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Chine : la décennie Xi Jinping s’ouvre dans un monde en crise

12 novembre 2012, 00:00

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Chine : la décennie Xi Jinping s’ouvre dans un monde en crise

Le XVIIIe Congrès du Parti communiste chinois (PCC) qui prendra fin le mercredi 14 novembre après la démission du présent secrétaire-général du PCC et chef de l''''État, Hu Jintao. Il sera remplacé aux deux fonctions, pour les dix prochaines années, par un homme d''appareil mais aussi un héritier de l''aristocratie communiste, Xi Jinping, dont le père fut un proche compagnon de Mao. À un moment où la Chine se voit obligée de redéfinir son modèle de croissance économique, une période également où le politique s''interroge sur la dégradation des mœurs publiques.

À l''ouverture du congrès, Hu Jintao a prévenu les quelque 2 000 délégués présents que la corruption pourrait s''avérer «fatale» au régime, le président sortant appelant à plus de démocratie. Les allégations de corruption atteignent le plus haut niveau de l''État, un des responsables au cœur de la tourmente étant tout simplement le Premier ministre sortant, Wen Jiabao.

Après des suggestions du New York Times quant à l''ampleur de la fortune de sa famille, le chef de gouvernement aurait demandé l''ouverture d''une enquête au comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois. Cela est annoncé par le South China Morning Post, le quotidien de Hong Kong.

En Chine, on le sait, le rapport entre le Parti communiste et l''État est très intime, appelé à être permanent. L''organigramme du parti, la hiérarchie entre ses cadres reflètent la structure de l''État, du pouvoir. C''est dire combien sont lourdes de sens des mises en accusations publiques de hauts responsables du parti. La corruption a un coût, un tribut que doivent payer, à leur détriment, le développement et la croissance. Du rejet de cette taxation illégale, on s''achemine vers la notion de gouvernance…

Accordant vraiment très peu d''importance aux accusations d''Occidentaux étrangers à ses valeurs culturelles et aux priorités de l''ordre confucéen, la société chinoise ne s''est guère préoccupée dans le passé des critiques formulées, au titre des droits de l''homme, à son modèle politique. Du début des réformes de Deng Xiaoping au présent tassement de la croissance, les Chinois ont considéré que la meilleure réponse était donnée par le dynamisme de leur économie, cela accompagné, du moins dans les régions industrialisées, d''une constante amélioration du niveau de vie. Mais aujourd''hui le modèle s''essouffle, la compétitivité à l''exportation ne peut plus être uniquement tributaire des bas salaires - et ils ne le sont plus -, la croissance de la Chine dépendra aussi, désormais, de son marché intérieur. C''est une nouvelle stratégie économique, nécessitant une poussée de la consommation, soit également des comportements qui vont avec. La Chine entend doubler son PIB d''ici à 2020, ce qui voudrait dire une croissance de quelque 9% pendant les huit prochaines années.

Le 9 novembre dernier, dans un post consacré aux modifications entre les puissances économiques mondiales au cours des 50 prochaines années, l''Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoit que le PIB de la Chine dépassera celui des États-Unis en 2016. Dans quatre ans, l''économie chinoise sera la première au monde. « Le basculement de la production globale à long terme, poursuit l''OCDE, se traduira en outre par une amélioration  des niveaux de vie : d''ici à 2060, le revenu par habitant devrait être multiplié par plus de quatre dans les pays les plus pauvres, et même par un facteur de sept en Chine et en Inde ». Néanmoins, à l''échelle de la richesse des populations, poursuit l''OCDE, «si le revenu par habitant en Chine sera multiplié par 7 au cours des 50 prochaines années, le niveau de vie ne représentera que 60% de celui des pays en tête en 2060. L’Inde connaîtra une croissance similaire, mais le revenu par habitant ne sera que 25% de celui des pays avancés». Une observation qui peut paraître décourageante mais également un accès aux ressources qui peut paraître soutenable, alors que les riches du XXe siècle n''ont pas encore résolu leur problème d''endettement.

Les réserves de la Chine s''élève à 3 000 milliards de dollars, soit trois plus que le Japon et un peu plus de trois fois les besoins du pays pour couvrir trois semaines d''importations. Et la Chine détient 7,5% de la dette américaine, ce qui n''est pas sans incidence sur l''autorité avec laquelle Beijing maintient qu''il n''entend pas céder aux pressions de Washington en vue d''évaluer à la hausse le renminbi.

Restent deux chiffres :245 millions d''internautes aux États-Unis contre 513 millions en Chine. Plateforme de commerce mais aussi d''accès à l''information…