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Cinéma : Rajneeti, toofan politique

7 juin 2010, 00:00

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Cinéma : Rajneeti, toofan politique

Ce film sur le thème des magouilles électorales, passant du chantage au meurtre, est à l’affiche au «Novelty», depuis vendredi.

Quel échiquier politique! Excitant, sanglant et dramatique à la fois. C’est là l’intrigue de Rajneeti. Film de Prakash Jha avec Katrina Kaif, Ajay Devgan, Manoj Bajpai, Arjun Rampal et Ranbir Kapoor, entre autres. La première de Rajneeti, organisée par Mont Ida Entertainment Ltd a eu lieu vendredi soir au cinéma Novelty à Curepipe.

Ce film sort dans un contexte favorable car les spectateurs ont encore en mémoire la toute récente campagne électorale chez nous. D’ailleurs, l’on s’amusait à faire des comparaisons vendredi soir, après la projection. Rajneeti, qui veut dire politique, met donc en place un véritable jeu d’échec électoral au sein d’une même famille. La lutte pour le contrôle du parti Rashtrawadi oppose deux frères (l’aîné joué par Arjun Rampal, le cadet par Ranbir Kapoor) à leur cousin (Manoj Bajpai). Pour corser le tout, un enfant abandonné recueilli par le chauffeur de la riche famille de politiciens (Ajay Devgan dans le rôle de Sooraj, défenseur des castes pauvres) se révèlera être le demifrère de ses adversaires. Une lutte sans merci avec pour armes : les chantages les plus odieux, les attentats à la voiture piégée, les coups de balle en pleine rue.

Dans ce jeu d’échec, toutes les tours sacrées finissent par tomber. La «morale» de l’histoire étant qu’en politique, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise décision, seulement celles qui vous amènent là où vous voulez être. Lutte des classes, manipulation de la presse, vie privée immorale des hommes politiques, tout y passe. L’amour ne résiste pas non plus. Il fi nit par un mariage forcé. Le père de la mariée, l’un des financiers les plus courtisés par le parti veut bien donner ses millions, ainsi que sa fille, à la condition qu’Indu (Katrina Kaif) épouse le candidat au poste de Chief Minister. En clair qu’elle épouse le grand frère (Arjun Rampal) de celui qu’elle aime (Ranbir Kapoor). L’ironie du sort, c’est qu’à la fi n, c’est Indu – devenue veuve entre-temps, la faute à une voiture bourrée d’explosifs – qui deviendra Chief Minister.

Dans Rajneeti, pas de traditionnelles séquences chantées. Par contre : des scènes de nu sous la douche et au lit. Si la deuxième partie donne plus dans le mélodrame, ouvrant à fond les vannes des larmes, la première partie vous tient en haleine avec son jeu de stratégies. Ce n’est pas pour rien que le véritable héros du fi lm, Samar (Ranbir Kapoor), plus jeune fi ls d’un haut dirigeant du parti Rashtrawadi, passe de longues nuits à jouer aux échecs sur son téléphone portable. Ce rôle, modèle de froideur et de fourberie, est porté par Ranbir Kapoor. Derrière ses petites lunettes, son visage doux et inexpressif, il donne de l’épaisseur à ce personnage d’anti-héros que l’on n’attendait pas. De jeune homme déconnecté des intrigues, car il vit aux Etats-Unis où il prépare un PhD en littérature de l’époque victorienne. Qui finira par devenir le cerveau de tous les coups bas, portés à l’adversaire.

Un mot enfin pour l’apparition de Nasserudhin Shah. Ainsi que pour Nana Patekar, parfait dans son rôle de deus ex machina. Celui qui veille à tout. Qui intrigue contre les intrigants. Qui maintient la façade de respectabilité. Qui sait descendre sur le terrain quant il y a urgence. Et qui, en arrangeant le mariage de sa soeur avec un membre de la riche famille de politiciens, «kills three birds with one stone».

Aline GROËME-HARMON


Kites, un succès auprès des cinéphiles mauriciens

Le dernier film de Hritik Roshan est déjà un succès à Maurice. Comment l’évalue-t-on ? «C’est par rapport au prix d’achat que nous calculons cela», explique Raviraj Beechook consultant auprès de Mont Ida Ltd, société importatrice de films. Un prix évidemment gardé secret à cause de la concurrence. Le circuit de distribution de films bollywoodiens localement compte de sociétés principales : Mont Ida et Cinemagic. «Kites est le fi lm le plus cher que nous ayons eu depuis le début de l’année.» Petite indication, Kites est «deux fois plus cher que Om Shanti Om».

Du côté de Mont Ida, on indique donc qu’«en deux semaines, nous sommes rentrés dans nos frais sur le territoire mauricien. Kites devrait rester à l’affi che pour encore cinq à six semaines. Et dorénavant, tous les spectateurs viendront ajouter au succès, c’est du Net que nous réaliserons. C’est encourageant pour le cinéma à Maurice».

Selon le consultant, My name is Khan, autre fi lm très attendu, sorti plus tôt dans l’année, n’a pas marché chez nous. Même constat d’échec pour Teen Patti, avec au générique Amitabh Bachchan, «ce qui fait que les salles attendaient beaucoup de Kites».

Pourquoi cela marche chez nous et pas en Inde ? «Les gens aiment les histoires d’amour», mais pas que. En Inde, selon Raviraj Beechook, il y a aussi le facteur langue à prendre en compte. «Il fallait lire les sous-titres pour comprendre le fi lm à certains moment. La masse en Inde n’est pas habituée à ce type de films. En plus, il ne comporte pas de séquences de chants et danses comme dans les fi lms traditionnels. En revanche, chez nous, cela ne pose pas de problèmes.»

Reste cependant celui du piratage. «Il faut que les autorités agissent. Kites aurait pu être un plus gros succès. Les copies pirates sont sorties dès le lendemain de la première», constate pour sa part Rajesh Callicharan, directeur général de Mont Ida Entertainment Ltd.

Aline Grome-Harmon