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Claude Wong So, président d’«Institution of Engineers Mauritius» (IEM)

18 septembre 2012, 08:35

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L’«IEM House», à Quatre-Bornes, a été inaugurée jeudi. Rappelez-nous la mission de votre association...

L’IEM est une association d’ingénieurs professionnels, issus de différentes disciplines de l’ingénierie, fondée en 1948.

Elle compte environ 200 membres et a pour but de promouvoir la philosophie de la profession. Les ingénieurs sont une force discrète mais importante de la société. Ils sont de tous les aspects techniques des grands chantiers. L’IEM House sera le landmark de l’association, son quartier général. Nous préparons des programmes de remise à niveau et d’encadrement pour les ingénieurs de Maurice. Et, il nous fallait une telle structure.

En quoi consistent les programmes de formation continue ?

L’IEM existe en parallèle du Council of Registered Professional Engineers (CRPE). Notre objectif est de garder nos membres en phase avec les changements dans leurs domaines respectifs. Nous développons ainsi un programme pour favoriser l’apprentissage continu, car les fi lières bougent très vite.

Avec le concours, toujours, du CRPE et de l’université de Maurice (UoM), nous espérons ainsi pouvoir fi naliser, d’ici la fi n de l’année, un programme de développement continu (Continuous Professional Development Programme – CPD).

Auparavant, seuls les ingénieurs formés à l’étranger (Angleterre, France, etc.) pouvaient exercer à Maurice. Depuis un certain temps, nos universités forment des ingénieurs. Notre souhait, à présent, est que les licences délivrées par les institutions locales soient reconnues internationalement. Nous travaillons en ce sens avec d’autres partenaires, comme le CRPE.

Le fait de favoriser la reconnaissance internationale de nos ingénieurs est, depuis quelque temps, une préoccupation du gouvernement, avec un projet de loi voulant réviser la définition de l’accréditation du CRPE .Comment accueillez-vous cette initiative ?

Nous ne sommes pas contre un rehaussement de la formation, surtout si c’est pour être en conformité avec les normes internationales. Le fait que nos ingénieurs puissent s’exporter sera un grand pas en avant, surtout qu’on parle du potentiel de développement en Afrique, par exemple. Et ce, sans que leurs compétences ne soient plus remises en question, comme les Chartered Engineers anglais. Actuellement, l’accréditation auprès du CRPE peut être perçue comme un accomplissement, comme le sommet d’une montagne. Or, ce n’est que l’accès à la montagne, il y a encore beaucoup à faire au-delà, d’où notre travail.

Au niveau de la formation, sentez-vous que la transmission de savoirs, surtout à l’attention des étudiants, se fait comme il se doit ?

Il y a encore un peu de tâtonnement. Il est vrai que la Faculté d’ingénierie de l’UoM s’est lancée dans une opération de rehaussement de ses programmes. Mais, c’est sur le plan du transfert de connaissances qu’il nous faut travailler.

Récemment, on évoquait la possibilité qu’une branche de l’«Indian Institute of Technology» (IIT) s’implante à Maurice. Est-ce que ce serait un plus en matière de formation ?

Les formations de l’IIT sont mondialement reconnues et je ne vois pas de problème à leur venue. Toutefois, je reste assez conservateur par rapport à la prolifération des institutions délivrant des licences d’ingénieur. Il faut pouvoir garantir la qualité des formations. De plus, il faut comprendre que le seul diplôme ne fait pas de vous un ingénieur. La pratique et le frottement avec le milieu comptent également.

Ne faudrait-il pas commencer cet exercice de frottement plus tôt, au collège par exemple ?

C’est vrai, il y a un manque de contact avec les collégiens au moment où ils pensent à leur orientation professionnelle.

Il faut les aiguiller par rapport à leur goût, les mettre en situation où ils voient des gens faire pour finalement se dire «Pourquoi pas ?». D’ailleurs, en fi n d’année, les membres de l’IEM se rendent dans les écoles pour parler des possibilités offertes par la profession. Nous avons beaucoup à partager et l’IEM House contribuera à nous permettre de mieux le faire.

Propos recueillis par L.A.

 

Ludovic AGATHE