentaire fondé sur des tropismes et une «analyse» mathématique des résultats. Les dirigeants de l’alliance PTr-PMSD s’acharnent à nous démontrer qu’ils n’ont pas perdu les élections et qu’au contraire, ils en sortent renforcés dans les villes.
Après sept ans au pouvoir, au gouvernement et dans les municipalités, le PTr surtout a besoin d’un électrochoc. C’est ce qui s’est passé aux dernières municipales.
Mais le parti rouge n’entend pas prendre les choses selon cette perspective.
Il est vrai que les municipales n’ont pas une dimension nationale. Il est encore plus vrai que la victoire du «Remake» n’est pas conséquente, que la marge entre les deux alliances est infi me dans un certain nombre de cas.
Cependant, là n’est pas l’essentiel. Navin Ramgoolam veut rester au pouvoir dix à 15 ans, voire plus. Pour cela, il va falloir, au-delà des résultats des municipales, qu’il réinvente son parti et revoie certaines pratiques durant les campagnes électorales.
Il s’est entouré de personnes qui pratiquent la politique selon une perspective et des techniques données. Lui qui se dit homme moderne et démocrate est appelé à remettre en question certaines pratiques et un type de discours où le sous-entendu respire souvent le sectarisme, tout comme le pratiquent ses adversaires.
Dans toute remise en question n’intervient pas le principe de l’altérité. On ne s’interroge pas soi par rapport à l’autre mais par rapport à soi-même. C’est ce qui est attendu de toute notre classe politique, c’est une réinvention de leurs modes de fonctionnement. Et, une redéfinition de l’avenir de ce pays. Le PTr ne pourra échapper à cette logique.
 
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